Trump Vs Coronavirus : un isolationnisme sans précédent

Les États-Unis d’Amérique viennent de fermer les portes de leurs aéroports à l’ Europe pour une durée… d’ un mois !

Si l’ herbe est toujours plus verte chez Trump que chez les autres, le président américain semble avoir débuté une culture à huit-clos. Depuis mercredi, la décision est prise : suspension pour trente jours à partir de ….vendredi 13 (c’en est presque ironique) de tous les voyages d’étrangers depuis l’Europe vers les Etats-Unis afin d’endiguer l’épidémie due au coronavirus, qui a fait 38 morts et plus de 1 200 cas de contaminations dans le pays.

Le président américain a ainsi déclaré :

« J’ai décidé de prendre des actions fortes mais nécessaires pour protéger la santé et le bien-être de tous les Américains », a annoncé M. Trump lors d’une allocution solennelle depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche. « Pour empêcher de nouveaux cas de pénétrer dans notre pays, je vais suspendre tous les voyages en provenance d’Europe vers les Etats-Unis pour les 30 prochains jours ».

Offusqué que l’Union Européenne n’ait pas pris des mesures à hauteur des siennes, c’est tout l’espace Schengen qui est condamné, seul le Royaume-Uni (déjà suffisamment accablé par le Brexit) a été épargné.

Histoire d’en rajouter encore un peu, Trump n’a pas manqué de préciser à la fin de son discours que l’avenir des Etats-Unis restait « plus radieux que personne ne peut l’imaginer ». En sachant qu’en début de semaine Donald Trump déblatérait des considérations alarmantes sur la situation mondiale : “ça va disparaitre, restez calme” ou encore ” Tout se déroule bien. Beaucoup de bonnes choses vont avoir lieu”, la fin prochaine du premier ( et on l’ espère dernier) mandat de Trump s’avère être la seule note positive du chaos planétaire.

Dans sa décadence consternante, le milliardaire a cependant appelé mercredi le Congrès à adopter rapidement une réduction des taxes sur les salaires pour aider les ménages américains à surmonter l’impact économique de l’épidémie de Covid-19. Cette proposition faite par son administration en début de semaine n’a pas eu un écho très favorable auprès des élus, y compris de son propre parti.
Le président américain a aussi annoncé le report de la date butoir de paiement des impôts pour certains individus et entreprises et ainsi réinjecter « 200 milliards de dollars de liquidités supplémentaires dans l’économie ».

Cependant ces mesures n’empêchent pas encore Wall Street de crouler sous le poids accablant de séances noires qui n’ en finissent pas de s’ enchainer : le Dow Jones Industrial Average s’est effondré de 5,87 %, à 23 550,74 points, et le Nasdaq a perdu 4,70 %, à 7 952,05 points.

Quelques heures avant l’allocution présidentielle, le directeur des Centres de détection et de prévention des maladies (CDC), Robert Redeld, avait estimé que le principal risque de propagation de l’épidémie pour les Etats-Unis venait d’Europe : « C’est de là qu’arrivent les cas. Pour dire les choses
clairement, l’Europe est la nouvelle Chine.
»