Les incertitudes de la rentrée se sont dissipées en quelques jours : les élections présidentielles américaines s’achèvent sur la promesse d’un scénario modéré et, surtout, la Covid-19 semble bientôt vaincue ! Les marchés l’ont rapidement acté. Reste à vérifier si cette nouvelle donne ne
va pas modifier l’équilibre acquis ces derniers mois : les Banques Centrales seront-elles toujours en soutien avec des moyens illimités ? Les politiques budgétaires resteront-elles expansionnistes ?
Les européens, globalement unis dans l’urgence de la crise, le resteront-ils dans la gestion de l’après… Il reste donc quelques questions, mais globalement, l’horizon est dégagé.
En l’espace de moins de deux semaines, les principaux marchés actions ont regagné pratiquement 20 %. Les grands indices, S&P 500, EuroStoxx 50, CAC 40… sont ainsi sortis à la hausse des marges de fluctuation dans lesquelles ils évoluaient depuis plusieurs mois, ce qui très positif à moyen terme. Le mouvement a été très rapide pour les raisons que l’on connaît, si bien que les indices sont désormais techniquement « sur achetés » à court terme.
Des phases de consolidation ponctuelles sont probables.
Les élections présidentielles américaines
Le résultat n’était pas le plus probable, mais il apparaît finalement comme presque idéal : celui d’une victoire de Joe Biden, sans la majorité au Congrès puisque le Sénat a de bonnes chances de rester Républicain. La prochaine
échéance électorale importante est le 5 janvier prochain, jour des élections pour le choix de sénateurs en Géorgie, État qui serait décisif pour départager les deux camps.
Toujours est-il que ce scrutin laisse augurer un gouvernement qui sera dans le compromis permanent. Un programme « dogmatique » a donc peu de chance d’être appliqué.
La covid-19 et la question des perspectives économiques
Les perspectives économiques ont été sérieusement troublées par la nouvelle vague de l’épidémie en Europe et aux États-Unis qui s’est intensifiée ces dernières semaines. De ce point de vue, tout le monde a pu noter la différence de gestion de la crise entre les pays occidentaux et l’Asie en général, et particulièrement la Chine. Force est de reconnaître que cette épidémie a été globalement maîtrisée en Asie. Nos États ont été loin d’être exemplaires et clairs dans leurs directives de gestion de cette crise
sanitaire, et, globalement, les populations n’ont pas adhéré.
Cette nouvelle donne, très positive dans une perspective moyen terme, pose toutefois quelques questions. Nous passons en quelque sorte d’une situation de gestion d’urgence de la crise, à une projection vers un monde « post Covid ». Nous avons évidemment encore peu d’éléments sur ces sujets, la découverte du vaccin étant très récente, mais il conviendra de suivre attentivement deux principaux sujets :
Les banques centrales
Elles ont « fait le job » une nouvelle fois durant cette crise. Elles ont adopté des politiques pragmatiques de taux très bas et de soutien aux marchés obligataires, et communiqué clairement, soulignant à plusieurs reprises que leurs moyens étaient potentiellement illimités.
Les gouvernements et les plans de relance
Dans une perspective où l’économie redémarrera rapidement avec un vaccin, il sera plus délicat de mobiliser des capitaux publics massifs pour un soutien économique car il n’y aura peut-être plus autant de consensus.
Par exemple, certaines tensions pourraient ressurgir en zone Euro sur la gestion des finances publiques alors que se profilent des élections générales en Allemagne à l’automne 2021. Les divergences de vue et d’analyse pourraient ressurgir et mettre à l’épreuve le revirement allemand qui avait rassuré les investisseurs internationaux lorsque le pays avait donné son accord à la première émission obligataire au nom de la Commission européenne pour financer le plan de relance. L’unité retrouvée au sein de la zone Euro serait ainsi mise à l’épreuve alors que le plan de relance, qui avait été décidé de 750 Mds€, n’a pas encore été mobilisé.