Économie française en 2025

Économie française en 2025

Économie française en 2025 : alors que l’économie mondiale continue de faire face à des vents contraires, la France enregistre un timide redressement de son produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre 2025. Toutefois, derrière ce léger mieux se cachent des fragilités structurelles et des perspectives prudentes pour les mois à venir. Entre une demande intérieure atone, un commerce extérieur défavorable et une inflation contenue, l’économie française pourrait bien rester engluée dans une stagnation prolongée. Analyse détaillée des forces et faiblesses qui façonnent l’économie hexagonale en ce début d’année.

Un rebond modeste mais fragile de l’activité économique

Au premier trimestre 2025, le PIB français a progressé de 0,1 % par rapport au trimestre précédent, effaçant à peine la contraction de -0,1 % enregistrée fin 2024. Ce redressement, bien que conforme aux attentes, révèle une dynamique économique fragile. Les dépenses de consommation des ménages, principal moteur de l’économie, sont restées stables, sans élan nouveau. La consommation publique, quant à elle, a fortement ralenti (+0,1 % après +0,4 % au trimestre précédent), impactée par les mesures de restrictions budgétaires adoptées en amont du vote du budget 2025.

Du côté des investissements, la tendance reste préoccupante : pour le septième trimestre consécutif, l’investissement global – qu’il provienne des ménages, des entreprises ou des administrations – est resté en berne. Ce manque d’investissement freine les perspectives de croissance future et traduit une confiance amoindrie des acteurs économiques. En parallèle, la demande intérieure n’a pas contribué à la croissance, son effet étant neutre sur l’évolution du PIB.

Fait notable, les variations de stocks ont apporté une contribution significative de +0,5 point à la croissance trimestrielle, masquant en partie la faiblesse de la demande réelle. À l’inverse, le commerce extérieur a pénalisé l’activité : les importations ont augmenté (+0,4 %), tandis que les exportations ont reculé de manière marquée (-0,7 %). Enfin, la production nationale a légèrement progressé (+0,2 %), soutenue par l’industrie manufacturière et les services.

Une stagnation persistante sur fond d’incertitudes

Au-delà de ce sursaut ponctuel, les signaux économiques confirment un risque de stagnation prolongée. Le soutien apporté par les stocks ne pourra se répéter indéfiniment, et l’absence de dynamisme de la demande intérieure laisse présager une croissance molle dans les prochains trimestres. La combinaison d’un marché du travail en refroidissement, d’un taux d’épargne élevé et d’une consommation des ménages bridée limite les chances d’un redémarrage vigoureux de l’économie.

Sur le plan international, les tensions commerciales continuent de peser. Les droits de douane supplémentaires imposés par les États-Unis, avec notamment une taxe de 10 % sur les importations, devraient réduire directement le PIB français d’environ -0,1 %, via la baisse des exportations. Cet effet direct s’ajoute aux impacts plus diffus liés à l’incertitude et au ralentissement du commerce mondial.

La politique budgétaire, plus restrictive en 2025, vient également freiner l’activité. Au total, la croissance trimestrielle devrait rester cantonnée entre 0 % et 0,1 % dans les mois à venir, maintenant l’économie française sur un plateau quasi stationnaire. Les prévisions tablent sur une progression annuelle limitée du PIB : +0,4 % en 2025 et +0,8 % en 2026, bien en deçà des rythmes de croissance pré-pandémie.

Une inflation contenue, sous l’influence des prix de l’énergie

Côté prix, l’inflation en France demeure exceptionnellement basse. En avril 2025, l’indice des prix à la consommation est resté stable à +0,8 % en glissement annuel, un niveau similaire à celui de mars. Ce faible rythme de hausse s’explique principalement par la chute des prix de l’énergie (-7,9 % sur un an), qui continue de tirer l’inflation globale vers le bas.

Les prix des biens manufacturés affichent également une légère baisse (-0,2 %), tandis que l’inflation des services se maintient à +2,3 %. Seule l’inflation alimentaire connaît un regain, passant de +0,6 % en mars à +1,2 % en avril, sous l’effet de hausses sur certains produits de base.

Les perspectives restent modérées pour le reste de l’année. La faiblesse persistante des prix de l’énergie – en lien avec des tarifs réglementés de l’électricité plus bas et une modération des prix du pétrole et du gaz – devrait continuer à peser. Le ralentissement de l’économie mondiale et l’appréciation de l’euro renforceront la tendance désinflationniste, notamment sur les biens importés.

Seul le secteur des services devrait maintenir une dynamique plus soutenue, mais convergente vers l’objectif de 2 % visé par la Banque centrale européenne (BCE). Globalement, l’inflation française devrait rester inférieure à la moyenne européenne, renforçant l’argument en faveur d’une poursuite de l’assouplissement monétaire par la BCE. Deux nouvelles baisses de taux sont anticipées d’ici le troisième trimestre, ramenant le taux de dépôt à 1,75 %.

Quelles perspectives pour l’économie française ?

À court terme, l’économie française semble condamnée à évoluer dans un contexte de faible croissance et d’inflation modérée. La combinaison d’une demande intérieure atone, d’un commerce extérieur sous pression et d’un environnement international incertain pèse sur la dynamique économique. La politique monétaire accommodante de la BCE pourrait apporter un soutien, mais ne suffira pas à elle seule à relancer la machine.

Pour espérer une accélération de la croissance, il faudra une amélioration de la confiance des ménages et des entreprises, ainsi qu’un redémarrage des investissements. Sans ces leviers, la France risque de s’installer dans une stagnation prolongée, avec des conséquences à la fois économiques et sociales.

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