L’eau en danger : vers la fin de l’innocence hydrique

L’eau en danger

L’eau en danger : pendant des décennies, l’accès à l’eau potable a symbolisé une conquête sanitaire et sociale majeure, surtout en France où tourner un robinet garantissait une eau claire, saine et buvable sans crainte. Aujourd’hui, ce geste banal est en train de devenir un acte de défiance. Les scandales liés à la qualité de l’eau, qu’elle soit en bouteille ou issue du réseau public, se multiplient. Pollutions invisibles, présence de substances toxiques, défaillances réglementaires : l’eau que nous consommons n’est plus la source de vie insouciante qu’elle prétendait être. Dans son livre C’est l’eau qu’on assassine, le journaliste Fabrice Nicolino tire la sonnette d’alarme. À travers une enquête rigoureuse, il décrypte un désastre environnemental et sanitaire en cours et en appelle à un sursaut collectif. Voici un éclairage approfondi sur ce que cache désormais l’eau que nous buvons.

Une révolution en péril : de la conquête de l’eau potable à sa contamination généralisée

L’accès généralisé à l’eau potable a constitué, au XXe siècle, un progrès inestimable. Pour des générations entières, il a signifié la fin des maladies hydriques, la démocratisation de l’hygiène et un confort moderne devenu naturel. Fabrice Nicolino souligne que ce progrès, bien réel, est aujourd’hui menacé. Pourquoi ? Parce que la chimie de synthèse, omniprésente dans notre environnement, s’est introduite dans le cycle de l’eau. Des milliers de molécules issues de l’industrie, des pesticides, des produits pharmaceutiques ou encore des cosmétiques se retrouvent dans l’eau que nous buvons.

Pendant un temps, les systèmes de traitement ont pu faire illusion, éliminant une partie de ces substances. Mais désormais, ils sont dépassés. Les infrastructures ne parviennent plus à filtrer efficacement une telle diversité chimique, surtout lorsque les interactions entre molécules sont elles-mêmes mal comprises. Le robinet, autrefois symbole de modernité, devient ainsi la porte d’entrée de cocktails toxiques dont les effets à long terme échappent encore à la science.

Une eau du robinet saturée de poisons invisibles

Qu’y a-t-il vraiment dans notre eau ? Nicolino dresse une liste alarmante : résidus de pesticides, de médicaments, de perturbateurs endocriniens, de microplastiques… La contamination est multiple et sournoise. Les fameux PFAS, surnommés « polluants éternels », en sont un exemple emblématique : ces substances utilisées dans l’industrie sont pratiquement indestructibles et s’accumulent dans l’environnement et le corps humain.

Plus inquiétant encore, de récentes recherches du CNRS ont révélé la présence d’environ un millier de microplastiques par litre d’eau potable. Invisibles à l’œil nu, ces particules traversent les barrières biologiques, s’accumulent dans les tissus, atteignent même le cerveau. Leur toxicité, bien que difficile à quantifier, est indéniable. Il ne s’agit pas d’un risque hypothétique mais d’une exposition quotidienne à des substances dont les effets cumulatifs sont potentiellement désastreux.

Face à cette situation, les autorités ont pris une décision qui suscite la controverse : plutôt que de renforcer la protection de la ressource, elles modifient les normes de potabilité pour éviter d’avoir à déclarer l’eau impropre à la consommation. Autrement dit, on adapte la réglementation à la pollution au lieu de lutter contre cette dernière.

Les eaux en bouteille : l’illusion de la pureté

Et l’eau en bouteille, souvent perçue comme une alternative plus sûre ? Là aussi, la désillusion est totale. Fabrice Nicolino révèle que même les eaux minérales dites naturelles sont désormais touchées par la pollution. En théorie, ces eaux ne peuvent subir aucun traitement : elles doivent jaillir pures de la source. En pratique, plusieurs grandes marques, confrontées à des contaminations bactériennes ou chimiques, ont illégalement recours à des procédés de filtration interdits par la loi française.

L’exemple de Perrier, marque emblématique, illustre cette dérive. En réponse à des analyses révélant la présence de bactéries pathogènes ou de résidus de pesticides, des traitements ont été discrètement mis en place avec la complicité tacite de l’État. Ce contournement réglementaire constitue une fraude grave, puisqu’il transforme une eau « naturelle » en eau techniquement traitée, sans en informer le consommateur.

Plutôt que d’affronter les causes profondes de la pollution — l’usage massif de produits chimiques, l’agriculture intensive, le relâchement réglementaire — les industriels préfèrent masquer les effets, au risque de trahir la confiance du public et de mettre en danger la santé des populations.

Pollution des milieux aquatiques : l’eau de baignade en sursis

La pollution de l’eau ne se limite pas à l’eau potable ou en bouteille. Elle touche également les rivières, les lacs et les zones littorales. Nicolino rapporte une étude scientifique menée entre Hendaye et La Rochelle, révélant que les eaux de baignade sont massivement contaminées par des bactéries résistantes aux antibiotiques. C’est un phénomène peu connu du grand public, mais extrêmement préoccupant : les eaux côtières, fréquentées chaque été par des millions de touristes, peuvent devenir un vecteur de propagation de résistances microbiennes.

La cause de cette pollution est double : les rejets insuffisamment traités des stations d’épuration et l’usage intensif d’antibiotiques en médecine humaine comme en élevage. Le lien avec l’industrie touristique, qui pèse lourdement dans l’économie française, rend le sujet encore plus sensible : peu de responsables veulent alerter sur une situation qui pourrait nuire à cette activité stratégique.

Un appel au sursaut : changer radicalement notre rapport à l’eau

Face à l’ampleur du désastre, Fabrice Nicolino n’en reste pas à la dénonciation. Il plaide pour un sursaut éthique, moral et philosophique. L’eau n’est pas un produit comme un autre. Elle est au cœur de notre biologie, de notre culture, de notre civilisation. Notre cerveau est composé à 80 % d’eau : la polluer, c’est nous abîmer nous-mêmes.

Le journaliste appelle à une prise de conscience radicale : il ne suffit plus de dépolluer. Il faut stopper à la source les causes de la pollution. Cela implique de revoir en profondeur notre modèle agricole, notre dépendance à la chimie industrielle, notre logique de consommation à outrance. Il s’agit, selon Nicolino, de « sacraliser » l’eau, de lui redonner le statut qu’elle mérite : celui d’un bien commun inviolable, à protéger à tout prix.

Conclusion : une crise de civilisation

Le constat de Fabrice Nicolino est sans appel : nous sommes en train de tuer l’eau, et donc de mettre en péril notre avenir collectif. Cette crise de l’eau est bien plus qu’un enjeu environnemental : c’est une crise de civilisation. Elle questionne nos priorités, notre rapport au vivant, nos choix économiques. Alors que les pollutions s’accumulent et que les institutions semblent dépassées, il revient à chaque citoyen, à chaque collectivité, à chaque entreprise, de réinventer un rapport respectueux et lucide à cette ressource vitale.

L’eau qu’on assassine n’est pas seulement un cri d’alerte. C’est un manifeste pour une nouvelle culture de l’eau, faite de respect, de sobriété et de justice. Une culture dont dépend peut-être notre survie.

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Matmut séduit les marchés avec sa première émission de dette subordonnée

matmut

Le groupe Matmut a levé 500 millions d’euros via une émission inaugurale de dette subordonnée, largement sursouscrite. Cette opération stratégique, soutenue par des investisseurs internationaux, vise à financer notamment l’acquisition de HSBC Assurances Vie. Elle confirme la solidité financière du groupe et sa capacité à mobiliser les marchés.

Une opération financière stratégique pour le groupe

Le groupe Matmut vient de franchir une étape majeure dans sa stratégie de développement. Le 16 mai 2025, il a finalisé avec succès une première émission de dette subordonnée, pour un montant total de 500 millions d’euros. Cette levée de fonds cible les investisseurs institutionnels et bénéficie d’un taux fixe annuel de 4,625 % jusqu’au remboursement prévu.

Une demande record portée par la confiance des investisseurs

L’émission a rencontré un accueil particulièrement favorable sur les marchés. Le carnet d’ordres a atteint 2,148 milliards d’euros. Cela représente une sursouscription de plus de quatre fois. Plus de 180 investisseurs ont manifesté leur intérêt, confirmant ainsi la forte attractivité du projet. Fait marquant, 45 % des obligations ont été attribuées à des acteurs situés hors de France.

Un contexte stratégique clair : l’acquisition de HSBC Assurances Vie

Cette opération s’inscrit dans une dynamique plus large. Le groupe poursuit activement sa stratégie de croissance. Parmi les projets phares : le rachat de HSBC Assurances Vie (France), dont la finalisation est attendue au second semestre 2025, sous réserve des autorisations réglementaires.

Une reconnaissance de la solidité financière de Matmut

Nicolas Gomart, Vice-président et Directeur général du groupe, s’est exprimé à ce sujet :

« Cette réussite illustre la solidité de notre groupe. L’année dernière, Moody’s nous a attribué la note A2 avec une perspective stable. Ce placement confirme la confiance du marché et nous permet d’avancer dans nos projets structurants. »

Une opération structurée et notée dans un environnement stable

Voici les détails techniques de l’opération :

  • Émetteur : Matmut SAM
  • Montant : 500 millions d’euros
  • Type de dette : Obligations subordonnées Tier 2 (Solvabilité 2)
  • Échéance : février 2036 (maturité 10,75 ans)
  • Règlement prévu : 23 mai 2025
  • Notation : Baa1 par Moody’s
  • Taux d’intérêt : 4,625 %
  • Marché : Euronext Growth Paris

L’ACPR a validé cette émission dans le cadre réglementaire du code des assurances.

Des partenaires de renom aux commandes

Le groupe Matmut a su s’entourer d’acteurs majeurs pour mener à bien cette opération. La Banque Hottinguer a agi en tant que structureur. Natixis s’est positionnée comme coordinateur global et co-arrangeur. BNP Paribas et Commerzbank ont complété le dispositif en qualité de co-arrangeurs.

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C’est l’eau qu’on assassine : un cri salutaire pour le bien le plus précieux

l’eau qu’on assassine

L’eau. Ce bien universel, vital, si banal en apparence, si négligé dans les faits. C’est elle que Fabrice Nicolino, journaliste d’enquête chevronné, place au cœur de son dernier ouvrage : C’est l’eau qu’on assassine, paru le 21 mai 2025 aux éditions Les Liens qui Libèrent. Un titre choc, à la hauteur du constat : la ressource la plus essentielle à la vie est méthodiquement dégradée, contaminée, marchandisée.

Dans un style documenté et implacable, Nicolino déploie une enquête saisissante sur la disparition silencieuse de l’eau propre. Des nappes phréatiques aux rivières, de la pluie à l’eau du robinet, plus aucune source n’échappe aux pollutions cumulées : pesticides agricoles, résidus pharmaceutiques, microplastiques, PFAS, solvants industriels, métaux lourds… L’addition est vertigineuse. La menace est invisible. Et la réponse politique, selon lui, souvent complice.

Des responsables clairement désignés

Nicolino ne se contente pas de dresser un tableau noir. Il dénonce des coupables. Des structures entières. Un « pacte du silence » entre industriels de la chimie, ingénieurs d’État, ministères passifs, et multinationales de l’eau, qui préfèrent ajuster les normes sanitaires plutôt que d’affronter la réalité de la pollution. La France, jadis modèle dans la gestion de l’eau, aurait reculé sous la pression des intérêts économiques.

L’enquête épingle également un système agricole intensif qui refuse de remettre en cause ses pratiques chimiques, au détriment des générations futures. Et ce, malgré les alertes de longue date des agences sanitaires, des ONG, et des acteurs de terrain.

La finance verte face à l’urgence hydrique

Ce livre résonne profondément avec notre époque. Alors que la finance durable s’organise autour de l’énergie, de la biodiversité ou du climat, l’eau reste trop souvent absente des priorités d’investissement. Pourtant, la raréfaction et la dégradation de l’eau auront des conséquences systémiques : sur la santé publique, sur l’agriculture, sur la stabilité géopolitique… et donc, sur l’économie dans son ensemble.

« Ce livre est un acte de veille éthique. Il nous rappelle que l’eau n’est pas un actif, mais une matrice de vie. Le jour où elle manquera ou deviendra toxique, aucune finance ne compensera son absence. »
– Bruno Boggiani, CEO Strateggyz – Green Finance

Un ouvrage à lire, à relayer, à faire agir

Loin des tribunes abstraites ou des rapports de technocrates, C’est l’eau qu’on assassine s’inscrit dans une lignée d’ouvrages qui alertent, nomment, bousculent. C’est un outil citoyen à mettre entre toutes les mains : décideurs publics, investisseurs responsables, collectivités locales, et bien sûr, les citoyens que nous sommes tous.

Il y a des crises que l’on voit venir sans vouloir y croire. Celle de l’eau est l’une des plus graves. Un regard neuf et radical sur un problème systémique : il ne suffit plus de dépolluer, mais il faut cesser de polluer. Parce que nous sommes de l’eau. Un livre-manifeste indispensable dans la lignée de Nous voulons des coquelicots.

Parce que protéger l’eau, c’est protéger le vivant. Et parce qu’en matière de durabilité, l’eau n’est pas une thématique : c’est le début de toute histoire.

Fabrice Nicolino est journaliste. Il est notamment l’auteur avec François Veillerette de Nous voulons des Coquelicots (2018), ou encore de Bidoche : l’industrie de la viande menace le monde (2009) et Le grand sabotage climatique (2023).

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Bruxelles allège la pression ESG : quels enjeux pour les entreprises et la finance durable ?

pression ESG

Pression ESG : l’Union européenne opère un virage significatif dans sa stratégie réglementaire en matière de durabilité. Sous couvert de simplification, la Commission européenne a proposé un assouplissement majeur des exigences du Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), dans le cadre de son “Omnibus Simplification Package”. Résultat : environ 80 % des entreprises initialement concernées par le reporting extra-financier obligatoire pourraient désormais être exemptées. Cette inflexion soulève de profondes interrogations sur l’équilibre entre compétitivité économique, ambition climatique et responsabilité sociale. Analyse complète d’un recul aux implications multiples pour les dirigeants, les investisseurs et les chaînes de valeur européennes.

Un recul stratégique sous couvert de compétitivité

La Commission européenne justifie son assouplissement réglementaire par un contexte géopolitique et économique instable : flambée des coûts énergétiques, incertitudes globales, divergences entre les politiques ESG internationales. En rehaussant les seuils d’application du CSRD (désormais réservé aux entreprises de plus de 1 000 salariés, réalisant au moins 50 millions d’euros de chiffre d’affaires ou 25 millions d’euros d’actifs), Bruxelles prétend offrir un bol d’air aux PME, tout en préservant le socle réglementaire pour les grandes structures. En parallèle, l’entrée en vigueur des obligations de reporting est repoussée à 2028.

Si la Commission parle de “proportionnalité”, de nombreux observateurs y voient un signal ambigu envoyé aux marchés : celui d’un pas en arrière sur les engagements ESG de l’UE. Un virage politique à l’approche des élections européennes, destiné à apaiser les critiques sur l’excès de normes et le fardeau administratif, mais qui pourrait coûter en crédibilité internationale.

Une onde de choc pour les pionniers du reporting durable

Pour les entreprises ayant anticipé la mise en conformité CSRD, l’annonce est perçue comme un revirement inattendu. Certaines ont déjà publié leur premier rapport de durabilité aligné sur la double matérialité et les normes de taxonomie verte. Beaucoup ont investi lourdement dans la structuration de leur stratégie ESG, la gouvernance climat ou l’alignement de leurs données.

Mark Lumsdon-Taylor, associé chez MHA, souligne l’effet paradoxal de cette simplification : « La régulation a été un catalyseur pour l’action ESG. En la relâchant trop vite, on risque d’amoindrir les progrès réalisés. »
En effet, la suppression d’un cadre obligatoire ne signifie pas la disparition des attentes. Investisseurs, clients et partenaires commerciaux continueront d’exiger transparence et responsabilité, y compris des entreprises désormais exemptées.

Risques juridiques et fragmentation réglementaire en Europe

La proposition de Bruxelles ne fait pas encore l’objet d’un consensus. Elle doit passer par le Parlement européen et les États membres. Or, plusieurs pays comme la France ou l’Irlande ont déjà transposé le CSRD dans leur droit national. Un retour en arrière pourrait générer un imbroglio juridique considérable et une fragmentation des règles entre États.

Des entreprises transnationales pourraient alors se retrouver soumises à des obligations différentes selon leur pays d’origine ou d’implantation. Cette instabilité règlementaire pèserait sur la prévisibilité financière des plans ESG, et donc sur la stratégie à long terme des groupes actifs à l’international.

Vers un désengagement en chaîne ? Les signaux faibles du CSDDD et du CBAM

Le relâchement réglementaire ne se limite pas au CSRD. Deux autres piliers de la stratégie durable de l’UE sont également en voie de révision :

  • Le Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD), qui impose la vigilance sur les droits humains et l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement, pourrait être vidé de sa substance si ses exigences ne s’appliquent qu’aux fournisseurs directs.
  • Le Carbon Border Adjustment Mechanism (CBAM), censé instaurer une taxation carbone sur les importations, pourrait quant à lui être assoupli, avec jusqu’à 90 % des importateurs potentiellement exemptés.

Ces évolutions convergentes esquissent une forme de recul général sur l’ambition climatique européenne, ce qui pourrait altérer la dynamique du Pacte Vert (Green Deal) et brouiller les signaux envoyés aux marchés.

La réaction de la communauté financière : prudence et responsabilité

Pour les investisseurs et les acteurs de la finance responsable, ce revirement ne doit pas être interprété comme un feu vert à la désinvolture ESG. Bien au contraire. James Hay, du cabinet Pinsent Masons, rappelle que « l’absence d’obligation ne dispense pas d’attente. Les clients, les actionnaires et les assureurs intègrent déjà les risques ESG dans leurs analyses. »
En d’autres termes, sortir du périmètre du CSRD ne supprime ni la pression réputationnelle, ni les risques juridiques liés à la non-maîtrise des enjeux sociaux et environnementaux.

Analyse récapitulative de Bruno Boggiani, CEO de Strateggyz – Green Finance

Pour Bruno Boggiani, expert de la finance durable et dirigeant de Strateggyz, la décision de la Commission reflète moins un abandon de l’ESG qu’une inflexion politique pragmatique.

« On assiste à une reconfiguration de l’agenda réglementaire européen, motivée par la volonté de ne pas pénaliser l’économie réelle. C’est un repositionnement, pas un désengagement. »

Mais il prévient : « Ce mouvement crée de l’incertitude. Les entreprises ne savent plus si elles doivent continuer leurs efforts de reporting ou mettre les projets ESG en pause. Cela peut freiner les dynamiques positives enclenchées. »

Boggiani insiste sur un point central : la valeur stratégique de la double matérialité. Même en dehors du CSRD, cette approche – qui croise impact sur l’entreprise et impact de l’entreprise – reste un levier puissant pour réduire les risques et améliorer la performance globale. Il appelle donc à la responsabilité des dirigeants :

« C’est maintenant que se joue la crédibilité de la transition durable. Ce n’est pas parce que la norme recule qu’il faut cesser d’agir. »

La pression ESG

Le virage réglementaire amorcé par Bruxelles ne signe pas la fin de la durabilité d’entreprise, mais marque une inflexion importante de la gouvernance ESG européenne. Moins d’obligations légales, certes, mais pas moins d’exigence stratégique pour les entreprises engagées dans la transition. La vigilance reste de mise pour ne pas compromettre les avancées, et faire de l’ESG un moteur de compétitivité plutôt qu’un simple fardeau réglementaire.

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Vers une finance plus transparente

finance plus transparente

Finance plus transparente : depuis plusieurs années, la finance durable est au cœur des préoccupations des investisseurs et des régulateurs. Dans ce contexte, l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) a publié en mai 2024 des lignes directrices strictes visant à encadrer l’utilisation des termes liés à l’ESG (Environnement, Social, Gouvernance) et à la durabilité dans les noms des fonds distribués dans l’Union européenne. Cette réforme, motivée par la volonté de lutter contre le greenwashing, impose aux gestionnaires d’actifs de revoir leur stratégie de communication et, dans certains cas, la composition même de leurs portefeuilles. À un an de l’entrée en vigueur de ces nouvelles règles, le paysage de l’investissement ESG est en pleine mutation.

Une réforme structurante : l’essentiel des lignes directrices de l’ESMA

Les lignes directrices de l’ESMA imposent aux fonds qui souhaitent conserver une appellation ESG ou durable de répondre à des exigences précises en matière d’exclusion d’actifs controversés. Parmi les critères d’exclusion figurent notamment les entreprises fortement exposées au charbon, au pétrole, aux gaz fossiles, ainsi qu’à la production électrique très carbonée. L’objectif : garantir que les fonds portant une étiquette “durable” reflètent effectivement des pratiques d’investissement responsables.

Les gestionnaires avaient jusqu’au 21 mai 2025 pour se mettre en conformité ou modifier le nom de leurs fonds. Cette réforme a suscité des réactions variées, allant de simples ajustements à des rebrandings profonds.

Rebrandings : des changements nombreux mais mesurés

Un an après l’annonce des nouvelles règles, environ 19 % des fonds concernés ont déjà modifié leur nom. Parmi eux :

  • 508 fonds ont supprimé les termes ESG ou durables,
  • 304 ont remplacé un terme par un autre,
  • 68 ont ajouté un terme ESG.

Notons que les fonds passifs ont été plus fréquemment concernés, en raison de leur dépendance aux indices qui doivent également intégrer les critères ESMA. Cependant, le nombre total de fonds ESG dans l’UE n’a reculé que de 8 %, preuve que les gestionnaires tentent de conserver une dimension durable tout en se conformant aux nouvelles exigences.

Une sémantique stratégique : les nouveaux mots-clés des fonds ESG

La suppression des termes “ESG” et “sustainable” a été largement compensée par l’émergence de nouveaux termes plus spécifiques comme “transition”, “climat” ou encore “screened”. Cela reflète une volonté des gérants de montrer leur engagement sans s’exposer aux contraintes réglementaires trop strictes.

Certains exemples sont révélateurs :

  • Le fonds BFT Crédit Opportunités ISR est devenu “Climat” pour refléter une nouvelle stratégie de décarbonation.
  • Robeco a transformé plusieurs de ses fonds “Sustainable” en “Transition” afin de mieux refléter une logique de progression vers la neutralité carbone.
  • D’autres, comme Invesco ou Fidelity, ont réorienté leurs fonds vers des objectifs plus clairement alignés sur la réduction des émissions et les obligations vertes.

Focus sur les fonds “Transition” : une montée en puissance limitée mais significative

Si l’on observe une montée en puissance du terme “transition”, son adoption reste en deçà des attentes. En théorie, ce positionnement est attractif, car il est moins contraignant que les standards PAB (Paris-Aligned Benchmark), tout en s’inscrivant dans une logique nette de réduction des émissions.

Cependant, ce label demande aux gérants de démontrer un chemin mesurable vers des objectifs environnementaux ou sociaux, ce qui est difficile à standardiser. De plus, cela implique souvent d’investir dans des entreprises encore très émettrices mais engagées dans une transformation, ce qui peut déconcerter certains investisseurs.

Quid des fonds “Sustainable” ? Entre abandon stratégique et renforcement des engagements

Parmi les 1 245 fonds utilisant le terme “sustainable” en mai 2024, 241 l’ont depuis abandonné. La majorité de ces retraits sont motivés par une incapacité à garantir une part suffisante d’investissements véritablement durables (souvent inférieure à 50 %).

Dans certains cas, comme chez TCW, cela a conduit à une révision complète des objectifs : les fonds sont passés d’un statut Article 9 à Article 8, avec une réduction nette des ambitions. D’autres, comme BNP Paribas ou Guinness, ont supprimé le terme sans changer réellement la stratégie, souvent pour des raisons commerciales ou de clarté.

À l’inverse, certains gérants ont préféré maintenir ou renforcer l’engagement, en ajustant leur documentation pour rester en conformité et continuer à revendiquer une véritable dimension durable.

Impacts sur les portefeuilles : vers une désensibilisation progressive aux actifs controversés

L’un des effets les plus notables des lignes directrices est la réduction du nombre de fonds détenant des titres jugés non conformes, notamment dans les secteurs du charbon ou des énergies fossiles. Toutefois, les divergences d’interprétation sur les exclusions, liées à la variété des données disponibles et à la complexité des chaînes de valeur, laissent place à une certaine hétérogénéité dans l’application.

Par ailleurs, les exclusions ne sont pas uniformes selon qu’il s’agisse d’un fonds actif ou passif, chaque type suivant des méthodologies et des fournisseurs d’indices différents. Cela impose aux investisseurs une vigilance accrue sur les choix effectués par leurs gérants.

Réaction des investisseurs et évolution des préférences

Depuis la publication des lignes directrices de l’ESMA, les comportements des investisseurs ont évolué de manière notable. Beaucoup ont pris conscience que les appellations « ESG » ou « durable » ne garantissent pas toujours un alignement profond avec leurs convictions environnementales ou sociales. Cette prise de recul pousse certains à se tourner vers des fonds à stratégie explicite sur la décarbonation, la transition juste ou encore la biodiversité. D’autres, plus prudents, préfèrent dorénavant les fonds thématiques bien définis plutôt que ceux aux labels génériques.

Les plateformes de distribution d’investissement (banques privées, robo-advisors, marketplaces) adaptent également leurs outils de sélection pour mieux refléter les nouvelles exigences réglementaires. Des filtres avancés permettent désormais aux clients de distinguer les fonds conformes aux exclusions PAB/CTB ou à un engagement net zéro crédible.

Défis d’interprétation et fragmentation des pratiques

Un point important soulevé par les professionnels est la latitude d’interprétation laissée par les lignes directrices de l’ESMA. Si le cadre impose certaines exclusions claires (charbon, pétrole, gaz, électricité carbonée, armes controversées), il laisse place à différentes lectures selon les méthodologies internes des gestionnaires d’actifs.

Certaines sociétés appliquent des règles uniformes à tous leurs fonds, tandis que d’autres adaptent les critères en fonction du style de gestion (passif ou actif), des données disponibles ou des préférences du gérant. Cela crée une fragmentation du marché et une difficulté pour les investisseurs à comparer objectivement les stratégies dites « de transition » ou « durables ».

Impact sur la structuration de l’offre ESG

La vague de rebranding a eu un effet domino sur la structuration de l’offre ESG en Europe. Plusieurs fonds ont été rétrogradés de l’Article 9 à l’Article 8 ou ont vu leur objectif d’investissement durable révisé à la baisse. Ce phénomène reflète une volonté de rester conforme tout en maintenant une certaine flexibilité de gestion.

En parallèle, une nouvelle génération de produits fait son apparition : fonds à trajectoire Net Zéro, stratégies de transition climatique, obligations à impact, etc. Ces produits se positionnent de manière plus transparente, avec des indicateurs de performance extra-financière concrets et des engagements temporels mesurables. Cette évolution est perçue comme un progrès qualitatif dans la finance durable européenne.

Analyse récapitulative de Bruno Boggiani, CEO de Strateggyz – Green Finance

Bruno Boggiani, expert reconnu de la finance durable et fondateur de Strateggyz, partage une lecture critique mais optimiste de cette phase de transformation :

« L’ESMA a joué son rôle de garde-fou en posant des lignes rouges claires. Ce que nous observons aujourd’hui, ce n’est pas un recul de la finance durable, mais sa professionnalisation. Certains acteurs ont dû ajuster leur offre car ils n’étaient pas en mesure de prouver ce qu’ils affirmaient. Cela renforce la crédibilité globale du marché. »

Pour Boggiani, cette régulation agit comme un révélateur : elle distingue les initiatives sincères des démarches marketing approximatives. Il anticipe un mouvement vers une standardisation des métriques ESG et appelle les gestionnaires à développer des méthodologies robustes pour documenter leur impact réel.

Enfin, il note que la notion de « transition » – encore floue pour beaucoup – gagnera en clarté à mesure que les régulateurs, les investisseurs et les entreprises aligneront leurs attentes sur des trajectoires de décarbonation crédibles et socialement responsables.

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Europe vs. États-Unis

Europe vs. États-Unis : depuis le début de l’année 2025, les marchés boursiers européens surpassent ceux des États-Unis, une situation peu courante dans l’histoire récente des marchés financiers. Cette tendance, déjà pressentie fin 2024, soulève de nombreuses interrogations quant à sa durabilité. Entre valorisations attractives, stabilité politique relative et changements géostratégiques, la zone Euro semble regagner une certaine attractivité auprès des investisseurs mondiaux. Mais cette dynamique est-elle pérenne ou simplement conjoncturelle ? Explorons en profondeur les facteurs qui alimentent cette surperformance européenne et les incertitudes qui l’entourent.

Valorisations boursières : un rattrapage statistique possible

Les actions européennes, bien qu’en hausse notable depuis janvier, conservent une décote par rapport à leurs homologues américaines. Cette différence de valorisation, mesurée par les ratios cours/bénéfices anticipés, demeure significative même si elle s’est réduite récemment. Historiquement, de telles périodes de décote ont souvent donné lieu à un phénomène de “retour à la moyenne”, suggérant un potentiel de revalorisation supplémentaire des actions européennes.

Cependant, cette vision globale masque des disparités internes. Les valeurs allemandes apparaissent plus chères que celles de France ou d’Espagne, et certains secteurs sont déjà légèrement surévalués au regard de leur propre historique. Il ne s’agit donc pas d’un marché uniformément bon marché, mais d’un terrain favorable à une sélection rigoureuse des titres.

Droits de douane et tensions commerciales : des impacts différenciés

L’environnement commercial mondial reste marqué par les politiques protectionnistes, notamment du côté américain. Le moratoire temporaire de 90 jours sur les nouveaux droits de douane a apporté un soulagement momentané aux marchés, mais les tensions sous-jacentes demeurent.

Ces mesures pèsent différemment selon les régions : les entreprises américaines pourraient souffrir d’une baisse des ventes domestiques, tandis que les entreprises européennes, plus dépendantes de l’export, voient leur compétitivité menacée. Toutefois, la solidité du tissu industriel européen et la diversification des débouchés offrent une certaine résilience face à ces chocs externes.

Europe vs. États-Unis : stabilité politique relative en Europe

La zone Euro bénéficie actuellement d’un climat politique relativement plus stable que celui des États-Unis. La multiplication des initiatives communes, notamment autour de la défense (avec le plan de réarmement allemand) et des infrastructures, témoigne d’une volonté de renforcer l’unité européenne. Bien que des divergences subsistent au sein de l’Union, les avancées vers une plus grande cohésion sont perçues positivement par les marchés.

Par ailleurs, les recommandations issues du rapport Draghi commencent à se traduire concrètement dans les politiques économiques, renforçant encore la crédibilité du projet européen à moyen terme.

Politique monétaire et conjoncture économique : des signaux favorables

La Banque centrale européenne (BCE) a montré sa réactivité en abaissant ses taux dès avril 2025, avec la perspective de nouvelles baisses en juin. Cette orientation accommodante soutient non seulement les marchés financiers mais également la reprise de l’activité économique. L’inflation, quant à elle, reste maîtrisée, et moins exposée aux chocs tarifaires que celle des États-Unis.

De plus, le plan allemand d’investissements publics devrait générer des effets d’entraînement bénéfiques à l’ensemble de la zone Euro, compensant en partie l’impact négatif des tensions commerciales.

Europe vs. États-Unis : le retour des investisseurs sur le vieux continent

Les flux financiers en direction de l’Europe témoignent d’un regain d’intérêt des investisseurs institutionnels. Ce mouvement s’explique par deux dynamiques simultanées : une correction de l’extrême pessimisme qui prévalait en début d’année, et une remise en question de l’exceptionnalisme américain. Plusieurs grands gestionnaires d’actifs revoient actuellement la pondération de l’Europe dans leurs portefeuilles stratégiques, même si ces ajustements prennent du temps à se concrétiser.

La guerre en Ukraine demeure une inconnue majeure, mais tout progrès en faveur d’une désescalade pourrait renforcer l’attrait des marchés européens.

États-Unis : entre rebond technologique et incertitudes politiques

Outre-Atlantique, les marchés ont bénéficié d’un rebond marqué, en particulier dans le secteur technologique. Les “7 magnifiques” ont regagné la faveur des investisseurs après la levée temporaire de certaines incertitudes commerciales. Cependant, ce rallye reste fragile et dépendant de l’impact réel des politiques économiques de Donald Trump sur les bénéfices des entreprises.

Un ralentissement de l’économie américaine n’est pas exclu, ce qui pourrait indirectement peser sur la zone Euro. Une récession aux États-Unis, bien que non envisagée comme scénario central, représenterait une menace importante pour l’ensemble des marchés développés.

Europe vs. États-Unis : la grande transition, un changement de paradigme

L’évolution actuelle des marchés s’inscrit dans un contexte plus large de transformation structurelle : ce que certains appellent la “Grande transition”. Celle-ci recouvre plusieurs dimensions : transition énergétique, régionalisation des échanges, souveraineté stratégique, et instabilité géopolitique accrue. Pour les investisseurs, cela implique une montée de la volatilité et un changement des repères traditionnels en matière de valorisation et de corrélation entre actifs.

La zone Euro, en pleine redéfinition de son rôle économique et stratégique, pourrait tirer son épingle du jeu dans ce nouvel environnement.

Le contexte actuel place la zone Euro à un moment clé de son évolution. La performance récente de ses marchés boursiers reflète à la fois des conditions techniques favorables et une réévaluation plus fondamentale de son potentiel économique et politique. Si l’avenir reste incertain, notamment en raison des tensions géopolitiques et des politiques imprévisibles aux États-Unis, l’Europe semble retrouver une place stratégique dans les portefeuilles mondiaux. La prudence reste de mise, mais les fondations d’un rééquilibrage durable sont posées.

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BNP Paribas : un engagement ambitieux

BNP Paribas

BNP Paribas : alors que la nécessité de lutter contre le changement climatique devient une urgence, la rénovation énergétique des logements apparaît comme un levier essentiel. BNP Paribas s’engage pleinement dans cette transition, affichant une ambition claire : accompagner 400 000 projets de rénovation énergétique à travers l’Europe d’ici à la fin de l’année 2026.

Une étude récente, réalisée en partenariat avec Harris Interactive, révèle que si les Français sont massivement convaincus de l’importance de cette démarche, ils restent toutefois freinés par des obstacles pratiques et financiers. Face à ces enjeux, BNP Paribas déploie une stratégie complète pour faciliter l’accès aux aides et au financement, tout en simplifiant les démarches liées aux travaux.

Une forte prise de conscience, mais des obstacles à franchir

Les résultats de l’étude menée en février 2025 montrent que 94% des Français jugent prioritaire l’amélioration énergétique de leur logement. Cette conviction forte est cependant tempérée par des difficultés concrètes qui freinent le passage à l’action. Le coût des travaux est perçu comme un obstacle majeur, mais c’est surtout la complexité des démarches administratives qui inquiète : près des trois quarts des personnes interrogées trouvent la gestion des aides financières, la recherche d’artisans compétents et la coordination des travaux particulièrement compliquées.

Par ailleurs, une large majorité des Français estime que la performance énergétique est un critère déterminant dans l’évaluation de la valeur immobilière, certains allant même jusqu’à penser qu’il est indispensable d’investir dans la rénovation pour éviter de perdre de la valeur en cas de revente. Ces freins soulignent l’importance d’un accompagnement adapté pour transformer cette volonté en projets concrets.

BNP Paribas : un acteur mobilisé pour accélérer la rénovation énergétique

Pour répondre à ces attentes, BNP Paribas s’est fixé un objectif ambitieux : soutenir 400 000 rénovations énergétiques en Europe d’ici la fin 2026. Cette ambition repose sur l’appui de sa filiale spécialisée, BNP Paribas Personal Finance, ainsi que de ses banques commerciales présentes dans plusieurs pays européens dont la France, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg et la Pologne.

Ces différentes entités ont renforcé leurs offres pour proposer un accompagnement sur-mesure et multiplier les points d’entrée pour les particuliers. En France, après une phase pilote réussie en 2024 dans plusieurs départements, la banque étend son partenariat avec IZI by EDF à l’ensemble du territoire métropolitain. Cette collaboration permet de mettre en place un parcours client fluide, où chaque étape du projet de rénovation est prise en charge, de l’évaluation initiale des travaux jusqu’au suivi post-réalisation.

Un parcours client fluide et intégré pour lever les freins

Consciente des freins identifiés, BNP Paribas propose un dispositif pensé pour simplifier la vie des propriétaires. Les clients bénéficient d’un accompagnement personnalisé qui débute par l’identification précise des travaux nécessaires à l’amélioration énergétique de leur logement. Une estimation détaillée et transparente du coût total est ensuite proposée. Ce devis intègre directement les aides financières auxquelles le client est éligible, telles que MaPrimeRénov’, les certificats d’économie d’énergie ou les subventions gouvernementales, réduisant ainsi le reste à charge.

Pour financer ce dernier, Domofinance, filiale experte du groupe, offre des prêts à taux préférentiels spécialement conçus pour les travaux d’habitat durable. L’accompagnement ne s’arrête pas là, puisqu’un suivi rigoureux des travaux est assuré pour garantir leur bonne exécution. Enfin, une fois les travaux terminés, les clients peuvent bénéficier d’un diagnostic de performance énergétique réalisé par des professionnels habilités, afin de mesurer les progrès accomplis et valoriser leur bien.

Des solutions financières adaptées à chaque situation

Pour répondre aux besoins divers des particuliers et copropriétaires, BNP Paribas déploie une gamme étendue de solutions de financement. En premier lieu, un prêt personnel dédié à la rénovation énergétique permet de financer directement les travaux. Lors de l’achat d’un logement, une enveloppe spécifique est proposée pour financer les travaux de rénovation en complément de l’acquisition, avec des taux avantageux qui prennent en compte la situation des primo-accédants.

Par ailleurs, l’éco-prêt à taux zéro reste une option intéressante, cumulable avec d’autres aides, permettant d’alléger le coût global de la rénovation. BNP Paribas innove également en proposant une bonification du taux immobilier pour l’acquisition de logements très performants énergétiquement, incitant ainsi à privilégier des biens classés A ou B. Du côté des copropriétés, qui représentent un tiers du parc immobilier français, les obstacles sont souvent liés à la complexité organisationnelle et au coût des travaux. Depuis plus d’une décennie, Domofinance propose des prêts collectifs adaptés, sans solidarité entre copropriétaires, facilitant ainsi la mise en œuvre de projets communs. En 2025, cette offre sera renforcée pour mieux répondre à ce marché stratégique.

BNP Paribas : rénovation énergétique pour les particuliers et les copropriétés

BNP Paribas se positionne clairement comme un acteur majeur de la transition énergétique en Europe. Son engagement à accompagner 400 000 rénovations énergétiques d’ici 2026 traduit une volonté forte d’allier responsabilité sociale et performance économique. En combinant une expertise financière approfondie, un accompagnement personnalisé et des partenariats stratégiques, le groupe facilite l’accès à la rénovation énergétique pour les particuliers et les copropriétés. Cette démarche reflète une vision durable et ambitieuse, où la banque joue un rôle clé dans la construction d’un avenir plus respectueux de l’environnement, tout en soutenant ses clients dans la concrétisation de leurs projets.

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La Finance Durable à l’offensive au sommet de montréal

finance durable

Une finance qui change de cap pour changer le monde

Du 13 au 15 mai 2025, Montréal accueille la 5e édition du Sommet de la finance durable, organisée par Finance Montréal. Une édition marquée par une conviction forte : la finance peut – et doit – jouer un rôle moteur dans la transformation écologique et économique de nos sociétés.

Dès l’ouverture, l’appel est clair : « Et si on reprenait le courant… sans laisser de trace ? ». Pendant trois jours, experts, décideurs, institutions et porteurs de projets partagent idées et solutions pour aligner les flux financiers avec les limites planétaires.

Le temps presse : dépasser les limites planétaires

Le constat scientifique est alarmant. En 2023, six des neuf limites planétaires identifiées par le Global Footprint Network ont déjà été franchies : climat, biodiversité, cycles biogéochimiques, acidification des océans, ressources en eau douce et usage des sols. Chaque transgression compromet l’équilibre global.

Face à ces urgences, la finance doit devenir un levier d’action massif. Pour Sandrine Rastello, journaliste, le défi est clair : changer de cap collectivement, et rapidement. « Le futur dépend de notre capacité à agir ensemble », insiste-t-elle.

Montréal, en première ligne de la finance verte

Malgré les vents contraires, Montréal se positionne comme un leader nord-américain de la finance durable. Elle est aujourd’hui classée 1ère en Amérique du Nord et 8e au niveau mondial selon le Global Green Finance Index.

Luc Rabouin, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, rappelle les engagements récents :

  • Feuille de route en économie circulaire
  • Politique d’achats responsables (3 milliards de dollars)
  • Indice de circularité pour mieux mesurer les impacts

Pour lui, il ne faut pas ralentir, même en période d’incertitude économique. « Il n’y aura pas de transition sans finance », affirme-t-il.

S’unir pour aller plus loin

Le Sommet met aussi en lumière le rôle crucial des partenariats. Fondaction, par exemple, collabore avec d’autres organismes à mission sociale pour proposer de nouvelles solutions d’épargne responsables. « On doit faire comprendre que l’épargne a un pouvoir », déclare Geneviève Morin, sa présidente.

Les universités, elles aussi, s’impliquent. À Concordia, un vaste projet avec Énergir et Hydro-Québec vise à verdir le campus Loyola. Et le Fonds intergénérationnel de l’université (FiUC) s’oriente vers une stratégie 100 % investissement durable.

Une vision globale, des réponses concrètes

À l’échelle mondiale, l’élan se confirme. Mirova, société française spécialisée dans la finance responsable, investit dans des projets contre la déforestation à travers son Fonds pour la gestion durable des terres. Plus de 100 millions d’euros y sont mobilisés.

Mais certains défis soulèvent des questions. Avec le retour en force du financement de la défense, Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, appelle à ne pas fuir les réalités. « La finance responsable ne doit pas être une niche. Elle doit financer le monde tel qu’il est, et s’attaquer aux vrais problèmes. »

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Débat sur la commission d’enquête parlementaire

commission d’enquête parlementaire

La récente audition de François Bayrou devant une commission d’enquête parlementaire a ravivé les tensions politiques et soulevé des questions majeures sur la gestion des affaires publiques, la protection des enfants victimes de maltraitance et le fonctionnement des institutions. Parallèlement, le blocage du chantier de l’autoroute A69 dans le Tarn illustre les défis actuels rencontrés par la France pour mener à bien ses grands projets d’infrastructure. Au cœur de ces débats, les enjeux de transparence politique, d’aménagement du territoire et de répartition des responsabilités entre justice, législateur et exécutif s’entrelacent, dans un contexte marqué par des attentes fortes de la population.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

La commission d’enquête parlementaire : entre contrôle politique et nécessité de vérité

L’audition de François Bayrou devant la commission d’enquête parlementaire, consacrée à une affaire sensible impliquant notamment des allégations de maltraitance, a suscité un large éventail de réactions. Plusieurs observateurs expriment un sentiment mitigé quant à l’efficacité de cette procédure. Pour certains, cette commission apparaît davantage comme un instrument politique visant à fragiliser le Premier ministre plutôt que comme un outil rigoureux de recherche de la vérité. Les échanges, parfois tendus, ont donné lieu à des « passes d’armes » et à une atmosphère hostile, avec des accusations de subjectivité visant les rapporteurs.

Malgré ces critiques sur la forme, la gravité du sujet reste au centre des préoccupations. La maltraitance sur mineurs, qu’elle survienne dans le cadre institutionnel public ou privé, constitue un fléau social toujours très présent. En France, environ 160 000 enfants sont victimes chaque année de violences sexuelles, ce qui justifie pleinement la mise en lumière de ces affaires et la mobilisation d’instances dédiées. Le numéro d’urgence 119 est rappelé comme un dispositif crucial pour les victimes et témoins, renforçant la nécessité d’une vigilance collective.

Par ailleurs, la commission d’enquête n’a pas permis de faire progresser clairement le dossier Benjamin Coste, un point souligné par plusieurs intervenants qui reconnaissent ne pas maîtriser tous les aspects du dossier. Ce manque d’avancée concrète nourrit la frustration, d’autant que cette affaire dépasse les simples enjeux politiques et touche directement les victimes, dont la reconnaissance et la justice doivent rester prioritaires.

La posture du Premier ministre et la politisation du dossier

L’audition a également mis en lumière la difficulté pour le Premier ministre de répondre à des questions sensibles sur un dossier complexe. Certains jugent sa prestation « inaudible », soulignant une apparente difficulté à maîtriser les faits et une gestion politique de la situation qui tend à détourner l’attention des victimes. La dimension politique, en particulier, est omniprésente : François Bayrou a adopté une ligne de défense basée sur la contestation de l’objectivité de ses interlocuteurs et la remise en question de la fidélité des retranscriptions des témoignages.

Ce positionnement a alimenté un climat de suspicion, où le débat judiciaire et politique se mêlent étroitement, au risque de noyer les véritables enjeux de fond. Les échanges au sein de la commission, qualifiés parfois de « tribunal » par certains participants, reflètent cette difficulté à dissocier les responsabilités personnelles et institutionnelles, tout en maintenant un focus sur la protection des victimes.

L’autoroute A69 : un symbole des défis de l’aménagement du territoire

Parallèlement à ces débats politiques, la question des grands projets d’infrastructure en France se pose avec acuité. L’arrêt du chantier de l’autoroute A69 dans le Tarn, à la suite d’une décision judiciaire, illustre les tensions entre différentes parties prenantes et les freins institutionnels auxquels se heurtent les projets d’aménagement. Pour de nombreux acteurs locaux, la reprise de ce chantier est un enjeu crucial pour le désenclavement du territoire, la dynamique économique et l’amélioration des conditions de mobilité, notamment dans un contexte marqué par des crises sociales comme celle des Gilets jaunes.

La proposition de loi déposée par des sénateurs vise à valider la reprise des travaux au nom de l’intérêt général, dans l’espoir de débloquer une situation qui paralyse le territoire depuis plusieurs mois. Ce projet, malgré un investissement déjà conséquent – avec 90 % des ouvrages d’art réalisés et 450 millions d’euros dépensés sur les 750 millions prévus – est confronté à une opposition fondée sur des arguments environnementaux et juridiques, qui ont conduit à la suspension des travaux.

Entre écologie, législation et capacité d’action de l’État

La difficulté à concilier grands projets d’infrastructure et contraintes environnementales est au cœur du débat public. Certains dénoncent une forme d’impuissance de l’État, freinée par une législation qui permet au juge d’intervenir et d’interrompre des projets pourtant porteurs d’intérêt général. Cette situation alimente le sentiment d’une paralysie administrative et politique, renforçant la frustration des citoyens face à la lenteur des décisions et au poids des procédures.

Pour répondre à ces blocages, une réforme législative est évoquée, afin de renforcer le rôle du législateur dans le dénouement des conflits et garantir la poursuite des projets d’aménagement essentiels à l’équilibre territorial. Toutefois, cette réforme doit également prendre en compte les exigences environnementales et sociales, afin d’éviter la mise en place de projets nuisibles.

La question du financement soulève également des débats, notamment autour du péage. Le recours à des autoroutes à péage est défendu comme un compromis, garantissant l’accès tout en assurant une certaine rentabilité. Pourtant, l’idée d’une autoroute gratuite fait débat, certains rappelant que la gratuité effective n’existe pas, car elle implique un financement indirect par les contribuables, même lorsque la gestion est publique.

La commission d’enquête parlementaire et le blocage de l’autoroute A69

Ces débats illustrent la complexité des enjeux auxquels la France est confrontée, à la croisée des questions de justice, d’aménagement du territoire, de gouvernance politique et de développement durable. La commission d’enquête parlementaire et le blocage de l’autoroute A69 montrent à quel point les décisions publiques s’inscrivent dans des contextes multidimensionnels où s’affrontent intérêts politiques, attentes sociales et contraintes légales. Trouver un équilibre entre ces différentes dimensions sera crucial pour restaurer la confiance des citoyens et permettre à la France de relever les défis du XXIe siècle.

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Un nouvel acteur de référence dans la gestion d’actifs rançaise

gestion d’actifs rançaise

Une fusion stratégique au cœur de la gestion d’actifs

Le 13 mai 2025, CPR Asset Management (CPRAM) et BFT Investment Managers ont officialisé leur rapprochement. Ce projet donne naissance à un nouvel acteur majeur de la gestion d’actifs en France, avec près de 100 milliards d’euros d’encours sous gestion. La future entité se positionnera directement parmi les 10 premières sociétés de gestion du pays.

Adossée au groupe Amundi, elle proposera une gamme complète de solutions de gestion active à destination des investisseurs institutionnels, entreprises, partenaires bancaires et conseillers en gestion de patrimoine. Grâce à la complémentarité des expertises, cette nouvelle structure promet une offre plus riche, plus agile et résolument tournée vers l’innovation.

Deux marques fortes, un socle commun de valeurs

Ce rapprochement repose sur des fondations solides : une culture partagée et des valeurs convergentes. CPRAM et BFT IM placent leurs clients au centre de leur stratégie et défendent des principes clés : innovation continue, soutien aux grandes transitions économiques et écologiques, et ambition d’autonomie stratégique pour l’Europe.

L’alliance permet de combiner les forces des deux maisons :

  • CPRAM se distingue par son savoir-faire en gestion thématique et quantitative,
  • BFT IM excelle dans la création de solutions obligataires innovantes, comme les stratégies Buy & Watch, et en gestion monétaire.

Une ambition commune pour accélérer le développement

Alice de Bazin, Directrice générale de CPRAM, se réjouit de cette dynamique :

« Grâce à l’union de nos forces, de nos deux marques et la mutualisation de nos ressources, nous nous donnons les moyens d’accélérer notre développement tant en France qu’à l’international. »

De son côté, Gilles Guez, Directeur général de BFT Investment Managers, souligne :

« En mettant en commun notre recherche et capacité d’innovation, nous disposerons d’une offre diversifiée, lisible et performante pour répondre de façon très agile aux besoins de nos clients. »

Un calendrier structuré jusqu’à fin 2025

La finalisation de cette opération est prévue d’ici la fin de l’année 2025. Elle reste conditionnée à la consultation des instances représentatives du personnel et à l’obtention des autorisations des autorités de régulation et de concurrence.

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