La remise en cause des dogmes économiques : vers une nouvelle ère ?

dogmes économiques

Les piliers et dogmes économiques qui ont régi l’économie mondiale ces dernières décennies vacillent sous l’impact d’une nouvelle vague politique, portée par Donald Trump et ses alliés. Lors du Forum Économique Mondial de Davos, autrefois bastion du libéralisme économique, des voix s’élevaient non plus pour défendre le libre-échange ou l’indépendance des banques centrales, mais pour remettre en cause ces principes eux-mêmes. L’élection de Javier Milei en Argentine, l’influence persistante de Trump aux États-Unis et la montée en puissance de courants protectionnistes redéfinissent les règles du jeu économique mondial.

Dogmes économiques et le libre-échange, un principe contesté

Longtemps perçu comme un moteur de croissance, le libre-échange est aujourd’hui remis en question. Loin de promouvoir une ouverture sans entraves des marchés, la doctrine actuelle portée par Trump favorise une approche plus interventionniste. L’imposition de droits de douane punitifs et la volonté de protéger l’économie américaine des influences étrangères placent les États-Unis en opposition frontale avec leurs partenaires commerciaux. Paradoxalement, la Chine, longtemps critiquée pour son dirigisme économique, s’érige désormais en défenseur du commerce international. Ce retournement stratégique pose la question de la viabilité du système économique mondial tel qu’il a été conçu au cours des dernières décennies.

L’interventionnisme dans le secteur énergétique

L’autre grande victime des nouveaux dogmes économiques est l’autonomie des marchés. Face à la volatilité des prix de l’énergie, Trump entend peser directement sur les décisions de production, aussi bien aux États-Unis qu’à l’étranger. Pressions sur l’Arabie Saoudite pour accroître l’extraction de pétrole, incitations aux producteurs américains à intensifier le forage malgré des coûts de production élevés : cette politique va à l’encontre des mécanismes traditionnels du marché qui régulent l’offre et la demande. En voulant garantir un pétrole bon marché, cette approche risque d’engager les entreprises pétrolières dans des investissements précaires, remettant en cause les logiques d’un marché normalement autorégulé.

L’indépendance des banques centrales sous pression des dogmes économiques

Autre dogme battu en brèche : l’autonomie des banques centrales. Depuis les années 1980, leur indépendance visait à préserver la stabilité monétaire en les protégeant des ingérences politiques. Or, Trump a ouvertement affiché son intention d’intervenir sur les décisions de la Réserve Fédérale américaine (Fed). En demandant une baisse immédiate des taux d’intérêt, il remet en cause l’idée que ces décisions doivent être fondées sur des critères économiques et non politiques. Déjà sous pression en 2018, la Fed pourrait voir son indépendance s’éroder davantage si Trump retrouve le pouvoir et renouvelle progressivement le conseil des gouverneurs.

Vers une surchauffe de l’économie américaine ?

Les conséquences de ces bouleversements restent incertaines, mais certains scénarios se dessinent. Une baisse artificielle des prix du pétrole, couplée à des relocalisations forcées et des taux d’intérêt trop bas, pourrait engendrer une surchauffe de l’économie américaine. Cela provoquerait une augmentation des taux longs, alimentée par la crainte d’un retour de l’inflation, et exercerait une pression considérable sur les finances publiques. Le spectre d’une crise financière liée à une spéculation excessive plane ainsi sur cette nouvelle doctrine économique.

Néanmoins, l’application de ces mesures sera semée d’embûches. Entre résistances institutionnelles et incertitudes sur leur efficacité, il est possible que les effets de cette politique soient moins radicaux qu’annoncé. L’optimisme affiché par Trump pourrait alors se heurter aux réalités économiques, et la tempête annoncée se transformer en simple bourrasque.

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Crise énergétique en Europe : les conséquences d’une idéologie

Crise énergétique

Alors que l’hiver approche, une inquiétude grandit sur une crise énergétique sur le continent européen : comment assurer un approvisionnement énergétique stable et abordable ? Une question qui illustre les défis auxquels l’Europe fait face, alors même qu’elle a longtemps été le berceau de la science et de la révolution industrielle. Pourtant, la situation actuelle résulte de choix politiques et idéologiques qui ont façonné la stratégie énergétique du continent.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

L’abandon du nucléaire : une erreur stratégique pour la crise énergétique ?

L’Europe, et en particulier la France, disposait d’une énergie abondante, décarbonée et souveraine grâce au nucléaire. Cependant, sous la pression d’une idéologie prônant un modèle énergétique alternatif, de nombreux gouvernements ont pris la décision de réduire leur dépendance à l’énergie nucléaire. Cette orientation a conduit à une flambée des prix de l’électricité et à une dépendance accrue aux énergies fossiles importées.

Des décisions politiques ont précipité la fermeture de centrales nucléaires au profit d’énergies moins stables et plus coûteuses. Ce choix a non seulement impacté la compétitivité économique des pays européens mais a aussi accru leur vulnérabilité face aux tensions géopolitiques, notamment en ce qui concerne le gaz russe et les hydrocarbures américains et moyen-orientaux.

Une dépendance énergétique croissante et ses conséquences

Les fermetures successives de sites nucléaires, notamment en France et en Allemagne, ont contraint ces pays à rouvrir des centrales à charbon pour pallier le manque de production. En parallèle, l’interdiction d’exploiter les ressources en gaz de schiste a mené à une importation massive de cette ressource en provenance des États-Unis, entraînant des coûts supplémentaires et des émissions carbone plus élevées.

Cette dépendance énergétique affecte particulièrement l’industrie allemande, dont la compétitivité est mise à mal par des prix de l’énergie en forte hausse. Après avoir affaibli l’industrie française, les politiques énergétiques actuelles mettent en péril l’un des moteurs économiques de l’Union européenne.

Un modèle de concurrence défavorable aux consommateurs

L’Union européenne a imposé un modèle de concurrence dans le secteur de l’énergie qui, au lieu de faire baisser les prix comme attendu, les a fait grimper. Sous prétexte d’harmonisation du marché, la France a été contrainte de vendre son électricité à bas coût à ses voisins, réduisant ainsi les bénéfices qu’elle aurait pu tirer de son parc nucléaire performant.

Ce principe a entraîné une augmentation des factures pour les ménages français, tout en bénéficiant aux concurrents européens. Cette situation illustre une politique qui, sous couvert d’équité, pénalise les pays les plus performants et les empêche de tirer parti de leurs atouts.

Une idéologie qui fragilise l’Europe

Les décisions politiques qui ont conduit à cette crise énergétique s’appuient sur des dogmes plutôt que sur une analyse pragmatique des réalités économiques et scientifiques. L’idéologie verte, censée réduire l’empreinte carbone, a paradoxalement favorisé un retour au charbon et aux hydrocarbures. L’idéologie de la concurrence, censée apporter des bénéfices aux consommateurs, a au contraire généré une flambée des prix. Enfin, la vision actuelle de l’Europe, censée renforcer les nations qui la composent, a contribué à les affaiblir.

À l’heure où l’Europe doit faire face à des défis énergétiques majeurs, la nécessité d’une politique fondée sur des réalités économiques et industrielles s’impose plus que jamais. Une réflexion s’impose sur les choix passés afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs et d’assurer un avenir énergétique stable et compétitif au continent.

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Bilan des fonds SFDR articles 8 et 9 au quatrième trimestre 2024

fonds SFDR

Le quatrième trimestre de 2024 a marqué une évolution significative dans la dynamique des fonds SFDR classés selon la réglementation SFDR. Tandis que les fonds relevant de l’article 8 ont enregistré une collecte record. Soutenue principalement par l’attrait des obligations, les fonds classés article 9 ont continué à subir des sorties de capitaux massives. Parallèlement, la réglementation en matière d’investissements durables connaît d’importants ajustements. Avec de nouvelles lignes directrices de l’ESMA susceptibles d’affecter la structure et la nomenclature des fonds ESG.

Une croissance dynamique des fonds Article 8

Les fonds SFDR classés article 8 ont enregistré des souscriptions nettes de 52 milliards d’euros au dernier trimestre 2024, un record annuel. Cette performance repose principalement sur les fonds obligataires, qui ont bénéficié de conditions de marché favorables. En revanche, les fonds d’actions de cette catégorie ont subi des rachats nets tout au long de l’année. Les investisseurs leur préférant des stratégies plus conventionnelles.

Les fonds gérés activement de l’article 8 ont attiré 36,3 milliards d’euros, tandis que les fonds passifs ont connu une croissance stable avec 15,7 milliards d’euros de flux entrants. Globalement, les actifs sous gestion des fonds SFDR articles 8 et 9 ont atteint 6 100 milliards d’euros, soit 60 % du marché total.

fonds SFDR

Poursuite du déclin des fonds SFDR Article 9

Les fonds classés article 9 ont subi leur cinquième trimestre consécutif de décollecte, avec une sortie record de 7,3 milliards d’euros, en forte augmentation par rapport aux 3 milliards du trimestre précédent. Cette tendance traduit la prudence des investisseurs face aux critères exigeants de durabilité et aux incertitudes réglementaires en cours.

Par ailleurs, le nombre de nouveaux fonds article 9 lancés est en légère baisse, bien qu’ils continuent de représenter une part significative des fonds créés dans l’UE (58 %). En revanche, les fusions et liquidations sont plus réduites par rapport aux fonds article 6, traduisant une certaine résilience de cette catégorie.

Transformation réglementaire des fonds SFDR & ESG

La réglementation des fonds ESG connaît une profonde mutation avec la mise en œuvre imminente des directives de l’ESMA sur la dénomination des fonds. Il est estimé que 30 à 50 % des fonds ESG, soit entre 1 200 et 2 200 fonds, pourraient changer de nom, ce qui impliquerait des suppressions, ajouts ou fusions pour les fonds les moins performants.

Déjà, au dernier trimestre 2024, 65 fonds articles 8 et 9 ont modifié leur appellation, contre 33 trois mois auparavant. Sur l’ensemble de l’année, ce chiffre atteint 170 fonds. Ces changements sont essentiels pour les investisseurs qui doivent surveiller l’impact potentiel sur la composition et le risque de leurs portefeuilles.

Réformes et orientations de la Commission Européenne

Face à la complexité croissante des réglementations durables, la Commission européenne a annoncé une simplification des règles dans le cadre de la révision de la directive SFDR. Un projet de réglementation, l’Omnibus Regulation, prévu pour février 2025, devrait inclure une réduction des obligations de reporting de 25 % d’ici 2025. Des délais de mise en œuvre prolongés et des critères de matérialité allégés sont également envisagés.

Parallèlement, les autorités européennes (ESMA, EBA, EIOPA) poursuivent leur engagement en faveur d’une finance durable, avec des mesures contre le greenwashing et des exigences renforcées en matière de transparence.

Le quatrième trimestre 2024 confirme la résilience des fonds article 8, tandis que les fonds article 9 continuent de souffrir d’une perte de confiance des investisseurs. La mutation réglementaire en cours, avec de nouvelles obligations de transparence et des modifications structurelles au sein des fonds ESG, pourrait redéfinir le paysage de l’investissement durable en Europe. Les investisseurs devront ainsi adapter leurs stratégies pour naviguer dans ce nouvel environnement réglementaire en constante évolution.

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Le groupe SNCF émet une obligation verte de 300 millions de livres sterling

groupe SNCF

Le groupe SNCF continue de s’engager activement dans la transition écologique. Le 24 janvier 2025, il a annoncé l’émission d’une obligation verte d’une valeur de 300 millions de livres sterling, visant à financer des projets de rénovation du réseau ferroviaire français. Ce financement marque une étape importante dans la stratégie du groupe, qui a fait de l’investissement durable une priorité depuis 2016. À travers cette émission, SNCF confirme son rôle de leader en matière de financements verts dans le secteur des transports et renforce son engagement vers une mobilité bas carbone.

Une opération de financement ambitieuse du groupe SNCF pour soutenir la transition écologique

Le groupe SNCF, acteur majeur du secteur des transports et de la logistique, a réalisé une émission d’obligation verte d’un montant de 300 millions de livres sterling (GBP) à travers sa holding SNCF SA. Cette opération se distingue non seulement par son montant, mais également par sa durée exceptionnelle de 30 ans, avec une maturité fixée au 29 octobre 2055. Le taux d’intérêt fixe de 5,875% est également un aspect clé de cette émission, qui a pour objectif de financer des projets visant à améliorer l’infrastructure ferroviaire tout en favorisant la mobilité bas carbone. Cette émission s’inscrit dans la stratégie de financement durable du groupe, lancée en 2016, et marque un nouveau pas vers la diversification des sources de financement vert.

Une forte demande des investisseurs témoignant de la confiance dans la transition écologique

L’émission de cette obligation verte a suscité un grand intérêt parmi les investisseurs. Le carnet d’ordres a atteint un montant record de 1 275 millions de livres sterling, soit plus de quatre fois la taille de l’émission prévue, ce qui reflète la forte appétence pour les investissements durables. Au total, ce sont 55 investisseurs institutionnels qui ont participé à cette opération, permettant ainsi au groupe SNCF de diversifier sa base d’investisseurs, principalement au Royaume-Uni. Cette forte demande a également permis de réduire le coût de financement de l’émission, avec une baisse de 7 points de base par rapport aux attentes initiales.

Le rôle stratégique de l’émission dans la stratégie de financement du groupe

Depuis 2024, le groupe SNCF a fait le choix de “verdir” la totalité de ses émissions de dette en adoptant le format des green bonds. Cette émission de 300 millions GBP s’inscrit donc pleinement dans cette démarche de durabilité et reflète l’ambition du groupe de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports. Ce type de financement permet de lever des fonds tout en répondant aux critères environnementaux stricts définis par les normes internationales sur les obligations vertes. Grâce à cette émission, SNCF renforce sa capacité à financer des projets d’infrastructure à faible émission de carbone, essentiel pour soutenir la transition énergétique du secteur ferroviaire.

Un impact sur l’infrastructure ferroviaire et la mobilité bas carbone

Les fonds levés grâce à cette émission d’obligations vertes seront principalement utilisés pour financer la rénovation du réseau ferroviaire français. Cette initiative vise à améliorer l’efficacité énergétique du réseau, à réduire l’empreinte carbone des transports ferroviaires et à renforcer la compétitivité du ferroviaire face à d’autres modes de transport. En investissant dans des infrastructures durables, le groupe SNCF participe activement à la modernisation du secteur ferroviaire tout en soutenant une mobilité bas carbone. De tels projets sont cruciaux pour atteindre les objectifs climatiques de la France et de l’Europe.

Une diversification des investisseurs et une position de leader sur le marché des green bonds

L’opération a été largement placée auprès d’investisseurs institutionnels du Royaume-Uni, dont des gestionnaires d’actifs, des compagnies d’assurances et des fonds de pension. Ces investisseurs ont ainsi permis de diversifier la base d’investisseurs du groupe, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités de financement. Ce placement démontre également l’intérêt croissant pour les investissements verts au sein des marchés financiers internationaux. Le groupe SNCF, en tant que premier émetteur de green bonds dans le secteur des transports, continue de s’affirmer comme un pionnier dans ce domaine, contribuant à façonner l’avenir du financement durable.

À propos du groupe SNCF

Le groupe SNCF est un acteur majeur du transport de voyageurs et de la logistique de marchandises, gérant le réseau ferroviaire français et réalisant un chiffre d’affaires de 41,8 milliards d’euros en 2023. Avec une présence dans 170 pays et plus de 283 000 collaborateurs, le groupe joue un rôle clé dans la mobilité durable à l’échelle mondiale. Ses activités incluent la gestion des trains (SNCF Voyageurs), le transport de marchandises (Geodis et Rail Logistics Europe), ainsi que la maintenance du réseau (SNCF Réseau). Son engagement pour la transition écologique et la durabilité est au cœur de sa stratégie de développement.

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Davos feedback – Trump et discours de clôture

Davos feedback

La réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF), qui s’est tenue du 20 au 24 janvier 2025 à Davos, en Suisse, a réuni des dirigeants mondiaux pour aborder les grands défis économiques, géopolitiques et environnementaux de notre époque. Parmi les discussions marquantes, le discours de Donald Trump et les interventions de Børge Brende ont suscité des réactions intéressées, en particulier sur la question de la croissance économique et de la compétitivité internationale.

Le Discours de Donald Trump : l’Amérique en Premier

Le président américain, Donald Trump, a prononcé un discours virtuel lors de cette réunion, marquant un tournant important de son deuxième mandat à la Maison Blanche. À peine quelques jours après son investiture, Trump a réaffirmé ses priorités économiques en mettant en avant un environnement favorable aux affaires aux États-Unis.

« Sous l’administration Trump, il n’y aura pas de meilleur endroit sur Terre pour créer des emplois, construire des usines ou développer une entreprise qu’ici même, dans le bon vieux pays des États-Unis », a-t-il déclaré devant un public mondial, soulignant son engagement en faveur de la réduction des réglementations et de la déréglementation pour stimuler l’économie. Cette approche, selon Trump, permettrait de relancer la croissance, d’augmenter la compétitivité et de favoriser un environnement propice à l’innovation.

Il a aussi précisé que son administration avait lancé « la plus grande campagne de déréglementation de l’histoire », et qu’un des objectifs principaux de son mandat était de faire des États-Unis le meilleur endroit pour les affaires. Il a également fait état d’une confiance accrue parmi les chefs d’entreprise américains. Selon un rapport de la Fédération nationale des entreprises indépendantes des États-Unis, l’indice d’optimisme des petites entreprises avait atteint son plus haut niveau depuis 2018. Pour Trump, cette dynamique est une preuve que la politique économique mise en place génère des résultats positifs.

Cependant, la position protectionniste de Trump, notamment à travers les menaces de tarifs douaniers et autres barrières commerciales, reste une source d’inquiétude. Les économistes s’accordent à dire que de telles mesures peuvent freiner la croissance mondiale. À Davos, Trump a répondu aux questions des grands dirigeants d’entreprises sur des enjeux commerciaux et géopolitiques, dont la réglementation des entreprises dans l’Union européenne. Il a encouragé l’UE à accélérer son processus d’approbation réglementaire pour mieux rivaliser avec les États-Unis sur la scène internationale.

Børge Brende et la Vision Européenne : trouver un Équilibre

Børge Brende, président et directeur général du Forum économique mondial, a également pris la parole lors de cet événement annuel, présentant une vision complémentaire à celle de Trump. En tant que leader du WEF, Brende a insisté sur la nécessité de favoriser une croissance durable et inclusive, en soulignant l’importance de relever les défis géopolitiques et climatiques actuels.

La position de l’Europe a été un point central de la discussion. À la fin de l’année 2024, plusieurs fédérations patronales européennes ont exprimé leur inquiétude quant à la compétitivité de l’Europe face à des économies comme celle des États-Unis. Une lettre ouverte signée par trois des plus grandes fédérations patronales européennes a demandé aux décideurs politiques de réformer la réglementation afin de garantir que les entreprises européennes puissent rivaliser efficacement avec leurs homologues américains. Cette pression intervient après un rapport de Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne, qui avertissait que la compétitivité européenne était en déclin rapide.

Découvrir le discours complet ici.

Les discours prononcés à Davos en janvier 2025 montrent un contraste net entre les visions américaines et européennes de la compétitivité mondiale. Ce débat sur l’avenir de la croissance mondiale, la compétitivité et les normes environnementales sera certainement au cœur des discussions futures lors des grands forums économiques.

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Allianz France : un engagement renforcé pour le sport féminin

sport féminin

Allianz France se positionne comme un acteur majeur du soutien au sport en France, et plus particulièrement au sport féminin. À l’occasion de la Journée Internationale du sport féminin, l’assureur renforce ses engagements en faveur des femmes dans le sport, en poursuivant son accompagnement des clubs féminins et en lançant une série de conférences sur l’égalité des genres dans le domaine sportif. Cet article explore les initiatives prises par Allianz pour promouvoir le sport féminin et créer un véritable impact local.

Un soutien concret aux clubs sportifs féminins

Allianz France a fait du soutien au sport féminin l’un de ses axes prioritaires. En tant que partenaire mondial des Comités Internationaux Olympique et Paralympique jusqu’en 2028, la société poursuit son engagement à tous les niveaux du sport. En France, Allianz est l’assureur de plus de 30 fédérations et 7 400 clubs sportifs, tant amateurs que professionnels. Cet engagement va au-delà de l’aspect purement financier, car la société choisit de s’associer à des clubs féminins de renom pour favoriser l’émergence de talents et contribuer à la reconnaissance du sport féminin.

Depuis 2021, Allianz est un partenaire clé du Metz Handball, un club emblématique de la scène féminine, avec 27 titres de championnes de France et une troisième place en Ligue des Champions en 2021/22. Allianz soutient également le Volley Mulhouse Alsace, qui a remporté plusieurs titres de championnes de France et un triplé historique en 2021. Enfin, l’Entente Sportive Basket Villeneuve d’Ascq, avec ses deux titres de championnes de France et sa finale d’Euroleague, bénéficie également de l’engagement d’Allianz depuis la saison 2024-2025. Ces partenariats illustrent l’implication d’Allianz dans la mise en valeur du sport féminin et la participation active de l’assureur à la reconnaissance des performances des athlètes féminines.

Ouvrir la discussion sur le sport féminin à travers des conférences

Allianz France entend promouvoir un débat sur le sport féminin à l’échelle nationale. Dans cette optique, la société lance un programme ambitieux de 12 conférences sur le thème « Sport et Femmes », à travers la France, entre juin et décembre 2025. Ces conférences aborderont des sujets essentiels pour la progression du sport féminin, tels que l’éducation au sport, les financements, les infrastructures, la gestion du temps, la conciliation entre sport et vie de famille, ainsi que la sécurité des sportives.

Ce programme vise à rassembler différents acteurs du sport, des entreprises partenaires et des collectivités locales. Allianz France collabore avec l’organisation Territoires d’Évènements Sportifs (TES), un réseau de collectivités françaises, pour garantir la diffusion de ces conférences à une large audience. L’objectif est de sensibiliser la population et de favoriser un environnement plus inclusif pour les femmes dans le sport. Ce programme marque un tournant dans l’implication de l’assureur dans la promotion du sport féminin, non seulement sur le terrain, mais aussi en favorisant l’échange et la réflexion autour des obstacles qui subsistent pour les sportives.

La mise en lumière des stéréotypes de genre : un film pour sensibiliser

Pour ouvrir ces conférences, Allianz France mettra en avant un film inédit d’une dizaine de minutes, réalisé par Clara Leclerc-Petrášová. Ce court-métrage, abordant de manière comique les stéréotypes de genre dans le football féminin, vise à éveiller les consciences et à alimenter les débats sur les discriminations subies par les femmes dans le sport. La réalisatrice, ayant déjà travaillé sur les biais cognitifs dans d’autres secteurs comme la tech, apporte ici un regard pertinent sur les défis que rencontrent les sportives au quotidien.

Ce film, qui servira de point de départ aux échanges, soulignera l’importance de déconstruire les préjugés et de promouvoir une vision égalitaire du sport, où les femmes et les hommes bénéficient des mêmes opportunités. Il s’agit d’une initiative forte pour inciter à la discussion et pousser à des changements concrets dans la manière dont le sport féminin est perçu et soutenu.

L’engagement d’Allianz France dans une vision à long terme

Cet ensemble d’initiatives s’inscrit dans une stratégie plus large portée par Allianz France, visant à promouvoir le sport à tous les niveaux, tout en soutenant spécifiquement le sport féminin. Fabrice Michel-Villaz, directeur de la stratégie et du business sportif d’Allianz France, souligne que la société se reconnaît dans les valeurs du sport : l’engagement, la solidarité et l’accompagnement. Ces principes guident non seulement leur action envers les clubs, mais aussi leur relation avec les assurés.

En soutenant le sport féminin de manière proactive, Allianz entend devenir l’un des premiers promoteurs du sport en France. L’ambition est de stimuler l’activité physique pour tous, qu’il s’agisse des clubs professionnels ou des pratiquants amateurs, et de contribuer à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes dans le domaine du sport. Ce projet global a vocation à renforcer la visibilité du sport féminin et à ouvrir la voie à un environnement plus équitable pour les sportives de demain.

Un modèle d’engagement pour le sport féminin

Allianz France démontre avec ses actions concrètes que l’engagement dans le sport va bien au-delà du simple soutien financier. En s’investissant activement dans des clubs féminins, en ouvrant le dialogue à travers des conférences thématiques et en abordant des sujets comme les stéréotypes de genre dans un film sensibilisateur, l’entreprise marque son empreinte sur la scène du sport féminin en France. Le rôle de l’assureur ne se limite pas à assurer des équipes, mais à soutenir une véritable transformation du paysage sportif français, en offrant aux femmes les mêmes chances de succès et de reconnaissance que leurs homologues masculins.

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Le fonds Amplegest Digital Leaders obtient le label Tibi

Amplegest Digital Leaders

Le 23 janvier 2025, Amplegest Digital Leaders a reçu une reconnaissance majeure en obtenant le label Tibi, une initiative lancée en 2019 pour encourager les investisseurs institutionnels à allouer des fonds aux entreprises technologiques. Ce label, attribué après un processus de sélection rigoureux, confirme l’engagement du fonds dans des investissements durables, ciblant des entreprises digitales ayant un impact environnemental et social positif.

Amplegest Digital Leaders : un fonds axé sur la technologie et l’innovation

Amplegest Digital Leaders est un fonds purement axé sur le “stock picking” dans le secteur technologique. Sa stratégie de sélection repose sur l’identification d’entreprises capables de perturber leur secteur, de gagner rapidement des parts de marché et de détenir un avantage concurrentiel. Ces sociétés, établies ou émergentes, jouent le rôle de piliers du futur digital, indispensables à la société de demain.

Le fonds investit principalement dans des entreprises européennes (~30 %), dont environ 15 % en France. La stratégie de gestion repose sur une conviction forte, avec le top 10 des positions représentant entre 40 % et 50 % du portefeuille. Ce modèle permet de se concentrer sur des acteurs de rupture, avec un fort potentiel de croissance.

Tibi : soutenir la croissance des entreprises technologiques

L’initiative Tibi vise à soutenir l’émergence d’acteurs financiers capables d’accélérer la croissance d’entreprises innovantes, devenant ainsi des leaders régionaux ou mondiaux. La direction générale du Trésor soutient cette démarche et a déjà mobilisé 6,4 milliards d’euros entre 2020 et 2022. Pour la phase 2 de l’initiative, elle prévoit une enveloppe de 7 milliards d’euros d’ici fin 2026, afin de consolider le financement de l’écosystème technologique.

Une reconnaissance pour l’équipe d’Amplegest

Jean-François Castellani, Associé et Directeur du Développement de l’AM chez Amplegest, exprime sa fierté : “Nous sommes heureux et fiers que Philippe Tibi et son équipe, ainsi que les investisseurs institutionnels français, nous aient sélectionnés.” Amplegest Digital Leaders incarne notre approche historique de stock picking de convictions.”

De son côté, Abdoullah Sardi, gérant du fonds, a ajouté : “Obtenir le label Tibi est une reconnaissance importante de notre engagement à accompagner les entreprises technologiques dans leur croissance. Nous investissons dans des sociétés en pleine croissance, y compris des petites capitalisations, qui porteront les innovations de demain.”

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Une croissance économique modérée pour 2025

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L’année 2025 commence sous un climat économique incertain pour la France, marquée par un ralentissement de l’activité après une fin d’année 2024 déjà morose. La prévision de croissance du PIB reste modeste, avec une estimation de seulement 0.6 % pour l’ensemble de l’année. Les premiers indicateurs économiques montrent une stagnation dans plusieurs secteurs, et l’incertitude politique et internationale semble continuer à peser sur l’économie française. Alors que des signaux d’alarme sont lancés à propos de la consommation, de l’investissement et du climat des affaires, la dynamique de reprise semble encore lointaine.

Le climat des affaires : un signe de stagnation

Le début de l’année 2025 n’apporte pas de réconfort aux acteurs économiques. Le climat des affaires reste pratiquement inchangé par rapport à décembre 2024, se maintenant à un niveau de 95 points, soit en dessous de la moyenne historique. Si les services affichent une stabilité relative, cette dernière reste inférieure à la tendance de long terme dans quasiment tous les sous-secteurs, à l’exception notable des activités immobilières. Les dirigeants du secteur des services soulignent un regain d’incertitude, alimenté par des conditions économiques et politiques instables, affectant leur perception de l’avenir.

De même, dans les secteurs du bâtiment et du commerce de détail, bien que la stabilité apparente persiste, des signes inquiétants apparaissent avec des carnets de commandes en contraction. Cela indique une baisse de la demande, et suggère un recul des perspectives pour ces deux secteurs en 2025. Enfin, l’industrie enregistre une dégradation marquée du climat des affaires, en particulier à cause de la chute des carnets de commandes, atteignant leur plus bas niveau depuis 2014. Ce recul suggère une contraction de l’activité industrielle dans les mois à venir.

Une consommation des ménages freinée par l’incertitude

La consommation des ménages, moteur traditionnel de l’économie française, devrait également rester modérée en 2025. Bien que l’inflation soit en recul et que les salaires réels augmentent, une montée des inquiétudes concernant le chômage et la stabilité économique pourrait entraîner une nouvelle hausse du taux d’épargne des Français. Le climat d’incertitude persistant, couplé à des perspectives d’une faible baisse des taux à long terme, pèse sur la confiance des consommateurs et les incite à privilégier l’épargne plutôt que la consommation.

Les ménages pourraient donc faire preuve de plus de prudence dans leurs dépenses, ce qui risquerait de ralentir la dynamique économique interne. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où les investissements, tant ceux des ménages que des entreprises, risquent de s’effondrer. Les incertitudes sur l’évolution des taux d’intérêt, ainsi que l’incapacité à anticiper un environnement politique et économique stable, sont des freins importants à toute reprise de l’investissement.

L’impact de la conjoncture internationale et des tensions commerciales

À l’échelle internationale, les tensions commerciales risquent d’affecter négativement les exportations françaises, qui sont déjà sous pression. L’économie mondiale traverse une période de ralentissement, et les tensions géopolitiques ainsi que les perturbations des chaînes d’approvisionnement continuent de freiner les échanges commerciaux. Cette situation défavorable pourrait donc avoir un impact direct sur les performances de l’industrie, avec des prévisions d’activité très limitées pour le secteur dans les mois à venir.

Le secteur des services, bien qu’il semble mieux se porter que l’industrie, pourrait également connaître un ralentissement, notamment dans le secteur du bâtiment, déjà en difficulté. Les carnets de commandes dans ce domaine continuent de se dégrader, ce qui laisse présager une nouvelle année compliquée pour cette branche de l’économie française.

Une croissance attendue à la baisse

L’ensemble de ces facteurs – une consommation atone, une industrie en difficulté, des investissements au ralenti et un climat des affaires inquiétant – se traduit par des prévisions de croissance modeste pour 2025. Les premières estimations font état d’une croissance du PIB de seulement 0.6 % pour l’année, bien en deçà des 1.1 % enregistrés en 2024 et 2023, et loin de l’objectif de 0.9 % fixé par le gouvernement. Ce faible démarrage laisse envisager un premier trimestre 2025 particulièrement faible, avec une croissance estimée à 0.1 % en glissement trimestriel, après un quatrième trimestre déjà marqué par une contraction de l’activité.

Une reprise incertaine à l’horizon 2026

Malgré la prévision d’un redressement pour 2026, l’environnement international difficile et la politique budgétaire restrictive de la France laissent à penser que cette reprise sera limitée. Un taux de croissance d’environ 1 % semble plausible, mais tout dépendra de l’évolution des tensions mondiales, des décisions économiques internes et de l’atténuation des incertitudes politiques.

Un avenir économique sous haute surveillance

L’économie française entame 2025 sur une note mitigée, avec une croissance faible et des incertitudes persistantes dans plusieurs secteurs clés. Alors que des efforts de relance sont nécessaires pour relancer la machine économique, l’année 2025 risque de rester marquée par des défis, notamment en raison du climat d’incertitude qui touche à la fois les entreprises et les consommateurs. Seule une action politique déterminée et une gestion stratégique des ressources économiques permettront d’éviter une stagnation prolongée. En attendant, l’horizon de la croissance à court terme semble bien incertain, avec une reprise qui devra faire face à des obstacles multiples.

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Biodiversité : les investisseurs face à leur responsabilité

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Le défi de la sauvegarde de la biodiversité devient une priorité pour les investisseurs, alors que la planète approche de la franchissement d’une septième limite planétaire : l’acidification des océans. Ce phénomène, amplifié par le changement climatique et les émissions de CO2, a des conséquences dramatiques sur les écosystèmes marins, perturbant la chaîne alimentaire, menaçant la vie marine et dégradant les fonds marins. Face à ce constat, les investisseurs peuvent jouer un rôle déterminant pour freiner cette dégradation.

Mesurer l’impact : Première étape fondamentale

Avant de pouvoir agir efficacement, il est essentiel de mesurer l’impact des investissements sur la biodiversité. La collecte de données fiables est indispensable pour évaluer l’effet de chaque entreprise détenue en portefeuille sur les écosystèmes. Des métriques telles que la diversité génétique, la diversité des espèces et des écosystèmes sont des indicateurs clés. Un outil majeur dans ce domaine est le Global Biodiversity Score, conçu par CDC Biodiversité et Carbon4 Finance, qui permet de mesurer la perte de biodiversité causée par les activités humaines à l’échelle microéconomique.

Investir pour la régénération de la biodiversité

L’une des stratégies les plus efficaces consiste à orienter les investissements vers des entreprises contribuant activement à la préservation et à la régénération de la biodiversité. Cela inclut des sociétés œuvrant dans des secteurs comme l’agriculture régénératrice, le traitement de l’eau, la dépollution et la construction verte. Ces entreprises cherchent à réduire l’impact de leurs activités sur les écosystèmes. Par exemple, Xylem, grâce à ses technologies de gestion de l’eau, améliore la qualité de l’eau rejetée dans les océans, tandis que Advanced Drainage Systems protège les cours d’eau de la pollution en filtrant les eaux pluviales.

Engagement actionnarial et exclusion des activités nuisibles

Outre les stratégies d’investissement direct, les gérants d’actifs disposent également de leviers d’action extra-financiers. Une approche d’engagement actionnarial, fondée sur un dialogue constructif avec les entreprises, peut inciter celles-ci à adopter des pratiques plus durables et à intégrer la biodiversité dans leur stratégie. Toutefois, pour certaines industries, comme l’extraction minière, dont les impacts sur la biodiversité sont irréversibles, l’exclusion devient une nécessité.

Agir pour préserver les limites planétaires

À l’instar de la reconstitution progressive de la couche d’ozone, qui montre qu’un changement est possible lorsque l’action est collective et déterminée, il est encore temps d’agir pour préserver la biodiversité. Les investisseurs, en mobilisant des fonds pour des entreprises innovantes et responsables, peuvent contribuer de manière significative à rétablir les limites planétaires et protéger notre planète pour les générations futures.

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L’année internationale de la préservation des glaciers 2025

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En janvier 2025, l’UNESCO et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) lancent l’Année internationale de la préservation des glaciers. Ce programme ambitieux vise à sensibiliser l’opinion publique à la fonte rapide de ces formations géologiques vitales, dont dépendent plus de trois milliards de personnes à travers le monde. La disparition accélérée des glaciers, due aux changements climatiques, représente non seulement un défi environnemental majeur, mais menace également les écosystèmes, la biodiversité, et la sécurité de l’approvisionnement en eau pour des millions de personnes. L’année 2025 sera marquée par une série d’initiatives mondiales destinées à protéger ces réserves d’eau douce et à mettre en place des actions concrètes pour leur préservation.

La fonte des glaciers : un problème global aux conséquences dramatiques

Les glaciers et les calottes glaciaires représentent environ 70 % des réserves d’eau douce de la planète. Cependant, en raison du réchauffement climatique, ces masses de glace fondent à un rythme alarmant. Leur récession accélère la hausse du niveau des océans, modifie le cycle de l’eau et perturbe de nombreuses régions où les glaciers jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau. Le phénomène est particulièrement visible dans des régions comme le Mont Kenya, les Rwenzori et le Kilimandjaro, où les glaciers pourraient avoir disparu d’ici 2040. De plus, le système Hindu Kush-Karakoram-Himalaya, également surnommé le “Troisième Pôle”, pourrait perdre jusqu’à 50 % de son volume glaciaire d’ici 2100.

L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2025 comme Année internationale de la préservation des glaciers afin de souligner la gravité de la situation. La fonte des glaciers ne représente pas seulement une menace pour l’eau douce disponible, mais elle compromet également la sécurité alimentaire et énergétique dans de nombreuses régions qui dépendent de cette ressource, notamment pour l’agriculture et l’hydroélectricité.

La montée en puissance de l’initiative mondiale

L’UNESCO et l’OMM ont lancé cette initiative mondiale avec le soutien de 35 pays et de plus de 75 organisations internationales. Ces efforts de sensibilisation prendront de l’ampleur tout au long de l’année 2025, avec des événements, des rapports, et des initiatives éducatives. Le 21 janvier 2025, l’OMM a organisé un événement de lancement à son siège à Genève, tandis que l’UNESCO accueillera la première Journée mondiale des glaciers en mars, à Paris. Un des moments forts de cette année sera la présentation du rapport mondial sur l’eau 2025, qui se concentrera spécifiquement sur la crise des glaciers. Ce rapport mettra en lumière les défis liés à leur fonte et proposera des solutions pour limiter les dégâts.

Les glaciers, au-delà de leur rôle fondamental dans l’approvisionnement en eau, sont également des témoins essentiels de l’histoire climatique de la Terre. Ils offrent aux scientifiques des informations précieuses sur les changements climatiques passés, la composition chimique de l’atmosphère, et même des traces de l’activité humaine remontant à des milliers d’années. Leur perte entraînerait non seulement une modification irréversible du climat, mais aussi une disparition de certains écosystèmes uniques et de patrimoines culturels considérés comme sacrés par les peuples autochtones.

Un appel à l’action pour préserver l’équilibre écologique mondial

La préservation des glaciers est un enjeu à la fois environnemental, culturel et scientifique. En effet, ces formations géologiques sont bien plus que des masses de glace. Elles sont des réservoirs d’eau, des régulateurs du climat et des symboles culturels pour de nombreuses communautés à travers le monde. La disparition de ces glaciers représente non seulement une crise écologique, mais elle menace directement la sécurité alimentaire, la biodiversité et même le patrimoine culturel immatériel de certains peuples.

Au-delà de la perte de biodiversité, la fonte des glaciers perturbe des écosystèmes uniques. En réduisant la quantité d’eau douce disponible, elle aggrave la pénurie d’eau dans les régions arides et affecte des secteurs comme l’agriculture et l’hydroélectricité. En outre, des phénomènes liés à cette fonte, tels que des avalanches, des inondations et des glissements de terrain, représentent de nouvelles menaces pour les populations locales.

Les objectifs et priorités de l’Année internationale de la préservation des glaciers

L’Année internationale de la préservation des glaciers s’articule autour de plusieurs priorités essentielles pour freiner la perte des glaciers et minimiser ses impacts :

  1. Améliorer les systèmes de surveillance des glaciers : L’initiative mettra l’accent sur la collecte de données de qualité, permettant de mieux comprendre la dynamique des glaciers et de développer des modèles de prévention des risques liés à leur fonte.
  2. Mettre en place des systèmes d’alerte précoce : Ces dispositifs permettront de prévenir les risques de catastrophes naturelles liées à la fonte rapide des glaciers, comme les inondations ou les glissements de terrain.
  3. Promouvoir une gestion durable des ressources en eau : Une gestion responsable et durable de l’eau est cruciale dans les régions où les glaciers représentent la principale source d’approvisionnement.
  4. Préserver le patrimoine culturel associé aux glaciers : Les glaciers sont souvent des lieux sacrés pour les communautés locales, et il est essentiel de préserver ces traditions et savoirs ancestraux.
  5. Renforcer l’éducation à l’eau et au climat : La mobilisation des jeunes générations est une priorité, afin de les sensibiliser à la préservation des glaciers et à la lutte contre les changements climatiques.
  6. Accroître la coopération scientifique internationale : Face à la gravité de la situation, il est impératif que les scientifiques du monde entier collaborent pour mieux comprendre les effets de la fonte des glaciers et mettre en place des solutions adaptées à chaque région.

Un avenir incertain : l’urgence de l’action collective

La fonte des glaciers est une urgence à la fois écologique et sociale. Seule une action concertée à l’échelle mondiale pourra limiter les effets désastreux de cette fonte accélérée. Les gouvernements, les institutions scientifiques, les entreprises et la société civile doivent collaborer pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir une gestion durable des ressources en eau. L’Année internationale de la préservation des glaciers vise à encourager des solutions pratiques, à soutenir la recherche et à renforcer la coopération internationale.

La mobilisation est nécessaire non seulement pour éviter la disparition de ces réservoirs d’eau douce essentiels, mais aussi pour protéger les communautés qui en dépendent. Cette initiative marque une étape décisive dans la lutte contre le changement climatique et dans la préservation de notre patrimoine naturel.

Pour en savoir plus sur l’Année internationale de la préservation des glaciers, vous pouvez consulter le site officiel : www.un-glaciers.org.

À propos de l’UNESCO

L’UNESCO est l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui œuvre pour la paix et la sécurité internationales par la coopération multilatérale dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture, de la communication et de l’information. L’UNESCO coordonne un réseau de sites du patrimoine mondial, de biosphères et de géoparcs, et œuvre pour l’intégration des enjeux environnementaux dans le développement durable.

À propos de l’OMM

L’OMM est l’institution spécialisée des Nations Unies chargée de la météorologie, du climat et de la gestion des ressources en eau. L’OMM soutient les efforts internationaux en matière de coopération scientifique et de gestion des risques climatiques, contribuant à la durabilité et à la sécurité des ressources naturelles mondiales.

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