L’Alliance Bancaire Net-Zero Face à la Pression Politique

Alliance Bancaire Net-Zero

La lutte contre le changement climatique repose de plus en plus sur la capacité des banques à mesurer et gérer les risques liés au climat. Pourtant, en 2025, l’Alliance Bancaire Net-Zero (Net-Zero Banking Alliance, NZBA) a été confrontée à un défi majeur : la pression politique et géopolitique a entraîné le retrait de plusieurs institutions financières de premier plan, affaiblissant les engagements mondiaux pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cet article explore les répercussions de ces départs, l’évolution des stratégies des banques face aux risques climatiques et les implications pour l’avenir de la finance durable.

Une Alliance Bancaire en Mutation sous Pression Politique

Fondée en avril 2021 sous l’égide des Nations Unies, la NZBA visait à rassembler les banques volontaires pour aligner leurs activités financières sur l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Cependant, l’année 2025 a été marquée par un contexte politique instable, notamment aux États-Unis, avec un retrait de l’administration américaine de l’Accord de Paris et un gel des investissements dans les énergies renouvelables.

Ces changements ont provoqué le départ de grandes banques américaines telles que J.P. Morgan, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo et Goldman Sachs, suivies par des institutions canadiennes et japonaises. Même certaines banques européennes, dont HSBC, Barclays et UBS, ont quitté l’alliance, bien que les banques de l’Union européenne restent globalement engagées, sous l’impulsion de la législation européenne et du contrôle strict de la Banque centrale européenne (BCE).

Le retrait de ces banques a conduit la NZBA à réévaluer ses objectifs, abandonnant en avril 2025 son engagement strict de limiter le réchauffement à 1,5°C, tout en maintenant une ambition de rester en dessous de 2°C. Cette évolution souligne la fragilité des initiatives climatiques mondiales face aux pressions politiques et géopolitiques.

Les Risques Climatiques au Cœur des Stratégies Bancaires

Même si certaines banques se sont retirées de la NZBA, la conscience des risques climatiques a progressé. Les banques européennes, sous la supervision de la BCE, intègrent désormais les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs modèles de risque et dans les tests de résistance. Plus de 90 % des banques de l’UE considèrent aujourd’hui que leur exposition aux risques climatiques est significative, contre seulement la moitié en 2021.

Les risques physiques liés au changement climatique, comme la fréquence et l’intensité accrues des catastrophes naturelles, représentent un défi croissant pour les institutions financières. Si certaines banques ont intégré ces risques dans leurs portefeuilles de crédit, d’autres rencontrent encore des difficultés dans leur quantification précise, notamment pour les hypothèques et les expositions sectorielles sensibles aux conditions climatiques.

L’Impact sur la Transition Énergétique et la Finance Durable

Le départ des banques de la NZBA risque de ralentir la transition énergétique mondiale. Une alliance moins centrée sur l’adhésion formelle des membres peut réduire la pression collective pour des actions concrètes, même si la NZBA continue de promouvoir le partage de bonnes pratiques et de ressources.

La transition vers une économie bas carbone exige des investissements massifs dans les infrastructures, les énergies renouvelables et les technologies vertes. Certains pays, comme les Pays-Bas, ont montré l’exemple en intégrant le climat dans leurs politiques publiques et leur urbanisme, tandis que d’autres peinent encore à agir, souvent pour des raisons politiques ou économiques.

Par ailleurs, la diminution actuelle des risques liés à la transition énergétique pourrait être temporaire. Une reprise de l’intensité de ces risques rendra les efforts plus coûteux à l’avenir et augmentera la complexité de la gestion juridique et réglementaire.

Perspectives et Enjeux pour le Secteur Bancaire

Malgré ces défis, la sensibilisation aux risques climatiques continue de croître. La capacité des banques à quantifier ces risques et à adapter leurs stratégies de crédit et de financement sera essentielle pour limiter les conséquences économiques des changements climatiques.

À l’échelle mondiale, le scénario le plus probable reste celui d’un réchauffement compris entre 2,5°C et 3°C d’ici la fin du siècle, dépassant largement l’objectif de l’Accord de Paris. Cela implique que la vigilance des banques et la rigueur de la réglementation demeurent cruciales pour accompagner une transition énergétique efficace et limiter les impacts physiques et financiers du réchauffement.

En résumé, les départs successifs de grandes banques de la NZBA illustrent combien les engagements volontaires peuvent être fragiles face aux pressions politiques et économiques. Pourtant, le renforcement des capacités internes des banques à évaluer et gérer les risques climatiques demeure un levier clé pour sécuriser l’avenir de la finance durable et soutenir la transition vers une économie bas carbone.

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Mobiliser les capitaux pour la transition climatique : défis et solutions

transition climatique

Transition climatique : le financement climatique mondial reste confronté à un déficit majeur malgré l’abondance de capitaux privés à l’échelle planétaire. Alors que les besoins annuels pour soutenir la transition énergétique sont estimés à plusieurs milliers de milliards de dollars. Les flux financiers disponibles sont souvent mal orientés ou insuffisamment coordonnés. L’émergence de partenariats innovants, la coopération entre secteurs public et privé. Et la mise en place de cadres réglementaires harmonisés apparaissent comme des leviers essentiels pour accélérer l’action climatique. En particulier dans les marchés émergents et le Sud global.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

Un déficit massif et une opportunité mondiale

Un besoin colossal de financement

Le financement climatique mondial nécessite aujourd’hui près de six mille milliards de dollars par an. Pour soutenir la transition énergétique et les initiatives de résilience. Pourtant, malgré l’urgence et l’ampleur de la crise climatique, le déficit reste considérable. Plus de quatre mille cinq cents milliards de dollars ne trouvent pas de canal d’investissement efficace. Ce manque n’est pas lié à une insuffisance globale de ressources financières. Mais plutôt à un problème de mobilisation et d’orientation des capitaux. Les actifs financiers mondiaux s’élèvent à plus de cent vingt mille milliards de dollars. Et la richesse privée nette dépasse quatre cent cinquante mille milliards, avec une croissance annuelle projetée supérieure à 6 %. L’argent existe, mais il doit être canalisé intelligemment vers des projets à fort impact environnemental et social pour générer une transformation durable.

Le Sud global : un moteur de la transition climatique

Contrairement aux perceptions traditionnelles qui plaçaient le Nord comme leader de la finance climatique. Le Sud global s’affirme aujourd’hui comme un acteur central. Ces régions concentrent 85 % de la population mondiale et représentent déjà plus de la moitié du PIB mondial. D’ici 2030, elles devraient accueillir plus de 80 % de la classe moyenne mondiale. Ce qui leur confère un rôle stratégique dans la consommation énergétique et les choix d’investissement.

La Chine et l’Inde illustrent cette dynamique à travers des investissements massifs dans les énergies renouvelables. La Chine a largement dépassé ses objectifs de capacité installée en éolien et solaire. Tandis que l’Inde poursuit une électrification rapide de son économie avec une majorité de nouvelles capacités provenant de sources renouvelables. Les Émirats arabes unis, pour leur part, annoncent des investissements globaux dépassant cent soixante milliards de dollars. En visant non seulement l’efficacité énergétique mais également la protection des moyens de subsistance et le soutien aux communautés vulnérables.

Le rôle croissant du secteur privé

Dans ce contexte, le secteur privé et les initiatives philanthropiques jouent un rôle de catalyseur essentiel. Les engagements en faveur de projets zéro émission et positifs pour la nature se multiplient. Souvent combinés avec des mécanismes financiers innovants permettant de générer des rendements tout en maximisant l’impact environnemental et social. Cette combinaison d’investissements privés, de capital philanthropique. Et de structures financières nouvelles crée un levier puissant capable de réduire l’écart de financement climatique. Cependant, pour que cet élan se traduise en transformation concrète. Les efforts doivent être coordonnés à l’échelle mondiale. Et alignés sur des objectifs mesurables, garantissant que chaque dollar investi contribue réellement à la transition énergétique et à la justice climatique.

Partenariats public-privé et mécanismes financiers innovants

La mobilisation de capitaux pour la transition énergétique repose aujourd’hui sur des synergies étroites entre secteurs public et privé. Qui permettent de transformer des ambitions climatiques en projets concrets et bancables. Ces partenariats sont essentiels pour réduire les risques et optimiser l’impact des investissements dans des contextes variés.

Défis et besoins dans les marchés émergents

Dans les marchés matures, les projets d’énergie renouvelable. Et d’infrastructure verte sont souvent perçus comme sûrs et attractifs pour les investissements directs étrangers. Avec des perspectives de rendement stables et une régulation claire. À l’inverse, dans les marchés émergents, les investisseurs font face à des obstacles plus complexes. Les risques géopolitiques, les fluctuations monétaires et l’incertitude réglementaire freinent la participation privée. Pour surmonter ces obstacles, il est indispensable de combiner des capitaux concessionnels. Des garanties ciblées et des mécanismes de réduction du risque afin de sécuriser les flux financiers. Et d’attirer des investisseurs institutionnels.

Co-investissements et plateformes dédiées à la transition climatique

Les initiatives de co-investissement et les plateformes spécialisées dans la transition énergétique permettent de rendre rentables des projets qui, isolément, pourraient sembler marginalement bancables. Ces programmes facilitent la mise à l’échelle de technologies éprouvées mais encore coûteuses. Tout en soutenant la transformation des industries existantes vers des modèles plus durables. L’approche systémique d’empilement de capitaux publics et privés constitue un levier puissant pour catalyser des investissements massifs et accélérer la transition dans les pays en développement.

Cadres réglementaires et standardisation des pratiques

La standardisation des pratiques financières et l’harmonisation des cadres réglementaires jouent un rôle stratégique dans l’efficacité des financements climatiques. Elles permettent de réduire les frictions pour les investisseurs. D’augmenter la transparence et de maximiser l’utilisation des liquidités disponibles à l’échelle mondiale. En parallèle, les marchés des crédits carbone et les mécanismes d’ajustement carbone aux frontières deviennent des instruments incontournables pour les entreprises exportatrices. Ces outils exigent des entreprises une anticipation proactive et une préparation stratégique. Afin de limiter les coûts liés aux émissions et d’optimiser la transition industrielle dans un contexte global.

Une approche intégrée pour maximiser l’impact

L’ensemble de ces mécanismes illustre la nécessité d’une approche intégrée où la coopération entre acteurs publics et privés ne se limite pas au financement. Mais englobe la conception, la gouvernance et la mise en œuvre des projets. Cette coordination est essentielle pour transformer les flux financiers en investissements réellement efficaces. Capables de soutenir à grande échelle la transition énergétique et de répondre aux ambitions climatiques mondiales.

Focus sur les marchés émergents et les initiatives régionales

Les marchés émergents représentent à la fois un défi considérable et une opportunité stratégique pour la transition climatique. Les projets d’énergie propre dans des régions comme l’Afrique ou l’Asie du Sud-Est sont souvent qualifiés de marginalement bancables en raison de risques multiples. Qu’il s’agisse de volatilité des devises, d’instabilité politique ou d’un cadre réglementaire insuffisamment développé. Pour que ces projets deviennent viables, une intervention coordonnée est indispensable. Combinant soutien financier, expertise technique et mécanismes de réduction de risques.

Défis spécifiques aux marchés émergents

Dans ces régions, les investisseurs traditionnels sont souvent réticents à s’engager en raison de l’incertitude liée à la rentabilité et à la sécurité des projets. Les infrastructures énergétiques peuvent être limitées. Et les technologies renouvelables nécessitent parfois un surcroît de financement pour atteindre une échelle économiquement pertinente. Les risques géopolitiques et financiers doivent être atténués par des instruments adaptés. Tels que des capitaux concessionnels, des garanties ciblées ou des co-investissements avec des acteurs publics et privés expérimentés. Sans ce type de soutien, de nombreux projets prometteurs ne dépassent jamais le stade de conception.

Initiatives régionales pour catalyser le financement

Face à ces défis, plusieurs initiatives régionales ont été mises en place pour mobiliser les capitaux à grande échelle. Ces programmes visent à combiner des financements publics et privés, à créer des structures de gouvernance locale solides. Et à assurer un suivi technique et financier rigoureux. L’objectif est de transformer des projets isolés en programmes cohérents et durables. Capables d’attirer des investisseurs internationaux et de générer un impact réel sur la transition énergétique.

Le rôle central de la collaboration et de la mutualisation

La réussite de ces initiatives repose largement sur la collaboration entre acteurs locaux, institutions financières internationales et gouvernements. La mutualisation des ressources permet de réduire les risques et de maximiser l’efficacité des investissements. Dans ce contexte, la coordination entre différents niveaux de partenaires est essentielle. Pour que les engagements financiers se traduisent en projets concrets et durables. Cette approche contribue non seulement à l’électrification et à la décarbonation des économies locales. Mais elle renforce également la résilience régionale face au changement climatique et crée des modèles reproductibles pour d’autres marchés émergents.

Impact attendu sur l’économie mondiale et la transition climatique

En catalysant les investissements dans les marchés émergents, ces initiatives peuvent avoir un effet significatif à l’échelle globale. Elles favorisent la croissance économique tout en accélérant la transition énergétique. Et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, elles démontrent que des mécanismes financiers intelligemment conçus. Combinés à une collaboration étroite entre public et privé, peuvent transformer des projets locaux en solutions durables à fort impact. Contribuant ainsi à la lutte mondiale contre le changement climatique.

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Vers un marché du carbone plus transparent et automatisé

marché du carbone

Le marché du carbone vit une profonde mutation. D’un fonctionnement artisanal, opaque et fragmenté, il évolue progressivement vers un écosystème structuré. Appuyé par l’intelligence artificielle, la télédétection et des mécanismes financiers de plus en plus sophistiqués. Cette transformation vise un double objectif. Garantir la fiabilité des données et instaurer une transparence indispensable pour attirer massivement les capitaux privés.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

Automatiser la gestion carbone grâce à l’IA

Aujourd’hui, les entreprises pilotent encore leurs engagements « net zéro » de façon largement manuelle : tableurs, appels d’offres et recours systématique à des consultants. Une approche coûteuse et vulnérable aux erreurs.

De nouvelles solutions numériques émergent, notamment via l’intelligence artificielle. Elles visent à créer de véritables « agents de portefeuille carbone ». Capables d’automatiser la gestion des émissions, de l’eau et des déchets. Ces outils permettent de suivre en continu les projets de compensation. De réduire le poids des audits traditionnels et d’assurer une meilleure conformité.

L’IA appliquée aux données massives ouvre la voie à une transparence accrue. Tout en diminuant les coûts et délais associés aux vérifications. Elle pourrait rapidement remplacer certaines étapes lourdes et répétitives qui freinent encore les entreprises dans leur transition.

Du suivi manuel aux plateformes intelligentes

Jusqu’à présent, la gestion des engagements carbone reposait sur des procédures fragmentées : collecte de données dispersées, contrôles manuels et audits réalisés ponctuellement. Cette dépendance aux consultants spécialisés rend le processus lourd et peu évolutif.
Avec l’arrivée d’outils numériques intégrés, les données sont centralisées et analysées en continu, permettant une vision plus dynamique et fiable des performances climatiques d’une entreprise.

L’agent de portefeuille carbone : un nouveau standard

Les agents de portefeuille carbone représentent une innovation clé. Ils agissent comme des tableaux de bord intelligents capables :

  • de mesurer automatiquement les émissions, la consommation d’eau et la production de déchets,
  • de suivre l’avancement des projets de compensation carbone,
  • de comparer les engagements pris avec les résultats réels.
    En réduisant la dépendance aux audits externes, ils accélèrent la prise de décision et améliorent la conformité réglementaire.

Transparence et réduction des coûts

L’intégration de l’IA dans la gestion carbone n’a pas seulement une valeur technique. Elle répond à une demande croissante des investisseurs et régulateurs : plus de transparence dans la mesure et la communication des résultats.
L’automatisation permet de limiter les erreurs humaines, d’abaisser le coût des contrôles et de rendre les processus plus fluides. Cette transparence accrue renforce la crédibilité des engagements « net zéro » et facilite l’accès aux financements verts.

Vers un audit continu et automatisé

L’avenir de la gestion carbone pourrait ressembler à celui de la cybersécurité ou de la finance, avec des contrôles permanents plutôt que des vérifications ponctuelles. L’IA permet déjà de croiser de grands volumes de données environnementales, d’identifier les anomalies et de générer des alertes en temps réel.
Ce passage d’un audit « post-hoc » à un suivi continu constitue une rupture majeure, capable de transformer la façon dont les entreprises rendent compte de leurs progrès climatiques.

Données carbone : fiabilité et traçabilité au cœur du marché

Un défi majeur persiste : la périodicité et la fiabilité des données environnementales. Les bases de référence utilisées dans les projets sont parfois vieilles de plusieurs années, ce qui fragilise la confiance des investisseurs.

Pour répondre à cette limite, de nouvelles plateformes d’agrégation alimentées par la télédétection se développent. Elles permettent de collecter et actualiser des milliards de points de données, couvrant parfois des millions d’hectares. Chaque unité de carbone peut ainsi se voir attribuer un identifiant unique, comparable à un code-barres, afin d’éviter la double comptabilisation.

Cette « plomberie invisible » est essentielle : elle apporte l’assurance nécessaire aux transactions carbone et facilite la diligence des acteurs financiers. Plus la donnée est fraîche, fiable et traçable, plus les capitaux peuvent s’engager en confiance.

La périodicité des données, un frein à la crédibilité

De nombreux projets carbone s’appuient encore sur des relevés anciens, parfois non audités depuis plusieurs années. Dans un contexte où les investisseurs exigent une actualisation régulière des informations, cette lenteur constitue un obstacle majeur. Les marchés de capitaux refusent de valoriser des actifs reposant sur des bases obsolètes.

La télédétection, un outil de modernisation

Les technologies satellitaires et le lidar permettent aujourd’hui de suivre l’évolution des surfaces forestières, agricoles ou naturelles avec une précision inédite. Grâce à ces systèmes, il devient possible de collecter des données à une fréquence mensuelle et d’obtenir des séries statistiques robustes sur des millions d’hectares. Cette révolution technologique ouvre la voie à un suivi en temps réel, bien plus compatible avec les attentes financières.

L’identifiant carbone universel

Pour renforcer la transparence, certains acteurs proposent la création d’un identifiant carbone unique, comparable à un ISBN pour les livres ou un code-barres pour les produits de consommation. Cet identifiant vise à éviter la double comptabilisation des crédits carbone, problème récurrent dans un système fragmenté où plusieurs registres coexistent. À terme, cette standardisation pourrait devenir une condition incontournable pour toute transaction carbone sérieuse.

La « plomberie invisible » qui rassure les investisseurs

Même si ces mécanismes techniques peuvent sembler ennuyeux, ils représentent le socle de confiance du marché. Sans traçabilité claire et sans fiabilité des données, les capitaux privés hésitent à s’engager. En revanche, avec des flux d’information vérifiables, continus et standardisés, les projets carbone deviennent bancables. Les investisseurs peuvent alors déployer des financements à grande échelle, sachant que le risque de fraude ou de double comptabilisation est réduit.

Le carbone comme actif financier

Le marché volontaire du carbone reste aujourd’hui très opaque : contrats privés, prix variables, asymétrie d’information. À terme, il devra évoluer vers un modèle plus proche des marchés financiers traditionnels.

Deux visions opposées : matière première ou titre financier

Deux approches s’affrontent quant à la nature du carbone.

  • La logique de matière première : le carbone serait traité comme une commodité, avec un prix unique basé sur la livraison la moins chère. Cette vision favorise l’efficacité économique, mais risque d’entraîner un nivellement par le bas et d’encourager des projets de moindre qualité.
  • La logique financière : à l’inverse, considérer les crédits carbone comme des titres comparables à des obligations permettrait d’établir une hiérarchie de prix en fonction de la crédibilité et de la permanence des projets. Les crédits issus de projets robustes seraient valorisés, tandis que ceux jugés fragiles seraient décotés.

Cette différenciation pourrait jouer un rôle crucial dans la structuration du marché, en envoyant enfin un signal clair sur la qualité.

Le rôle du signal prix dans la crédibilité du marché

Un marché carbone mature doit refléter la valeur réelle des projets de réduction ou de séquestration. Comme sur les marchés obligataires, la diversité des notations (AAA vs CCC) crée un spectre de prix qui traduit le risque et la confiance des investisseurs.
Transposé au carbone, cela permettrait d’éviter l’opacité actuelle et de donner aux acheteurs un outil objectif pour distinguer les projets réellement transformateurs de ceux qui ne le sont pas.

L’essor de l’ingénierie financière appliquée au climat

L’innovation financière progresse à grande vitesse. Plusieurs instruments sont déjà en développement :

  • Produits structurés permettant de regrouper différents crédits et de mutualiser les risques.
  • Assurances et mécanismes de première perte, qui protègent les investisseurs contre les défaillances d’un projet.
  • Titrisation de réductions certifiées, transformant des projets carbone en actifs négociables à grande échelle.

Ces outils rapprochent le carbone des standards financiers classiques et facilitent l’entrée des grands investisseurs institutionnels, indispensables pour mobiliser des capitaux à hauteur des besoins climatiques.

Vers une véritable classe d’actifs

À mesure que la transparence progresse et que les outils financiers se raffinent, le carbone est appelé à devenir une classe d’actifs à part entière.
Son évolution dépendra de deux conditions essentielles :

  1. L’intégrité environnementale des projets : sans fiabilité, la confiance des investisseurs ne pourra pas s’installer.
  2. La standardisation des données et des contrats : nécessaires pour fluidifier les échanges et p ermettre des volumes significatifs.

Si ces conditions sont réunies, le carbone pourrait suivre le même chemin que d’autres marchés financiers : d’abord balbutiant et fragmenté, puis progressivement intégré, liquide et crédible.

Conseils aux nouveaux entrants

Pour les acteurs souhaitant entrer sur le marché du carbone, plusieurs étapes clés permettent de structurer efficacement leur démarche et de limiter les risques liés à un secteur encore complexe et fragmenté.

Mesurer ses émissions et établir une stratégie de réduction

Le point de départ est systématique : chaque entreprise doit connaître précisément l’ampleur de ses émissions directes et indirectes. Cette étape implique :

  • le calcul des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble des activités de l’entreprise,
  • l’identification des sources majeures de consommation d’énergie et de carbone,
  • la définition d’objectifs de réduction ambitieux et réalistes.

La compensation carbone ne doit intervenir qu’une fois que ces efforts internes ont été mis en œuvre. Il s’agit de réduire d’abord, puis de neutraliser ce qui reste. Cette approche garantit que l’impact environnemental réel est maximisé et que les fonds investis dans les crédits carbone servent à financer des projets additionnels et de qualité.

S’appuyer sur des coalitions et initiatives sectorielles

Pour naviguer dans un marché fragmenté et opaque, rejoindre des coalitions d’acheteurs ou des groupes sectoriels constitue une stratégie efficace :

  • Cela permet de mutualiser la diligence et la vérification des projets, réduisant ainsi le temps et le coût pour chaque entreprise.
  • Ces coalitions offrent une visibilité sur les projets les plus crédibles et les plus transparents, permettant de limiter les risques liés à des projets de faible qualité.
  • L’expérience et les données des grands acteurs pionniers peuvent être partagées, offrant un « raccourci » aux nouveaux entrants pour comprendre les bonnes pratiques.

Utiliser des intermédiaires financiers spécialisés

Les intermédiaires financiers jouent un rôle clé pour les entreprises qui n’ont pas les ressources ou l’expertise pour acheter directement des crédits carbone :

  • Ils structurent les produits carbone en conformité avec les réglementations internationales et l’Article 6,
  • Ils permettent aux entreprises de déléguer la gestion de la diligence, la tenue des registres et la compensation,
  • Ils offrent des solutions adaptées à différentes tailles d’entreprises, allant de la PME aux grandes multinationales.

À mesure que les banques et les assureurs entrent sur ce marché, ces services deviennent plus accessibles, efficaces et sécurisés. La combinaison de ces acteurs avec des outils numériques avancés permet à une nouvelle entreprise de participer à la transition carbone sans exposer son capital à des risques disproportionnés.

Les attentes pour les prochaines étapes

Ouverture des marchés réglementés aux projets de haute qualité

Les intervenants soulignent la nécessité d’élargir les opportunités offertes par les marchés réglementés. Aujourd’hui, seules une minorité de leurs obligations peuvent être affectées à des projets carbone de haute qualité et à impact environnemental tangible. Une plus grande ouverture permettrait d’augmenter le financement destiné à ces initiatives, de stimuler l’innovation et d’assurer une meilleure visibilité des bénéfices réels pour l’environnement. À terme, cette évolution pourrait créer un flux continu de capitaux vers des projets robustes et vérifiables, réduisant la dépendance aux marchés volontaires fragmentés et opaque.

Renforcement du recours à la dette privée

Pour accélérer le financement climatique, il est crucial de diversifier les sources de capital. Les intervenants insistent sur l’importance de mobiliser la dette privée, en plus des investissements directs étrangers et des fonds publics. Augmenter les ratios d’endettement sur les projets carbone permettrait de réduire le coût du financement, d’améliorer les rendements pour les investisseurs et de libérer davantage de capitaux pour le développement d’initiatives à grande échelle. Cela constituerait un levier essentiel pour rendre les projets carbone viables et attractifs sur le long terme.

Engagements audacieux et responsabilisation des entreprises

Le marché du carbone ne peut progresser sans un comportement volontaire et ambitieux des entreprises. Il s’agit d’aller au-delà des déclarations symboliques et de mettre en place des engagements réels, mesurables et contrôlables. La transparence et la reddition de comptes sont essentielles pour créer la confiance, non seulement entre les investisseurs et les développeurs de projets, mais également au sein des coalitions d’acheteurs et des initiatives corporatives de compensation carbone. Ces engagements audacieux sont perçus comme un moteur indispensable pour l’ensemble du marché.

Maturation du marché et sophistication financière

Enfin, les intervenants souhaitent voir le marché du carbone atteindre un niveau de maturité comparable aux marchés financiers traditionnels. Cela inclut la capacité à réaliser des transactions massives, à standardiser les instruments financiers et même à permettre des positions « short » sur le carbone, favorisant la découverte de prix et l’allocation optimale des ressources. Une telle sophistication transformerait le carbone en véritable classe d’actifs, offrant à la fois sécurité et liquidité, tout en assurant que les projets sous-jacents maintiennent des standards élevés de qualité et de conformité.

Une classe d’actifs complète et fiable

L’objectif ultime reste clair : établir le carbone comme une classe d’actifs autonome, soutenue par des données fiables, des normes transparentes et des mécanismes financiers solides. Ce cadre permettrait non seulement d’attirer des capitaux institutionnels de grande échelle, mais aussi de stimuler le développement global de projets carbone crédibles, garantissant un impact réel sur la réduction des émissions et la protection de l’environnement.

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Christophe Gauer prend un nouveau rôle stratégique chez allianz france

Christophe Gauer

Christophe Gauer, nouvelle figure stratégique d’Allianz France ! Depuis le 1er septembre 2025, Christophe Gauer a pris ses fonctions de Secrétaire général adjoint d’Allianz France. Une nomination qui s’inscrit dans la continuité d’un parcours riche en engagements publics et stratégiques. Et qui vient renforcer la gouvernance de l’assureur autour de quatre axes clés. Affaires publiques, durabilité, mécénat et gouvernance.

Un parcours académique solide et international

Âgé de 38 ans, Christophe Gauer incarne la nouvelle génération de dirigeants qui conjuguent expertise académique et ouverture internationale. Diplômé de Sciences Po Paris en affaires publiques et de l’Université de Saint-Gall en Suisse en économie et gouvernance internationale. Il complète son profil par une maîtrise en droit public à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Cette triple compétence – juridique, économique et politique – lui confère une vision transversale des enjeux réglementaires et stratégiques auxquels font face les grandes entreprises.

Des débuts marqués par le conseil et les affaires publiques

Avant de rejoindre les sphères gouvernementales et le monde de l’assurance, Christophe Gauer a fait ses premières armes dans le conseil en stratégie et en communication. Il s’est spécialisé dans l’accompagnement des relations économiques franco-allemandes. Un domaine où il a affiné ses compétences en diplomatie d’affaires et en lobbying institutionnel.
Cette expertise transfrontalière lui a permis de développer un réseau solide et une capacité à naviguer entre cultures. Indispensable dans des groupes à dimension internationale comme Allianz.

Un engagement fort au service de l’État

En 2017, Gauer rejoint le ministère des Outre-mer en tant que conseiller ministériel. Sa mission : contribuer à la reconstruction des îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy après le passage dévastateur de l’ouragan Irma.
Cette expérience l’a confronté à la gestion de crise, à la coordination de multiples acteurs institutionnels et privés, ainsi qu’à la nécessité d’apporter des solutions concrètes dans un contexte d’urgence. Elle a renforcé sa légitimité en matière de pilotage stratégique et de résilience.

L’ascension dans le secteur assurantiel

Début 2019, Christophe Gauer rejoint la Fédération Française de l’Assurance – aujourd’hui France Assureurs – en qualité de Directeur de cabinet de la Présidente et membre du comité exécutif. Cette expérience marque son entrée au cœur des enjeux structurels du secteur de l’assurance.
En 2021, il rejoint Allianz France, d’abord en tant que Directeur de cabinet du Directeur général, Fabien Wathlé, avant de se voir confier la responsabilité des affaires publiques. Trois ans plus tard, sa nomination comme Secrétaire général adjoint apparaît comme une suite logique, signe de la confiance que lui accorde la direction.

Un profil reconnu parmi les leaders de demain

Christophe Gauer a également suivi plusieurs cycles d’excellence : auditeur civil de l’École de Guerre (32e promotion) et auditeur du Cycle des Hautes Études pour le Développement Économique (CHEDE) au sein du ministère de l’Économie et des Finances (19e promotion).
En 2025, il a intégré le prestigieux classement Choiseul 100, qui distingue les 100 jeunes leaders économiques français de moins de 40 ans. Une reconnaissance nationale qui confirme son statut de figure montante de l’écosystème économique et institutionnel.

Une mission stratégique pour Allianz France

Dans ses nouvelles fonctions, Christophe Gauer aura la responsabilité de piloter des thématiques sensibles et structurantes :

  • Les affaires réglementaires et publiques, essentielles pour défendre les intérêts d’Allianz auprès des instances nationales et européennes.
  • La durabilité, enjeu majeur pour l’assureur qui veut renforcer son rôle dans la transition écologique et sociale.
  • Le mécénat, vecteur d’engagement citoyen et d’ancrage sociétal.
  • La gouvernance, levier de transparence et de crédibilité pour un groupe qui gère la confiance de millions de clients.

Autant de domaines où sa capacité d’analyse, sa vision stratégique et son expérience institutionnelle devraient être des atouts déterminants pour renforcer la position d’Allianz France dans un contexte économique et réglementaire en constante évolution.

Et maintenant… place au défi Green 2025

Chez Green Finance, nous adressons toutes nos félicitations à Christophe Gauer pour cette nomination ! Mais comme vous le savez, nous avons un petit faible pour les challenges. Alors, avant de le hisser tout en haut de notre podium, nous aimerions tester sa réactivité et sa capacité à être proactif face aux grands enjeux de demain.
Car oui, cher Christophe, vos principaux concurrents pour le titre Green 2025 affûtent déjà leurs arguments… et ils ne comptent pas vous laisser le champ libre ! On espère que vous êtes prêt à jouer le jeu (avec le sourire, bien sûr).

Participez au concours green 2025 dès maintenant : Lancement officiel du Prix Green Finance 2025

Des experts de la finance dans le Jury Prix Green 2025

Jury Prix Green 2025

Dans le cadre du Prix Green Finance 2025, nous avons l’honneur de compter parmi nos jurés deux figures éminentes. Dont l’expertise est le fruit d’années de travail acharné et de succès répétés. Leur capacité à fédérer des équipes autour de grandes ambitions. Et à orienter les stratégies vers une finance durable est un atout précieux pour évaluer les projets candidats.

“Je suis très touché de leur présence parmi nous.” nous confie Bruno Boggiani, CEO Strateggyz – Green Finance.

François Gemenne

Professeur à HEC Paris et directeur de l’Observatoire Hugo

François Gemenne est professeur à HEC Paris, où il dirige le Master en Sustainability and Social Innovation. De plus, il est également chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège. Où il dirige l’Observatoire Hugo, spécialisé dans les migrations environnementales. Co-auteur du sixième rapport du GIEC, il est reconnu pour son expertise en géopolitique de l’environnement. Et en gouvernance des migrations liées au climat. Aussi, il préside également l’Observatoire de la finance durable, une organisation dédiée à la promotion de la finance responsable.

Philippe Sebag

Vice-président de Préfon

Philippe Sebag est vice-président de Préfon, la caisse de retraite des fonctionnaires, et secrétaire fédéral de la CFECGC. Ancien vice-président de l’IRCANTEC et administrateur de l’ERAFP. Il possède une vaste expérience dans la gestion des régimes de retraite et la finance institutionnelle. De plus, il est aussi engagé dans la promotion de la finance durable et responsable. En intégrant des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans les stratégies d’investissement.

Découvrez les autres membres du jury ici


« Le Prix Green Finance 2025 est une aventure collective engagée vers une finance plus responsable et résiliente. Leur présence ici est un véritable honneur pour moi. » – Bruno Boggiani, CEO Strateggyz & Green Finance

Découvrez le concours : Lancement officiel du Prix Green Finance 2025

Des entrepreneurs chevronnés dans le Jury Prix Green 2025

Jury Prix Green 2025

Le Prix Green Finance 2025 réunit des profils d’exception, capables de conjuguer vision stratégique et réussite entrepreneuriale. Ces experts incarnent l’audace et l’innovation, et leur parcours démontre comment transformer des idées ambitieuses en projets concrets et durables. Le jury bénéficie ainsi d’un regard à la fois pratique et inspirant. Garantissant une évaluation pertinente et éclairée des initiatives candidates.

Ce sont des visionnaires qui ont su transformer des idées en succès concrets. Leur parcours est jalonné de réalisations impressionnantes et de projets réussis.

“Leur présence ici est un véritable honneur pour moi.” nous explique Bruno Boggiani, CEO Strateggyz – Green Finance.


Olivier Mathiot

Directeur Général, associé gérant de 2050

( ex. Co-fondateur de PriceMinister ) et investisseur

Olivier a rejoint le fonds d’investissement evergreen 2050 (lancé l’année précédente par Marie Ekeland), en tant qu’associé-gérant en avril 202 et Directeur Général.

Coproducteur et co-animateur du podcast « 40 Nuances de Next » dédié à l’interview des plus gros entrepreneurs de la French Tech (Indice Next 40)

Olivier Mathiot est un entrepreneur français reconnu pour avoir co-fondé PriceMinister. L’une des premières plateformes e-commerce majeures en France, cédée en 2010 au groupe Rakuten. Depuis, il accompagne et investit dans des startups à fort impact. Particulièrement dans le numérique et les innovations durables, apportant vision stratégique et expertise opérationnelle.

Jean-Baptiste Sicard

Vice-président chez Ledgity

Jean‑Baptiste Sicard est un entrepreneur et dirigeant français, notamment connu pour avoir fondé Funds360 (anciennement OPCVM360), une plateforme de données financières. Il a mené Funds360 jusqu’à sa cession, d’abord à Euronext en 2019, puis à FE Fundinfo en 2022. Son parcours illustre une forte expertise dans les marchés financiers et la gestion de fonds, avec un accent marqué sur l’innovation dans la fourniture d’informations financières.

Nicolas Imbert

Expert en résilience climatique et transition écologique

Ingénieur de formation, Nicolas Imbert s’emploie à éclairer les choix permettant d’évoluer des vulnérabilités vers la résilience climatique, par des actions et projets concrets. Il a acquis plus de 20 ans d’expérience en France et à l’international, en accompagnant entreprises, investisseurs, collectivités et société civile dans la transition écologique. Il est également auteur de plusieurs ouvrages et contribue à la structuration de projets territoriaux et internationaux.


« Le Prix Green Finance 2025 rassemble des talents d’exception. Leur présence ici est un véritable honneur pour moi. » – Bruno Boggiani, CEO Strateggyz & Green Finance

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Data, IA, Algorithmes : Les Nouveaux Monstres de la Finance ?

Data, IA, Algorithmes

Data, IA, Algorithmes : nous vivons une ère où les algorithmes décident plus vite que les humains. En bourse, des milliards s’échangent en millisecondes. Dans le crédit, des scores automatiques tranchent la vie de ménages entiers. Dans l’assurance, des données intimes orientent qui sera couvert… ou rejeté.

Et si la prochaine crise financière ne venait pas d’une bulle immobilière ou énergétique, mais d’un bug dans une intelligence artificielle ? Si nos vies se retrouvaient prises en otage par des modèles opaques, biaisés, incontrôlables ? La data et la technologie, mal encadrées, ne sont pas des outils neutres : elles deviennent des armes qui amplifient les inégalités, verrouillent l’exclusion et menacent nos libertés. La question n’est donc pas de savoir si la technologie va transformer la finance : elle le fait déjà. La vraie question est de savoir si nous la contrôlerons, ou si elle nous contrôlera.

Définition : Data & Technologie Responsable


La finance numérique responsable consiste à intégrer la data, l’intelligence artificielle et la blockchain dans les modèles financiers, mais avec un cadre éthique et transparent.

Cela signifie :

  • Collecter et utiliser les données de manière respectueuse de la vie privée.
  • Développer des algorithmes sans biais discriminatoires.
  • Assurer la traçabilité des transactions grâce à des technologies comme la blockchain.
  • Encadrer les innovations pour éviter qu’elles ne renforcent l’opacité ou la spéculation
    incontrôlée.
    En somme : utiliser la puissance de la technologie au service de l’humain et de la planète, et non
    l’inverse.

Bien maîtrisées, la data et les technologies responsables ouvrent des perspectives majeures :

  1. Transparence accrue : blockchain et registres distribués permettent de tracer chaque
    transaction, limitant la fraude et le greenwashing.
  2. Efficacité renforcée : l’IA peut identifier des risques climatiques, sociaux ou financiers
    invisibles à l’œil humain, et orienter les flux vers les investissements les plus durables.
  3. Inclusion : les fintechs peuvent donner accès à des services financiers là où les banques
    traditionnelles sont absentes, réduisant l’exclusion.
  4. Mesure d’impact fiable : les outils digitaux permettent d’évaluer avec précision l’empreinte
    carbone, sociale et de gouvernance des entreprises.
  5. Innovation éthique : les technologies responsables favorisent l’émergence de modèles
    financiers plus collaboratifs, plus équitables, plus durables.

Mais sans garde-fous, le risque est immense : algorithmes biaisés, opacité des décisions, concentration des données entre les mains de quelques géants technologiques. La technologie peut être un formidable levier de transformation positive, mais elle peut aussi devenir un accélérateur de chaos.

Les Autres Piliers de la Finance Responsable

La data et la technologie responsables sont indissociables des autres piliers :

  • Investissement à impact & ESG : pour orienter la finance vers des projets réellement
    vertueux.
  • Finance carbone et compensation : pour mesurer, tracer et vérifier l’efficacité des
    mécanismes climatiques.
  • Finance inclusive, sociale et transparente : pour garantir que la technologie soit un outil
    d’accès, pas d’exclusion.

Prix Green Finance 2025 : l’innovation sous contrôle

Le Prix Green Finance 2025 valorisera les initiatives capables de mettre la technologie au service d’une finance durable et responsable. L’objectif : montrer que data et IA peuvent être des outils d’éthique et de transparence, et pas seulement de profit rapide.
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La technologie n’est pas notre ennemie. Mais si nous ne l’encadrons pas, elle décidera à notre place. La finance responsable doit être aussi numérique qu’éthique. Sinon, l’algorithme sera notre prochain dictateur.

Quand la Finance Exclut, le Monde Vacille

prix green finance


Et si le vrai risque systémique n’était pas seulement climatique, mais social ? Derrière les chiffres
froids des marchés se cachent des millions de vies brisées : petites entreprises privées de crédit,
ménages sans accès bancaire, populations entières enfermées dans la pauvreté parce que la finance
ne leur tend pas la main.


L’injustice financière tue à bas bruit. Elle nourrit les fractures sociales, amplifie les inégalités et
fragilise nos démocraties. Sans accès à un compte bancaire, impossible de se loger. Sans crédit
équitable, pas de développement. Sans transparence, les flux financiers alimentent la corruption,
l’opacité et la défiance généralisée.


Si la finance continue de se fermer aux plus vulnérables, elle se coupe du réel. Elle devient un
château de verre qui finira par s’effondrer sous la colère de ceux qu’elle a laissés de côté. La finance
inclusive, sociale et transparente
n’est pas un luxe moral. C’est un impératif pour éviter l’explosion.

Définition : Finance Inclusive, Sociale & Transparente


La finance inclusive, sociale et transparente désigne un modèle où les services financiers (crédit,
épargne, assurance, moyens de paiement) sont accessibles au plus grand nombre –
indépendamment du revenu, du genre ou du lieu de vie.

Elle vise à garantir que la finance ne profite pas seulement aux grands investisseurs, mais qu’elle
soutienne aussi l’économie réelle, les PME, les populations vulnérables et les initiatives locales. La
transparence, quant à elle, est une condition sine qua non : sans visibilité sur l’utilisation des
capitaux, aucune confiance ne peut s’installer.

Pourquoi cette approche est-elle cruciale, et pour qui ?

  1. Réduction des inégalités : en donnant accès à des produits financiers simples et abordables,
    on lutte contre l’exclusion sociale et on permet à chacun de participer à l’économie.
  2. Stabilité économique : une société où la finance reste réservée à une élite est une société
    instable. En incluant plus d’acteurs, on crée une économie plus résiliente et équilibrée.
  3. Renforcement de la confiance : la transparence des flux et la lisibilité des produits financiers
    restaurent la crédibilité d’un secteur trop souvent accusé d’opacité et de spéculation
    déconnectée.
  4. Soutien à l’économie réelle : la finance inclusive permet de financer des projets concrets,
    locaux, ancrés dans les territoires – loin des bulles spéculatives.
  5. Innovation sociale : en rendant accessibles de nouveaux outils (microcrédit, finance
    participative, fintechs responsables), on crée des solutions adaptées aux besoins de
    populations souvent ignorées par les banques traditionnelles.
  6. Prévenir les crises sociales : car l’exclusion financière n’est jamais neutre. Elle alimente
    frustration, pauvreté et révoltes. La finance inclusive est donc aussi un outil de paix sociale.

En clair : la finance inclusive et transparente, ce n’est pas de la charité. C’est un investissement
stratégique dans la cohésion et la durabilité de nos sociétés.

Les Autres Piliers de la Finance Responsable

Cette thématique ne vit pas isolée. Elle se complète avec :

  • Investissement à impact & ESG : orienter l’argent vers les entreprises qui apportent un bénéfice environnemental et social tangible.
  • Finance carbone et compensation : intégrer un prix du carbone et financer des projets de réduction ou de captation d’émissions.
  • Data & technologie responsable : utiliser l’IA, la blockchain et la data pour garantir traçabilité et éthique dans les flux financiers.

Prix Green Finance 2025 : récompenser l’innovation sociale


Le Prix Green Finance 2025 mettra en lumière les acteurs qui incarnent cette vision : ceux qui créent
des solutions pour démocratiser la finance, la rendre plus transparente et plus solidaire. Des
initiatives concrètes qui changent la vie des gens, et qui démontrent qu’une autre finance est
possible.
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Une finance qui exclut nourrit les crises. Une finance inclusive et transparente construit la paix et la
stabilité. Le choix est clair : ouvrir ou s’effondrer.

Des spécialistes de la finance verte dans le Jury Prix Green 2025

Jury Prix Green 2025

Dans le cadre du Prix Green 2025, nous avons le privilège de réunir deux experts de terrain dont la maîtrise des enjeux financiers liés au climat est unanimement reconnue. Leur parcours et leur savoir-faire reflètent à la fois la rigueur académique, l’expérience institutionnelle et la vision stratégique indispensable à la transition vers une finance durable. Ces voix éclairées enrichissent la dynamique du jury et garantissent une évaluation exigeante, pertinente et résolument tournée vers l’impact. Ce sont des spécialistes reconnus dans leur domaine, des experts incontestés. On peut dire qu’ils ont une maîtrise absolue de leur sujet.

“C’est un immense privilège de les avoir à nos côtés.” nous avoue Bruno Boggiani, CEO Strateggyz – Green Finance.

Rodrigo Martínez

Climate Change Specialist, The World Bank

Rodrigo Martínez exerce en tant que spécialiste du changement climatique à la Banque mondiale. Sa mission consiste à concevoir, piloter et évaluer des initiatives financières et techniques visant à renforcer la résilience des pays face aux impacts du dérèglement climatique.

Découvrez les autres membres du jury ici

Anne-Catherine Husson-Traoré

Conférencière mobilisatrice pour dirigeants en quête de repères stratégiques

Anne-Catherine Husson-Traoré est reconnue pour ses interventions inspirantes auprès des leaders économiques et institutionnels. Grâce à ses conférences, elle guide les décideurs en quête de nouvelles perspectives face aux défis environnementaux, éthiques et sociétaux. Son expertise réside dans la capacité à traduire la complexité des enjeux en messages stratégiques, structurants et mobilisateurs.


« Le Prix Green Finance 2025 est une aventure collective engagée vers une finance plus responsable et résiliente. C’est un immense privilège de les avoir à nos côtés. » – Bruno Boggiani, CEO Strateggyz & Green Finance

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Analystes indépendants & indicateurs ESG

indicateurs ESG

Être cité par des analystes indépendants consacre la maturité et l’influence d’acteurs comme Rothschild & Co ou AXA Climate. D’autres, tels que L’Oréal, SNCF ou Vinci, démontrent qu’une forte progression ESG est possible en un an. Le Prix Green Finance 2025 valorise cette double dynamique : reconnaissance et transformation rapide.

Celles qui ont été les plus citées en exemple par des analystes indépendants bénéficient d’une reconnaissance précieuse : celle de l’objectivité extérieure. Rothschild & Co, Stoxx, Swiss RE, Tikehau, AFD, Axa Climate, BioMérieux et Crédit Coopératif apparaissent régulièrement dans les benchmarks, les études comparatives ou les conférences comme des références de bonnes pratiques. Être cité par des tiers crédibles signifie avoir franchi un palier de maturité et d’influence dans le domaine.

Celles qui ont montré la plus forte progression dans leurs indicateurs ESG en un an prouvent que la transformation est possible à grande vitesse. Groupe Orange, Groupe SNCF, INRAE, La Coopération Agricole, Lab SNCF Impact, L’Oréal France, Malakoff Humanis, Sodexo, Véolia et Vinci sont parvenues à accélérer leurs trajectoires, améliorant significativement leurs scores et leurs pratiques en peu de temps. Cette dynamique démontre qu’il n’est jamais trop tard pour rattraper un retard et que l’engagement peut produire des résultats rapides et tangibles.

C’est cette énergie de transformation que le Prix Green Finance 2025 entend mettre en avant, pour montrer que la finance durable n’est pas figée mais en constante évolution.

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