De la valeur dans un monde bas carbone

Fournir une énergie abordable, fiable et à faible émission de carbone à une population de plus en plus importante est l’un des plus grands défis auxquels le monde est aujourd’hui confronté. Désormais, les gouvernements et les investisseurs se focalisent davantage sur la réduction des émissions de carbone afin de limiter le réchauffement climatique à moins de deux degrés. Cela soulève naturellement des questions sur le rôle des stocks d’énergie dans un tel monde. Dans un  rapport de recherche, les analyses des spécialistes de Barclays suggèrent que le secteur de l’énergie aura un rôle clé à jouer dans la résolution de cette problèmatique mais aussi dans l’alignement des portefeuilles sur cet objectif de deux degrés qui ne devrait pas, à lui seul, exclure le secteur de l’énergie de leurs investissements.

Ce rapport évalue les stratégies environnementales et technologiques des grandes entreprises énergétiques européennes, deux domaines que Barclays considere comme essentiels pour leur compétitivité relative au cours de la prochaine décennie.

Chacune de ces thématiques que Barclays identifie, bénéficie différemment d’une entreprise à une autre, sauf pour l’entreprise Equinor qui en profite concomitamment et c’est pour cela que Barclays surpondère cette valeur avec un objectif de cours revu en hausse à 280 NOK par action.

Quatre principales conclusions sont évidentes :

  • Le gaz naturel est un grand bénéficiaire de l’objectif de la décarbonisation. Une partie des 38 % de la production mondiale d’électricité générée à partir du charbon pourrait être faite à partir du gaz naturel, ce qui entraînerait une augmentation de sa demande.
  • Un besoin de contrôle : alors que le prix du carbone augmente à l’échelle mondiale, il est important de garantir de faibles émissions provenant de ses propres opérations. Les énergies renouvelables et les entreprises à faibles émissions de carbone sont une source de croissance à long terme. A mesure que le mix énergétique évolue, le nombre de sociétés du secteur de l’énergie, offrant une faible émission de carbone et une baisse de l’intensité en CO2, diminue.
  • La technologie est la clé de la durabilité des actifs traditionnels. Barclays considére que les entreprises ayant l’approche de déploiement numérique la plus dynamique se révèlent plus compétitives à long terme. Equinor, Total, RDS et BP : dans ce rapport, Barclays présente son approche d’analyse comparative axée sur les faibles émissions de carbone, basée sur les quatre thèmes décrits ci-dessus. Face à ce large éventail de mesures, la banque considère que les entreprises Equinor, Total, RDS et BP sont les meilleurs choix du secteur.
  • Les entreprises à faibles émissions de carbone ont le potentiel de créer de la valeur pour leurs actionnaires: Selon Barclays, les évaluations des grandes capitalisations européennes du secteur de l’énergie reposent sur une base de ressources compatible avec l’objectif mondial de deux degrés. Pourtant, il s’agit d’un domaine pour lequel la banque n’accorde aucune valeur compte tenu du manque d’informations à ce sujet. En soi, les investissements renouvelables et à faibles émissions de carbone ne devraient pas automatiquement être perçus comme une bonne chose pour les actionnaires, compte tenu de leurs rendements souvent moindres et même si les erreurs du passé peuvent être évitées, il est probable que ces entreprises pourraient au final créer de la valeur. Les estimations initiales de Barclays suggèrent que cela pourrait majorer de 2 à 10 % leurs évaluations.

Neste – un focus clé sur les énergies renouvelables : aucune discussion sur la transition énergétique en Europe ne serait complète sans parler de Neste, qui est un leader en matière de carburants renouvelables. Barclays pense que les volumes d’énergie renouvelable continueront de croître à un niveau supérieur au consensus. La banque britannique surpondére ce titre avec un objectif de cours revu à 85 euros par action.