La COP15 sur la biodiversité moins médiatisée que les COP Climat !

La Chine donne ce lundi le coup d’envoi de la COP15 biodiversité, des négociations cruciales pour tenter de restaurer une nature abîmée par l’homme et menacée par le changement climatique.

La crise climatique va de pair avec la conservation de la biodiversité

A deux semaines de la 26e conférence sur les changements climatiques, tous les regards sont rivés vers Glasgow. Moins médiatisée est la 15e Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies, qui a débuté en virtuel lundi à Kunming, en Chine.

«La perte de la biodiversité est une menace tout aussi grave pour l’humanité»

La COP15 a été divisée en deux parties, la première se tenant jusqu’au 15 octobre. La deuxième partie est prévue du 25 avril au 8 mai 2022 en présentiel à Kunming, dans le sud-ouest de la Chine, pour l’ensemble des délégations des 196 membres de la CDB.

Qu’est-ce que la biodiversité ?

La biodiversité, ou diversité biologique, est définie comme la variété de la vie sur Terre sous toutes ses formes. Elle comprend le nombre d’espèces, leur variation génétique et l’interaction de ces formes de vie au sein d’écosystèmes complexes.

Dans un rapport de l’ONU, des scientifiques ont souligné qu’un million d’espèces, sur un total estimé à 8 millions, est menacé d’extinction. La plupart d’entre elles disparaitront dans les décennies à venir. Certains chercheurs considèrent même que nous sommes en train de vivre la sixième d’extinction de masse de l’histoire de notre planète. Les extinctions de masse connues précédemment ont anéanti entre 60% et 95% des espèces, ce qui demande des millions d’années aux écosystèmes pour s’en remettre.

Pourquoi la biodiversité est-elle importante ?

Sans écosystèmes sains, nous manquerions de nombreux éléments essentiels pour vivre. Citons par exemple les plantes qui convertissent l’énergie du soleil et la mettent à la disposition d’autres formes de vie ou encore les bactéries et autres organismes vivants qui décomposent la matière organique en nutriments offrant aux plantes un sol sain pour se développer. Les pollinisateurs sont, eux aussi, essentiels à la reproduction des plantes, ce qui garantit notre production alimentaire. Les plantes et les océans agissent comme d’importants puits de carbone  et le cycle de l’eau dépend fortement des organismes vivants.

En résumé, grâce à la biodiversité nous disposons d’air pur, d’eau douce, d’un sol de bonne qualité et de la pollinisation de nos cultures. La biodiversité nous aide à lutter contre le changement climatique et à nous y adapter, et réduit l’impact des risques naturels.

Étant donné que les organismes vivants interagissent dans des écosystèmes dynamiques, la disparition d’une seule espèce peut avoir un impact considérable sur la chaîne alimentaire. Il est aujourd’hui impossible de savoir quelles seraient les conséquences de ces extinctions de masse pour l’homme, mais nous savons qu’aujourd’hui la diversité de la nature nous permet de prospérer.

«Environ trois-quarts des cultures dépendent des pollinisateurs; trois-quarts de notre eau douce provient de forêts saines; et plus de la moitié de la population mondiale dépend de la nature pour sa subsistance.»

Pourquoi on en parle ?

En moins de 50 ans, notre planète aura vu le déclin de deux-tiers de ses vertébrés (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons), selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). Jusqu’à un million d’espèces seraient actuellement menacées d’extinction, d’après un rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes).

Traiter le climat et la perte de la biodiversité conjointement

«Les gouvernements et les sociétés doivent reconnaître que l’humanité et la nature forment une seule communauté avec un avenir commun. (…) Lorsque tous les yeux sont rivés sur la crise climatique, nous ne devons pas oublier le rôle vital de la nature dans l’atténuation, la résilience et l’adaptation climatiques. Etant donné que les écosystèmes sains, y compris les forêts, les zones humides, les mers et les prairies, ont servi d’énormes puits de carbone et contribué à atténuer le changement climatique, il faudrait coordonner les processus des deux COP (COP15 sur la biodiversité et COP26 sur le climat) pour une solution synergique.»