Slowflation

Le 19 janvier 2023 : Le contexte de « slowflation » se caractérise par une désynchronisation des cycles économiques et monétaires devrait se poursuivre ces prochains mois. Retrouver dans cet article, les perspectives économiques et les perspectives pour le marché action/ obligataire. Par Carmignac

1. PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES

Aux États-Unis :

  • Le secteur du logement continue de ralentir, sous l’effet de la hausse des taux hypothécaires. En revanche, l’économie reste soutenue par la résilience du consommateur américain (ce qui est illustré par une confiance élevée des consommateurs et un marché du travail toujours tendu). Cependant, l’épargne s’érode rapidement, ce qui devrait affaiblir la consommation américaine en 2023.
  • L’inflation est passée d’un pic de 9,1% en juin à 7,1% en novembre, principalement en raison de la baisse des prix de l’énergie et des biens, mais la croissance des salaires continue de faire augmenter l’inflation de base.
  • Un atterrissage en douceur de l’économie US n’est pas compatible avec un retour de l’inflation à 2% et crée le risque d’un regain d’agressivité de la part de la Fed, ce qui entraînerait le pays dans une profonde récession à plus long-terme.

En Europe :

  • la récession est moins forte qu’anticipée à court-terme, le contexte ayant été soutenu par des températures plus chaudes, un soutien budgétaire et un environnement extérieur en amélioration (récession américaine repoussée, réouverture de l’économie chinoise).
  • Cependant, sa reprise à moyen-terme devrait rester modérée, car la BCE poursuit son resserrement monétaire, tandis que les politiques budgétaires des gouvernements constituent désormais un frein à la reprise. Par ailleurs, l’environnement extérieur se durcit (situation toujours non résolue sur le sujet du gaz) et les risques géopolitiques pèsent sur le sentiment des investisseurs (regain de tensions en Ukraine).
  • Enfin, les mesures budgétaires de contrôle des niveaux des prix ne feront que remplacer l’inflation globale à court terme par de l’inflation de base sur le long terme.

En Chine :

2 . PERSPECTIVES POUR LE MARCHÉ ACTIONS

L’année 2022 a vu une correction importante de la valorisation des principaux indices ainsi que des baisses significatives dans certains segments de croissance spéculative, mais cela ne signifie pas que toutes les actions sont bon marché.

  • Malgré la résilience des fondamentaux en 2022, nous nous attendons à ce que les bénéfices des entreprises s’affaiblissent en 2023, les marges commençant à être comprimées par le resserrement des conditions financières, la hausse généralisée des prix et la baisse de la demande.
  • Seules les actions ayant un endettement relativement faible et des marges bénéficiaires saines sont susceptibles de résister sur les marchés actions. Nous privilégions la diversification, avec des segments « value » bon marché, équilibrés par des secteurs à faible bêta, ainsi que des valeurs de croissance ciblées, ces dernières pouvant bénéficier d’une stabilisation des taux d’intérêt.
  • Sur un plan géographique, nous pensons que les investisseurs devraient se concentrer sur l’Est par rapport à l’Ouest ; la Chine et le Japon, par exemple, bénéficient tous deux de la réouverture de leur économie et du faible positionnement des investisseurs.

3 . PERSPECTIVES POUR LE MARCHÉ OBLIGATAIRE

Après la pire année pour les marchés obligataires observée depuis des décennies, la hausse des rendements à travers le globe a fait de la classe d’actifs obligataires une alternative attrayante face aux marchés actions.

  • Bien que les valorisations soient légèrement moins attractives qu’il y a quelques mois, les rendements du crédit compensent bien les investisseurs pour les risques de défaut ; la classe d’actifs devrait ainsi être un important moteur de performance en 2023.
  • L’inflation ne devrait pas, pour sa part, revenir tranquillement vers l’objectif des banques centrales. En fait, nous pensons qu’elle va rester volatil et structurellement plus élevée. Par conséquent, les investisseurs devront gérer activement leur exposition aux taux directeurs. Les marchés de taux évaluent trop tôt, selon nous, un pivot de la Fed dans les deux années à venir. Par conséquent, les émissions de courte maturité pourraient en pâtir. A l’inverse, à ces niveaux, les émissions de longue maturité constituent une bonne protection contre le ralentissement de la croissance.
  • Sur les marchés émergents, il existe des opportunités de diversification, par exemple en Amérique latine et dans la région EMEA ; les pays qui ont le plus augmenté leurs taux d’intérêt et qui montrent des signes de « fatigue » (principalement le Brésil, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie) seront les plus enclins à modifier le message politique pour passer d’une orientation « faucon » (restrictive) à une orientation davantage « dovish » (assouplissement des conditions monétaires).