Aujourd’hui, BlackRock est la plus grande société de gestion d’actifs dans le monde, créée et dirigée par Larry Fink. Elle est principalement implantée en Amérique, en Europe et en Asie. Le groupe se trouve dans plus de 60 villes dans 27 pays. Elle emploie environ 12 000 personnes et a son siège social à New York.
BlackRock
Il y a 34 ans, lorsque mes sept associés et moi-même avons fondé BlackRock, notre objectif était de créer une société de gestion d’actifs centrée sur la satisfaction des besoins de nos clients. Nous voulions proposer une large palette de solutions, en nous appuyant sur les technologies et sur des capacités d’analyse mondiales, afin d’aider les clients à atteindre leurs objectifs d’investissement spécifiques, qu’il s’agisse d’un fonds de pension au service des enseignants et des pompiers ou d’un investisseur individuel épargnant pour sa retraite et l’éducation de ses enfants. Au cours des décennies qui ont suivi, de plus en plus d’investisseurs ont confié à BlackRock la gestion de leurs placements, en grande partie parce que nous offrons un choix plus étendu que toute autre entreprise de notre secteur.
Aujourd’hui, nous pensons que le choix peut et doit s’étendre, non seulement aux stratégies dans lesquelles les clients investissent, mais également à la manière dont ces derniers interviennent dans la gouvernance des entreprises dans lesquelles leur argent est investi. Chez BlackRock, nous poursuivons cet objectif à travers un programme que nous avons baptisé Voting Choice et qui tire parti des technologies et de l’innovation pour donner à nos clients (c’est-à-dire aux véritables propriétaires des actifs que nous gérons) la possibilité de participer beaucoup plus directement au vote lors des assemblées générales.
Qui est Laurence D. Fink
Laurence D. Fink est président-directeur général de BlackRock. Lui et sept associés ont fondé BlackRock en 1988 et, sous sa direction, l’entreprise est devenue un leader mondial des solutions d’investissement et de technologie. La mission de BlackRock est d’aider nos clients à bâtir un meilleur avenir financier et la société est réputée pour gérer plus d’argent que toute autre société d’investissement dans le monde.
Avant de fonder BlackRock en 1988, M. Fink était membre du comité de direction et directeur général de The First Boston Corporation.
Il est membre du conseil d’administration de l’Université de New York (NYU) et du Forum économique mondial, et coprésident du conseil d’administration du NYU Langone Medical Center. En outre, il siège aux conseils d’administration du Museum of Modern Art, du Council on Foreign Relations et de l’International Rescue Committee. Il siège également au conseil consultatif de la Tsinghua University School of Economics and Management à Pékin et au comité exécutif du Partnership for New York City.
M. Fink a obtenu un MBA de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) en 1976 et un BA de l’UCLA en 1974.
Un an après son lancement, je suis convaincu que Voting Choice a le pouvoir de transformer la relation entre les détenteurs d’actifs et les entreprises. Et s’il est adopté à grande échelle, ce programme est susceptible d’améliorer la gouvernance d’entreprise en insufflant une nouvelle dynamique au sein de la démocratie actionnariale.
Depuis son lancement il y a un an, nous constatons que cette initiative suscite un vif intérêt auprès de nos clients. Près de la moitié de tous nos actifs indiciels actions sous gestion sont désormais couverts par le programme Voting Choice. Ce chiffre comprend tous les actifs des fonds de pension publics et privés que nous gérons aux États-Unis, ainsi que les plans de retraite de plus de 60 millions de personnes à travers le monde. À ce jour, le programme Voting Choice regroupe des clients représentant 25 % des 1 800 milliards USD d’actifs éligibles, et l’intérêt pour ce programme ne fait que croître : le nombre de clients souhaitant en bénéficier a doublé depuis le mois de mai.
De toute évidence, certains investisseurs ne veulent pas rester sur la touche. Ils ont leur avis sur la gouvernance d’entreprise et veulent pouvoir l’exprimer de façon constructive. Bien que certains fonds de pension participent depuis longtemps à la gouvernance d’entreprise, nous nous efforçons de rendre cette démarche plus facile et plus efficace pour un plus grand nombre d’investisseurs. Nous sommes résolus à faire évoluer cette offre en permanence.
À l’occasion de l’anniversaire de son lancement, nous poursuivons l’expansion du programme Voting Choice en élargissant le panier d’actifs clients pouvant y participer, en enrichissant la palette de politiques de vote parmi lesquelles les clients peuvent choisir, et en nous efforçant de faire bénéficier les investisseurs particuliers de certains fonds communs de placement britanniques de cette possibilité.
Depuis plusieurs années, j’adresse une lettre annuelle aux dirigeants des entreprises dans lesquelles nos clients investissent afin de promouvoir, en leur nom, des pratiques de gouvernance et commerciales qui, selon nous, créeront de la valeur à long terme pour les actionnaires. Comme je le rappelle dans ces lettres, l’argent que nous gérons n’est pas le nôtre, il appartient à nos clients. Ma première lettre, en 2012, visait à expliquer comment et pourquoi BlackRock axait ses efforts sur la gouvernance en vue d’améliorer les résultats financiers des entreprises au profit de nos clients, les détenteurs d’actifs. Je m’adresse aujourd’hui à nos clients et aux chefs d’entreprise pour expliquer en quoi le programme Voting Choice peut, selon moi, faire évoluer le dialogue sur la gouvernance d’entreprise.
L’importance de l’engagement actionnarial
Bien que le droit de vote des actionnaires existe au sein des sociétés cotées depuis le début des années 1930, l’importance du vote aux assemblées générales et du dialogue avec les entreprises a pris une ampleur considérable avec le développement de l’accès aux marchés de capitaux. Les fonds communs de placement ont permis aux ménages d’investir de manière efficace, et les fonds indiciels ont rendu l’investissement encore plus abordable et accessible. En 2021, près de la moitié des ménages américains par exemple étaient détenteurs d’un fonds. Mais pour de nombreux fonds, la législation, la réglementation et la technologie en matière d’exercice des droits de vote ont jusqu’à présent tenu le processus de vote hors de portée.
Contrairement aux fonds gérés activement, dont les gérants peuvent vendre les actions d’une société dont ils estiment que la gouvernance est mauvaise, les fonds indiciels sont des investisseurs à long terme par excellence. Aux États-Unis, dans l’ensemble du secteur, les fonds communs de placement à gestion active ne conservent généralement un titre que pendant 18 mois en moyenne. En revanche, la durée moyenne de détention d’un titre par un fonds indiciel comparable est de 20 ans.
BlackRock et d’autres gestionnaires d’actifs ont investi dans des équipes d’engagement actionnarial afin d’établir un lien essentiel entre les détenteurs d’actifs (tels que les fonds de pensions, des gestionnaires de régimes 401(k) et les investisseurs particuliers) et les entreprises dans lesquelles leur argent est investi. Notre équipe d’engagement actionnarial dialogue, au nom de ces clients, avec les entreprises et leurs équipes de direction sur les questions de gouvernance d’entreprise dans un seul et même objectif : générer des performances durables sur le long terme pour nos clients.
Pour les clients qui continuent à mandater BlackRock en qualité de fiduciaire pour leur engagement actionnarial, nous resterons attentifs tout au long de l’année à la manière dont les entreprises peuvent générer une rentabilité à long terme pour leurs actionnaires.
Une nouvelle ère potentielle de démocratie actionnariale
Bien que de nombreux détenteurs d’actifs soient satisfaits que notre équipe d’engagement actionnarial serve de passerelle entre eux et les entreprises dans lesquelles ils investissent, d’autres souhaitent avoir le choix de participer activement au vote en assemblée générale. Ce phénomène est en partie dû au débat public concernant les enjeux susceptibles d’avoir un impact sur la valeur des entreprises et la manière dont les différents détenteurs d’actifs choisissent de les gérer.
BlackRock a commencé à travailler il y a quelques années sur les innovations opérationnelles et techniques et les autres changements nécessaires pour permettre à un plus grand nombre de clients de participer activement au processus de vote lors des assemblées générales. Aujourd’hui, cette option est disponible là où le cadre opérationnel et juridique le permet, y compris pour la grande majorité de nos clients institutionnels à travers le monde. Aux États-Unis, nous avons pu étendre cette possibilité de vote à certains investisseurs particuliers qui investissent par l’intermédiaire de notre division « Aperio ». Nous sommes la seule entreprise à offrir une telle possibilité de vote à cette échelle.
Œuvrer pour que les investisseurs particuliers bénéficient du programme Voting Choice
Jusqu’à présent, en raison des contraintes technologiques, opérationnelles et réglementaires, nous n’avons pu proposer cette possibilité de vote qu’à certains investisseurs institutionnels tels que les régimes de retraite, les fonds de dotation et les compagnies d’assurance.
Comme je l’ai dit auparavant, mon espoir est qu’à l’avenir, chaque investisseur, y compris les investisseurs particuliers, ait accès à cette possibilité de vote s’il le souhaite.
C’est pourquoi je suis très heureux que BlackRock ait également annoncé aujourd’hui sa collaboration avec une plateforme numérique de communication avec les investisseurs au Royaume-Uni, afin de permettre aux investisseurs de certains fonds communs de placement de choisir la manière dont leur part des votes éligibles est exprimée. Cette collaboration est une première au sein de notre industrie, puisqu’elle vise à permettre aux investisseurs particuliers de traduire leurs opinions en instructions de vote.
Plus que jamais, la technologie permet à un nombre croissant de personnes, non seulement pour accéder aux marchés de capitaux, mais aussi pour y jouer un rôle actif. Grâce à elle, les actionnaires peuvent exercer une influence significative sur l’avenir d’une entreprise et cette tendance n’est pas réversible. La prochaine génération d’investisseurs exigera de plus en plus d’être écoutée. La technologie a ainsi le potentiel de transformer la gouvernance d’entreprise à un point qu’il est encore difficile d’appréhender pleinement.
Il faut bien entendu être réaliste quant au temps que les particuliers, voire certains investisseurs institutionnels, consacreront à la gouvernance d’entreprise. Comment un particulier lambda pourrait-il éplucher des milliers de résolutions de vote chaque année ? Le fait est que, tant que la technologie n’aura pas progressé, le coût de cette démarche sera plusieurs fois supérieur au coût du fonds lui-même. Mais nous pensons, par exemple, que tous les investisseurs devraient pouvoir faire leur choix parmi diverses politiques de vote en fonction de leurs préférences et que ce processus devrait être aussi simple que celui qui consiste aujourd’hui à investir dans un fonds commun de placement ou un ETF depuis son téléphone portable.
Donner la possibilité de voter à un plus grand nombre d’investisseurs particuliers nécessitera les efforts combinés des responsables politiques, des instances de réglementation, des conseils d’administration des fonds, des gestionnaires d’actifs et des autres acteurs du système de vote par procuration. Dans le cadre de nos efforts visant à démocratiser davantage le processus de vote, nous sommes impatients de travailler avec les responsables politiques et les instances de réglementation afin de déterminer les changements législatifs et réglementaires nécessaires et d’examiner la façon dont les infrastructures opérationnelles doivent être adaptées pour accompagner ces changements. Nous pensons que le fait de faire entendre d’autres voix permettra de renforcer les marchés financiers et de les rendre plus accessibles.
Nous nous réjouissons également de voir d’autres entreprises se joindre à cet effort de diverses manières. L’un de nos concurrents a par exemple annoncé récemment son intention de mener un sondage auprès des investisseurs particuliers sur les questions de gouvernance d’entreprise afin de comprendre les préférences des clients concernant les principales questions soumises au vote. Nous invitons les autres à réfléchir aux moyens d’aider les investisseurs de tous types, institutionnels comme particuliers, à mieux se faire entendre dans notre démocratie actionnariale.
La responsabilisation de l’entreprise passe par un vote et un dialogue éclairés
Nous pensons que la possibilité de voter peut permettre à un plus grand nombre de détenteurs d’actifs de nouer un lien plus profond et plus direct avec les entreprises dans lesquelles ils investissent et aider les dirigeants de ces entreprises à mieux comprendre le point de vue de ces détenteurs d’actifs sur les questions de gouvernance essentielles.
Nos clients savent que la prise de décisions éclairées en matière d’exercice des droits de vote exige un investissement en termes de temps, de ressources humaines et de compétences. Et nous savons que nos clients prennent leurs responsabilités de protection du capital très au sérieux. Bien que les sociétés de conseil en matière de vote aient un rôle à jouer dans ce processus, le recours excessif à ce type de service externalisé risque de fausser la relation entre les détenteurs d’actifs et les entreprises dans lesquelles ils investissent.
Ce nouvel écosystème posera également des difficultés aux dirigeants et à leurs entreprises. Ceux qui, parmi nous, dirigent des entreprises cotées en bourse auront un plus grand nombre d’actionnaires avec lesquels dialoguer. Les entreprises seront peut-être amenées à développer de nouveaux modèles de dialogue avec les détenteurs d’actifs sur les questions majeures soumises au vote. Ce processus pourrait être long à mettre en place.
Le dialogue entre les entreprises et leurs actionnaires est l’un des piliers de notre système capitaliste moderne. Nous pouvons désormais faire appel à la technologie et à l’innovation pour renforcer ce dialogue, multiplier les points de contact entre l’entreprise et ses actionnaires et faire entendre davantage de voix au sein de notre système capitaliste. Cette révolution dans la démocratie actionnariale prendra des années à se réaliser pleinement, mais bien menée, elle pourra renforcer les fondements mêmes du capitalisme.