Il semble de plus en plus compliqué pour les opérateurs de se décider sur leurs investissements et les à-coups de volatilité se font de plus en plus fréquents sur les actifs risqués pour, des performances quasi étales, semaine après semaine…
A l’inverse, le marché obligataire, symbole de la prudence, des coussins réglementaires assurantiels et bancaires, des achats réguliers de la Banque Centrale et de l’attente de jours meilleurs, a lui poursuivi imperturbablement son ascension avec une volatilité très faible, y compris sur le segment spéculatif (Iboxx High Yield Euro), créant un différentiel de plusieurs points depuis le 5 juin, date de la fin du rallye de « recovery » des marchés européens.
Le marché des actions est donc aujourd’hui un meilleur reflet de l’économie que le marché obligataire en termes de volatilité et de perspectives, ce qui ne plaide guère en sa faveur pour les semaines et les mois à venir tant les statistiques médiocres et les révisions à la baisse s’amoncellent au fil des semaines.
Le coût humain et le coût économique par pays
Si l’Europe est clairement l’une des zones des plus pénalisées tandis que la Chine semble profiter de cette crise pour accélérer et que les USA ont quelques atouts hyper puissants (en particulier les Gafa) pour espérer tirer le pays vers l’avant, la France semble néanmoins parmi les cas les plus difficiles en Europe, comme en témoigne cette illustration du Financial Times de cette semaine, qui met en lumière le coût humain et le coût économique par pays :
Le point intéressant de ce graphique est de noter que les pays ayant le mieux résisté humainement et économiquement, sont finalement ceux dont la gestion budgétaire de ces vingt dernières années était la meilleure : Lituanie, Danemark, Allemagne, Pays Bas. A l’inverse, toujours en queue de peloton, on note la France puis l’Italie, la Belgique et l’Espagne, pays ayant ces dernières années le plus de difficulté à parvenir à l’équilibre budgétaire, au consensus politique, à la cohésion sociale. Un pays intéressant est le Portugal, exactement au milieu du gué, ce qui est également le cas du point de vue de la gestion budgétaire et de l’endettement du pays : après un passage extrêmement difficile lors de la crise des périphériques, en 2011, le Portugal est le pays qui avait opéré les changements les plus radicaux et les efforts budgétaires les plus drastiques pour parvenir à l’équilibre primaire (c’est-à-dire l’équilibre du budget de l’Etat hors intérêts de la dette) en seulement quelques trimestres. Le stock de dette reste cependant un problème pour le pays.