Dans quelques semaines, de nombreuses entreprises françaises seront soumises à une nouvelle directive européenne, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). L’impact environnemental et social des activités économiques est devenu une préoccupation majeure, car son négligé représente un risque potentiel pour la pérennité et une erreur stratégique des entreprises. Malgré la rigueur accrue de cette réglementation, entrant en vigueur le 1er janvier prochain, elle offre une opportunité unique aux fonctions financières de prendre en compte les enjeux de durabilité.
Il devient essentiel d’avoir les compétences internes nécessaires pour accompagner cette transition. La double expertise en Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et en finance est plus cruciale que jamais, surtout compte tenu de la pénurie de profils de ce type. Dans ce contexte, quel rôle les experts freelances peuvent-ils jouer pour soutenir les entreprises dans leur transition durable?
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) redéfinit le paysage du reporting ESG (Environnemental, Social et de Gouvernance), élevant les normes en termes de périmètre et de transparence de l’information. À partir du 1er janvier 2024, elle touchera près de 50 000 entreprises, quadruplant ainsi le nombre d’entités concernées par rapport à la réglementation précédente, la NFRD (Non Financial Reporting Directive). Cette évolution marque un virage significatif vers une transparence accrue et des engagements plus concrets en matière de durabilité pour les entreprises européennes.
La CSRD, en tant que directive axée sur la transparence, représente une avancée majeure dans le domaine de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Elle obligera bientôt plus de 50 000 entreprises en Europe à publier des rapports extra-financiers détaillés basés sur des critères ESG. Cependant, selon une enquête du cabinet Baker Tilly, 88 % des entreprises européennes estiment ne pas être prêtes à répondre aux exigences de la CSRD.
La directive aborde huit thèmes cruciaux liés aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, couvrant des aspects tels que les ressources aquatiques, la biodiversité, l’économie circulaire et la conduite des affaires. Ces thèmes, répartis en environ 80 sous-catégories, introduisent une approche exhaustive du reporting ESG, mettant l’accent sur la précision des indicateurs évalués non seulement en termes d’ambition, mais surtout d’exactitude lors des audits.
Les entreprises concernées par la CSRD devront publier des rapports en fonction de leur taille et de leur statut. En 2024, cela touchera les entreprises cotées de plus de 500 salariés, avec un total bilan supérieur à 20M€ ou un chiffre d’affaires dépassant les 40M€. Les échéances varieront ensuite en fonction de la taille des entreprises.
Malgré la montée en puissance de la réglementation en matière de reporting RSE, la CSRD ne suffit pas à atteindre les objectifs de réduction des impacts sur le climat et la biodiversité d’ici 2050. L’Agence LUCIE, par exemple, va au-delà de la précision des indicateurs en encourageant les entreprises à agir et à adopter des engagements de résultats sur des indicateurs essentiels, dépassant ainsi les simples exigences réglementaires.
“Nous travaillons actuellement sur une approche pratique et opérationnelle de la réglementation, accompagnée d’un plan d’action concret et ambitieux. Ce plan, qui sera validé par le label LUCIE dans sa nouvelle déclinaison “CSRD”, sera disponible dès 2024 pour toutes les entreprises souhaitant se préparer à la réglementation et s’engager dans une trajectoire de réduction effective de leurs impacts.” affirme Philippe Vachet, Directeur des opérations de l’Agence LUCIE.