
Le défi de la sauvegarde de la biodiversité devient une priorité pour les investisseurs, alors que la planète approche de la franchissement d’une septième limite planétaire : l’acidification des océans. Ce phénomène, amplifié par le changement climatique et les émissions de CO2, a des conséquences dramatiques sur les écosystèmes marins, perturbant la chaîne alimentaire, menaçant la vie marine et dégradant les fonds marins. Face à ce constat, les investisseurs peuvent jouer un rôle déterminant pour freiner cette dégradation.
Mesurer l’impact : Première étape fondamentale
Avant de pouvoir agir efficacement, il est essentiel de mesurer l’impact des investissements sur la biodiversité. La collecte de données fiables est indispensable pour évaluer l’effet de chaque entreprise détenue en portefeuille sur les écosystèmes. Des métriques telles que la diversité génétique, la diversité des espèces et des écosystèmes sont des indicateurs clés. Un outil majeur dans ce domaine est le Global Biodiversity Score, conçu par CDC Biodiversité et Carbon4 Finance, qui permet de mesurer la perte de biodiversité causée par les activités humaines à l’échelle microéconomique.
Investir pour la régénération de la biodiversité
L’une des stratégies les plus efficaces consiste à orienter les investissements vers des entreprises contribuant activement à la préservation et à la régénération de la biodiversité. Cela inclut des sociétés œuvrant dans des secteurs comme l’agriculture régénératrice, le traitement de l’eau, la dépollution et la construction verte. Ces entreprises cherchent à réduire l’impact de leurs activités sur les écosystèmes. Par exemple, Xylem, grâce à ses technologies de gestion de l’eau, améliore la qualité de l’eau rejetée dans les océans, tandis que Advanced Drainage Systems protège les cours d’eau de la pollution en filtrant les eaux pluviales.
Engagement actionnarial et exclusion des activités nuisibles
Outre les stratégies d’investissement direct, les gérants d’actifs disposent également de leviers d’action extra-financiers. Une approche d’engagement actionnarial, fondée sur un dialogue constructif avec les entreprises, peut inciter celles-ci à adopter des pratiques plus durables et à intégrer la biodiversité dans leur stratégie. Toutefois, pour certaines industries, comme l’extraction minière, dont les impacts sur la biodiversité sont irréversibles, l’exclusion devient une nécessité.
Agir pour préserver les limites planétaires
À l’instar de la reconstitution progressive de la couche d’ozone, qui montre qu’un changement est possible lorsque l’action est collective et déterminée, il est encore temps d’agir pour préserver la biodiversité. Les investisseurs, en mobilisant des fonds pour des entreprises innovantes et responsables, peuvent contribuer de manière significative à rétablir les limites planétaires et protéger notre planète pour les générations futures.
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