Le 19 octobre 2022 : ESG SEC Newgate, groupe international d’agences conseil en communication a mené une étude d’opinion sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Comment les Français définissent leurs priorités ?
ESG : une thématique qui reste encore méconnue des Français
Dans un contexte économique difficile, les Français sont d’avantage préoccupes par le cour de la vie et les problématiques sociales que les enjeux environnementaux.
Dans le cadre de ce baromètre mondial, plus de 12.000 citoyens ont été interrogés sur leurs perceptions en matière de prise en compte des enjeux ESG par les gouvernements et les entreprises. Dans un contexte économique particulièrement contraint, les Français interrogés sont seulement 31% à estimer que les choses vont dans la bonne direction en France, un chiffre nettement inférieur à la moyenne mondiale pour 2022 (46%). Face à cette situation, les Français définissent trois priorités pour l’avenir du pays : la lutte contre l’augmentation du coût de la vie (31% ont choisi cette thématique dans leur top 3), l’amélioration des salaires et des conditions de travail (30%), et la garantie de soins de santé de qualité et abordables pour tous (28%).
- La connaissance spontanée du terme ESG en France et l’intérêt des Français pour cette thématique ont légèrement diminué cette année.
- Les Français font partie des citoyens du panel mondial qui ont accordé les notes les plus sévères à leur gouvernement.
- Les secteurs de la santé, de l’éducation, de la formation et de la grande distribution sont perçus comme ayant la meilleure performance ESG alors que les industries minière et chimique, ainsi que les compagnies aériennes sont perçues comme les plus mauvais élèves.
- Près de 3 personnes sur 4 sont d’accord pour dire que les entreprises ont le pouvoir et l’influence nécessaires pour faire une différence positive dans le monde.
- Les Français sont également moins prêts que les citoyens des autres pays à dépenser plus pour une meilleure performance ESG.
L’ESG, une thématique qui reste encore méconnue des Français et moins importante que d’autres
La connaissance spontanée du terme ESG en France a légèrement diminué par rapport à l’année dernière, avec environ un participant sur dix (12%) affirmant en avoir une bonne compréhension (contre 13 % en 2021). Un chiffre inférieur au total mondial, où environ un participant sur sept (15%) a déclaré avoir une bonne compréhension du terme.
Pour autant, lorsqu’on leur a demandé de définir ce qu’était l’ESG, environ 6 Français sur 10 interrogés se disent fortement intéressés par le comportement ESG des gouvernements et des entreprises. Cet intérêt, comparable à la moyenne mondiale, a légèrement diminué cette année (6,6 en 2021 contre 6,3 en 2022). Cette tendance reflète l’évolution des préoccupations des Français, centrées autour des questions de pouvoir d’achat et d’accès à la santé, étant donné le contexte économique et sanitaire.
En France, le climat et l’environnement dominent l’approche de l’ESG. Les Français identifient trois enjeux ESG prioritaires : le changement climatique (cité par 16% des répondants), la protection de l’environnement (9%) et les droits sociaux des travailleurs (7%). Dans l’ensemble, environ deux mentions sur cinq (41%) concernent les questions environnementales, suivies des questions sociales (27%) et des questions de gouvernance (9%).
Des engagements attendus par les Français de la part des pouvoirs publics et des entreprises…
En France comme dans les autres pays du panel, les ONG sont les acteurs perçus comme ayant la meilleure performance ESG (note moyenne de 6/10), suivies par les petites entreprises (5,9) et les grandes entreprises (5,3). Le grand public n’arrive qu’en 5ème position avec une note moyenne de 5,2/10 contre 5,4 en 2021. Le gouvernement recueille la note la plus basse (5/10), une note en baisse par rapport à l’année dernière (5,3/10). Les Français font partie des citoyens du panel mondial qui ont accordé les notes les plus sévères à leur gouvernement.
S’agissant des entreprises, les secteurs de la santé, de l’éducation, de la formation et de la grande distribution sont perçus comme ayant la meilleure performance ESG alors que les industries minière et chimique, ainsi que les compagnies aériennes sont perçues comme les plus mauvais élèves. Des résultats qui sont à peu près alignés sur les totaux mondiaux.
Les Français attendent plus d’engagement de la part des entreprises en matière d’ESG : 81% des personnes interrogées souhaitent que les entreprises se comportent en bons citoyens et qu’elles tiennent compte de leur impact sur les autres personnes et la planète. Près de 3 personnes sur 4 sont d’accord pour dire que les entreprises ont le pouvoir et l’influence nécessaires pour faire une différence positive dans le monde. Ils sont même 72% à vouloir que les entreprises qui ne mettent pas en œuvre des pratiques ESG soient pénalisées et tout autant à ne pas faire confiance aux déclarations des entreprises concernant leurs activités et performances ESG.
« L’attention portée par les Français, comme les autres citoyens du monde, à l’égard de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique, s’accompagne d’attentes très nettes à l’égard des entreprises. Il appartient à celles-ci non seulement de faire davantage en matière d’ESG, mais aussi de le faire savoir, avec transparence. », a déclaré Eric Giuily, président de CLAI, membre de SEC Newgate.
…mais pas encore d’activisme à l’égard de la consommation
Au sujet de l’importance des questions ESG dans leurs propres décisions d’achat au quotidien, les Français ont donné des notes inférieures au total mondial (6 contre 6,4). A noter cependant que la note en progression par rapport à 2021 (5,7). Concernant leurs critères de choix d’une entreprise, le prix et la qualité figuraient en tête de liste des priorités des Français. A noter que les citoyens accordent également une grande importance aux « facteurs ESG fondamentaux », tels que la réputation de l’entreprise, les pratiques environnementales et les valeurs.
Les Français sont également moins prêts que les citoyens des autres pays à dépenser plus pour une meilleure performance ESG. Les questions ESG qui les inciteraient à éviter les produits ou services d’une entreprise concernent le travail forcé ou le travail des enfants (72 % contre 60 % au niveau mondial), la corruption (59%) et l’évasion fiscale (58% contre 45 % au niveau mondial).
Le baromètre ESG de SEC Newgate sera publié chaque année