Bilan économique des marchés émergents en août 2024

Bilan économique

Bilan économique : le mois d’août 2024 a été marqué par une forte volatilité sur les marchés émergents, en raison des fluctuations des taux américains et des tensions géopolitiques accrues au Moyen-Orient et en Asie. Malgré cette instabilité, ces marchés ont démontré une certaine résilience, particulièrement grâce à la dynamique économique intérieure dans certains pays clés.

Performances financières contrastées : investment grade et high yield

Les obligations investment grade vs high yield

En août, les segments de crédit investment grade (IG) et high yield (HY) ont tous deux affiché des rendements positifs. Les obligations IG ont principalement bénéficié de la baisse des taux américains, tandis que les obligations HY ont tiré profit d’un portage plus élevé et d’une compression des spreads au cours du mois. Ces deux segments illustrent les dynamiques variées au sein des marchés émergents, où les investisseurs recherchent à la fois la sécurité et le rendement.

performances globales

Dette souveraine vs dette d’entreprise : la supériorité de la durée

Les obligations souveraines des marchés émergents ont surperformé les obligations d’entreprises en raison de leur duration plus longue. Les obligations souveraines, avec une durée de vie moyenne plus étendue, ont davantage profité de la baisse des taux. Toutefois, les spreads se sont resserrés de manière similaire pour les deux catégories d’actifs, démontrant une certaine homogénéité dans les performances financières au sein des économies émergentes.

Performances régionales : l’Amérique Latine en tête

L’Amérique Latine, leader des performances

Au niveau régional, l’Amérique Latine a affiché les meilleures performances, soutenue par des conditions économiques internes relativement stables et une gestion efficace de la politique monétaire. Des pays comme le Brésil et le Mexique ont bénéficié de cycles de baisse des taux et d’une inflation mieux maîtrisée.

L’Asie à la traîne

À l’opposé, l’Asie a enregistré des performances moins remarquables. Le ralentissement de la croissance chinoise a pesé sur l’ensemble de la région, nécessitant un soutien politique accru. De plus, des manifestations en Indonésie et d’autres troubles politiques ont contribué à accroître l’incertitude, limitant la progression économique.

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Le cas de l’Inde : un moteur de croissance

Croissance impressionnante malgré un ralentissement

L’Inde a enregistré un taux de croissance de 6,7 % au deuxième trimestre 2024, consolidant ainsi sa place d’économie à la croissance la plus rapide au monde. Bien que ce taux soit légèrement inférieur à la moyenne des cinq derniers trimestres, il reste robuste malgré des élections présidentielles qui ont temporairement freiné les dépenses publiques. L’Inde continue de bénéficier d’une consommation interne soutenue et d’une demande d’investissement solide.

Une économie protégée des aléas externes

Un des principaux atouts de l’économie indienne réside dans son orientation majoritairement intérieure, ce qui la protège d’une éventuelle baisse de la demande mondiale, en particulier américaine. Avec une inflation maîtrisée et une politique monétaire qui pourrait encore s’assouplir, l’Inde dispose de marges de manœuvre pour maintenir une croissance solide dans les mois à venir.

L’évolution macroéconomique des marchés émergents

Une économie nationale résistante face à la volatilité externe

Malgré un environnement extérieur moins favorable, marqué par une contraction des commandes à l’exportation, les marchés émergents ont montré une résilience notable. L’indice PMI manufacturier, un indicateur clé de l’activité économique, est resté au-dessus de la barre des 50 points pour l’ensemble des marchés émergents, témoignant d’une expansion continue, portée principalement par une demande intérieure robuste.

Performances

L’impact de la baisse de l’inflation

La baisse de l’inflation dans plusieurs marchés émergents a contribué à soutenir la consommation en augmentant le revenu disponible réel. En conséquence, plusieurs pays ont entamé des cycles de baisse des taux d’intérêt, stimulant ainsi davantage l’activité économique nationale. Cependant, certains pays comme le Mexique, très dépendants des exportations vers les États-Unis, ont vu leurs indices PMI se contracter, reflétant une demande externe affaiblie.

Malgré un mois d’août marqué par une forte volatilité due aux fluctuations des taux américains et à des tensions géopolitiques persistantes, les marchés émergents continuent de démontrer une résistance notable. Le soutien de la demande intérieure, combiné à une baisse progressive de l’inflation, permet à ces économies de maintenir un certain dynamisme. Toutefois, les défis extérieurs demeurent importants, notamment pour les pays dépendants des exportations. Alors que les perspectives restent incertaines, la capacité des marchés émergents à s’adapter sera déterminante pour leur performance future.

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