Une rentrée à la sauce Milgram ou Standford

L’expérience de Standford est une étude de psychologie expérimentale. Elle fut initiée par Philip Zimbardo en 1971 et portait sur les conséquences du placement en prison. Tandis que l’expérience de Milgram est une étude psychologique menée dans les années 60 qui permet d’évaluer le degré d’obéissance à l’autorité.

Expérience Sandford

Savoir jusqu’où peuvent vraiment mener le contexte et le rôle qui nous a été attribué.

Pour mener l’expérience Zimbardo recruta 18 étudiants qui pendant deux semaines devaient vivre dans une prison factice dans les sous-sols de l’université de Stanford.

Certains de ces étudiants jouent le rôle de gardiens et d’autres celui de prisonniers.

Rapidement les prisonniers et les gardes s’adaptent aux rôles qu’on leur avait donnés. Mais surtout, fait étonnant, ils  dépassent les limites fixées initialement. Très vite l’expérience dégénère et les participants se trouvent face à des situations dangereuses. Pour être précis, plus de 30% des gardiens font preuve de comportements sadiques. Il leur est certes interdit d’employer la force physique mais pas d’humilier. Et ils s’en donnent à cœur joie en privant de sommeil certains prisonniers, les déshabillent, les insultent… A tel point que nombreux étudiants prisonniers sont traumatisés et certains se retirent de l’expérience.

Zimbardo perd le contrôle sur son expérience. Seule sa petite amie se scandalise des dérives et parvient à le convaincre de tout arrêter. Zimbardo indiquera plus tard qu’il s’était même surpris lui-même à marcher les mains dans le dos comme un chef inspectant ses troupes. Il mit fin à l’expérience au bout de six jours, au lieu des deux semaines prévues au départ.

La conclusion est que c’est la situation plutôt que la personnalité des participants qui est à l’origine de comportements parfois à l’opposé de leurs propres valeurs.

Expérience de Milgram

L’expérience de Milgram permet d’étudier le processus de soumission à l’autorité. Dans l’expérience, le volontaire obéit à des ordres simples, il pense torturer ou tuer avec les chocs électriques, uniquement dans le but de faire correctement le travail qui lui a été demandé.

Les résultats de Milgram ont montré que 62 % des volontaires ont administré les chocs, au risque de blesser ou de tuer Bob. Il démontre ainsi que toute personne est capable d’effectuer les pires atrocités si l’autorité qui donne l’ordre de le faire est, à ses yeux, légitime. Même en cas d’objection de conscience, la plupart des personnes ayant participé à cette expérience étaient capables de poursuivre la torture.

Les conséquences de l’expérience de Milgram sont difficiles à accepter. Elle démontre une obéissance humaine inconditionnelle à l’autorité, quelle que soit sa désapprobation ou sa conscience. Cette soumission a en réalité plusieurs explications :

  • la volonté de tenir à ses engagements, et de maintenir une cohérence avec ses choix (la pression sociale de devoir « tenir ses promesses » par exemple) ;
  • le conformisme avec les personnes autour de soi ;
  • la peur de réprimande ou de punition en cas d’insoumission ;
  • la volonté de faire plaisir à l’autre ;
  • le confort de l’obéissance par rapport à la résistance ;
  • le conditionnement à l’obéissance depuis l’enfance

Cette expérience particulière renvoie donc à une réalité présente en chaque être humain. Avoir conscience de cette obéissance inconditionnelle permet de se sentir moins passif, et de prendre du recul sur sa vie quotidienne. De nombreuses situations familiales, professionnelles, ou sociales, peuvent faire appel à ce conditionnement de soumission, et faire oublier le libre arbitre.

Cette expérience demeure une référence. D’après une étude réalisée en 2002, Milgram est le 12e psychologue le plus cité dans l’introduction des livres de psychologie du xxe siècle. Cette recherche de Milgram est d’ailleurs une référence dans des domaines aussi différents que celui de la psychologie du travail, la finace comprotemenetales,ou en socalogie politique par exemple.