Le COMIRE souligne l’importance du reporting ESG

L’objectif du COMIRE est de définir les critères extra financiers essentiels pour les investisseurs institutionnels. Il permet d’échanger sur les grandes problématiques soulevées par la pratique concrète de la gestion…

Dans le cadre de son approche responsable et conscient de la nécessité d’une démarche collective, EGAMO a créé le COMIRE (Comité de Multigestion d’Investissement Responsable EGAMO) en début d’année 2015, un lieu de réflexion structurellement attaché à son process ESG dans le domaine de la Multigestion.

L’objectif du COMIRE est de définir les critères extra financiers essentiels pour les investisseurs institutionnels. Il permet d’échanger sur les grandes problématiques soulevées par la pratique concrète de la gestion et vise à dégager des pistes de solutions, de manière pragmatique et dans un esprit d’ouverture et de progrès.Pour sa quatrième session, le COMIRE a réuni plusieurs grands investisseurs qui partagent les mêmes ambitions extra-financières et notamment la MGEN, l’UMR, la CARAC, MUTRE, en présence de l’AF2I.

Les échanges ont été nourris notamment par l’analyse de l’évolution de l’univers extra-financier depuis 2009. La forte augmentation du nombre des émetteurs notés sur le plan extra-financier ainsi que l’amélioration de la notation moyenne de nombreux secteurs illustrent les bienfaits de la pression extra-financière exercée par les investisseurs. Même si aujourd’hui le chemin à parcourir reste long, la progression est visible et constitue un encouragement à poursuivre les efforts déjà menés entre les différentes institutions.

Les controverses récentes nous confirment que l’analyse extra-financière doit s’inscrire dans une logique de moyen terme :

La dimension du suivi est en effet indispensable en matière extra-financière comme dans le domaine financier.
Remettre les évènements extra-financiers en perspective, dans une logique d’évolution, maximise les enseignements qu’il est possible d’en tirer.
Cette mise en perspective doit être temporelle, avec un horizon de moyen terme, et en relatif par rapport aux pairs de l’émetteur étudié.
Le coût élevé de la défaillance extra-financière pour les entreprises concernées renforce la dimension stratégique de l’extra-financier, ce qui confirme son enracinement indispensable sur le long terme.

La réaction de certaines entreprises à une défaillance extra-financière peut finalement donner lieu à un changement de cap et donc à une progression.

Les enjeux du traitement des données extra-financières s’inscrivent précisément dans le moyen terme :

Les problèmes de disponibilité, d’harmonisation et de tri des données peuvent rarement se résoudre instantanément ni de manière évidente ;
ils nécessitent une réflexion approfondie pour faire des choix, et un engagement permanent pour les appliquer.
Interpréter et rendre signifiantes les données collectées nécessite de s’inscrire dans une logique d’évolution et de progression, avec tout le recul que demande la grande complexité des sujets traités.
La question de la mesure absolue et relative est incontournable. L’Article 173 de la Loi de Transition Energétique laisse le choix à chaque institution de déterminer sa Politique en matière d’ESG :

Le benchmark a donc vocation à être spécifique à chaque institution.
L’asset manager doit en conséquence privilégier une approche sur mesure adaptée à la Politique de chaque client et naturellement rendre compte de son action.
Dans ce cadre, le benchmark doit être utilisé à titre de comparaison, et doit favoriser une lecture à moyen terme, en évitant l’écueil du court termisme qui en dénaturerait la signification.
La poursuite de la diffusion des valeurs de l’ESG, le formatage approprié et l’usage pertinent des reportings dans ce domaine doivent rester à la main des institutions. L’objectif doit être de continuer à progresser ensemble. L’échange et la concertation entre institutions permettent de s’enrichir mutuellement de l’expérience de chacun et de communiquer plus efficacement.

Les institutionnels, les asset managers, les agences de notation et les associations professionnelles sont parties prenantes dans le système extra-financier ; ils peuvent et doivent agir ensemble auprès des différentes tutelles pour faire entendre leur voix, en intégrant dans leur stratégie la dimension internationale des enjeux et des modes de décision.

« Il est indispensable que la diffusion des critères ESG reste entre les mains des institutionnels ; ces derniers doivent impérativement continuer à agir ensemble en échangeant et en se concertant régulièrement afin de progresser encore plus rapidement. La forte augmentation du nombre des émetteurs notés sur le plan extra-financier ainsi que l’amélioration de la notation moyenne de nombreux secteurs montrent que bon nombre d’indicateurs sont au vert. Aussi, nous souhaitons vivement profiter de ces conditions favorables pour continuer à communiquer efficacement et de concert avec les autres institutions dans le cadre de la mise en œuvre de ces critères dans tous nos actes de gestion » explique Nicolas Demont, Directeur général d’EGAMO.