Le futur de la finance durable : un réveil global pour la nature

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Schroders publie son tout premier Group Nature Report

Paris, 2 juin 2025 – Le gestionnaire d’actifs mondial Schroders a annoncé la publication de son tout premier Group Nature Report, marquant un engagement fort dans la gestion active des risques liés à la nature et dans la satisfaction des attentes croissantes de ses clients en matière d’investissement durable.

“Ce rapport révèle comment la nature entre au cœur des enjeux financiers mondiaux. Ignorer ce virage, c’est investir dans le passé”. exprime Bruno Boggiani, CEO de Strateggyz – Finance, 

Ce rapport suit les recommandations de la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD) publiées en 2023. L’objectif : identifier les risques et opportunités liés à la nature et détailler la manière dont Schroders y répond. Créée en 2021, la TNFD a reçu le soutien du G7, du G20 et de l’envoyé spécial de l’ONU pour le climat et la finance, Mark Carney. Schroders devient ainsi l’un des premiers acteurs financiers à publier ce type de divulgation.

Ce rapport fait suite au lancement en début d’année de NatCapEx, un outil propriétaire d’analyse de l’exposition à la nature, aligné sur la TNFD, qui couvre près de 9 000 entreprises cotées. Cet outil complète le modèle SustainEx, déjà largement utilisé chez Schroders.

Une approche active, assumée

Andy Howard, responsable mondial de l’investissement durable chez Schroders, déclare :

« En tant que gestionnaire actif, nous montrons l’exemple en divulguant proactivement nos risques et opportunités liés à la nature, et en développant des outils comme NatCapEx pour combler le manque de données disponibles. »

Il insiste : face à la dégradation rapide des écosystèmes, il devient indispensable de mesurer et gérer les risques écologiques liés aux investissements.

Schroders espère également que cette initiative volontaire encouragera d’autres acteurs à suivre le mouvement, en particulier les entreprises dans lesquelles le groupe investit.

Risques financiers et opportunités économiques

Le rapport souligne que la dégradation de la nature – comme la baisse de la qualité des sols ou la raréfaction de l’eau – engendre une perte de services écosystémiques essentiels à l’économie, ce qui représente un risque financier significatif pour les rendements futurs des investisseurs.

Selon la Banque mondiale, l’effondrement partiel de trois services écosystémiques clés (pollinisation, pêche, production de bois) pourrait coûter 2,3 % du PIB mondial chaque année.

À l’inverse, la transition vers des pratiques « nature-positives » pourrait générer jusqu’à 10 100 milliards USD d’opportunités économiques par an pour les investisseurs.

Focus sur les portefeuilles et engagements

Schroders a évalué l’ensemble de ses positions en actifs cotés et non cotés afin de cartographier ses principales dépendances et impacts vis-à-vis de la nature. Les domaines les plus concernés : émissions de carbone, usage de l’eau, pression sur les écosystèmes terrestres. Les dépendances majeures concernent surtout l’accès à l’eau.

En 2024, l’entreprise a revu ses attentes vis-à-vis des sociétés investies via son Engagement Blueprint, pour les aligner avec le Cadre mondial pour la biodiversité et les recommandations de la TNFD. Il est désormais demandé aux entreprises de divulguer des données de localisation sur leurs actifs, opérations et fournisseurs de matières premières à fort impact.

Schroders a également participé à six engagements collaboratifs sectoriels dans le cadre de l’initiative Nature Action 100, visant des secteurs comme les mines, la chimie ou les biens de consommation.

Exemplarité interne

Le rapport met aussi en lumière les efforts de Schroders sur ses propres sites :

  • Le siège londonien a réduit ses déchets de 36 % par rapport à 2019
  • Le taux de recyclage est passé de 75 % à 92 %
  • Des études de biodiversité ont été réalisées sur le campus de Horsham, situé près d’une zone sensible

Pourquoi la nature devient un sujet financier majeur

La crise climatique n’est que la partie visible de l’iceberg. Le rapport montre que l’érosion de la biodiversité, la dégradation des sols, la disparition des récifs coralliens ou encore la perte de forêts naturelles constituent des risques matériels pour les portefeuilles.

Près de 50% du PIB mondial dépend modérément ou fortement de la nature.

On ne parle pas d’éthique, mais de « nature as a risk factor ».

Risques systémiques et divulgation obligatoire

Les régulateurs (TNFD, TCFD, SFDR, CSRD…) mettent en place une grille de lecture commune pour que les entreprises et les investisseurs puissent évaluer les dépendances et impacts sur la nature.

« Nature is the new climate » : après le carbone, place à l’analyse de risque naturel.

Le rapport alerte sur un décalage entre le rythme de destruction de la nature et la vitesse à laquelle les outils de gestion de risque se mettent en place. Il appelle à une accélération.

Métriques, données et modèles : la course à la fiabilité

Le rapport insiste sur la nécessité de construire des modèles de mesure robustes, adossés à des jeux de données crédibles. Plusieurs initiatives sont présentées :

  • ENCORE : outil d’évaluation de dépendance secteur-nature
  • IBAT : base de données biodiversité géolocalisée
  • Nature Risk Profile, développé par le WWF et Swiss Re

On assiste à une normalisation des métriques « nature-based » dans les rapports de durabilité.

Cas concrets et cartographie des impacts

Le rapport fournit une série d’études de cas sur des chaînes de valeur (ex : soja, textile, métaux rares) et leur empreinte écologique.

  • L’exploitation du cuivre dans les Andes pèse sur les écosystèmes locaux
  • La déforestation liée au bœuf et au soja impacte les puits de carbone
  • Les industries du textile perturbent l’usage de l’eau douce et la biodiversité aquatique

Cartographier les hotspots naturels devient une priorité d’investissement.

Réorienter les flux financiers : du « nature-negative » au « nature-positive »

Le rapport présente une typologie des instruments financiers susceptibles d’accompagner la transformation :

  • Green bonds liés à la conservation
  • Sustainable linked loans avec KPIs écologiques
  • Fonds thématiques biodiversité

Le but ? Faire de la nature un actif et non un passif ignoré.

La mobilisation de la finance est indispensable pour créer un « tipping point » écologique.

Conclusion : Vers une gouvernance écologique de la finance

Ce rapport est une feuille de route. Il ne s’agit plus de verdir les rapports, mais bien d’intégrer la nature dans les mécanismes fondamentaux d’allocation de capital.

Il appelle à l’action des régulateurs, des investisseurs institutionnels, des banques, des asset managers, et même des citoyens.

La question n’est plus « faut-il agir ? » mais « est-ce que la finance survivra sans nature ? »

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L’hôtel Eiffel Blomet s’engage pour un tourisme durable

hôtel Eiffel Blomet

Situé dans le 15e arrondissement de Paris, l’hôtel Eiffel Blomet vient d’obtenir la certification Green Globe. Une reconnaissance internationale qui souligne son engagement en faveur du développement durable. Ce label, appuyé par l’Organisation mondiale du tourisme, récompense les établissements qui s’investissent activement dans la préservation de l’environnement. Le soutien à l’économie locale et l’amélioration des conditions sociales. Au-delà de la distinction, cette certification illustre une volonté profonde de repenser l’hospitalité en y intégrant des pratiques responsables.

Un label exigeant au service du tourisme responsable

Créé il y a près de trois décennies, le label Green Globe s’adresse aux acteurs du secteur du voyage. Et du tourisme souhaitant structurer leur démarche de développement durable. Il repose sur un audit rigoureux renouvelé chaque année, garantissant une amélioration continue des pratiques évaluées. À travers cette certification, l’hôtel Eiffel Blomet rejoint un cercle d’établissements qui placent les enjeux environnementaux et sociétaux au cœur de leur modèle de fonctionnement. En avril 2025, des auditeurs spécialisés ont analysé la gestion environnementale de l’établissement. Son implication locale ainsi que ses politiques sociales et internes.

Des résultats concrets et mesurables en matière d’écologie

L’année 2024 a été marquée par une série d’initiatives significatives mises en œuvre par l’hôtel. Grâce à un système de régulation thermique centralisé basé sur l’intelligence artificielle. L’établissement a réduit de 15 % sa consommation d’électricité. Les déchets ont également fait l’objet d’un traitement ambitieux. Avec notamment la suppression des emballages individuels au petit déjeuner et l’élimination des plastiques à usage unique dans les chambres. L’utilisation exclusive de produits d’entretien écolabellisés témoigne d’une attention portée à la qualité de l’air intérieur et à la santé des clients comme du personnel.

Une contribution active à la vie locale

L’engagement environnemental ne s’arrête pas aux portes de l’hôtel. L’Eiffel Blomet a noué des partenariats avec des producteurs de la région Île-de-France et des commerçants de quartier afin de favoriser les circuits courts. Cette stratégie soutient directement l’économie locale tout en réduisant l’empreinte carbone liée au transport. En parallèle, l’établissement a multiplié les actions solidaires, organisant avec ses salariés des collectes alimentaires au bénéfice de la banque alimentaire et de la Croix-Rouge. Le partenariat avec la plateforme Too Good to Go permet également de lutter concrètement contre le gaspillage alimentaire.

Un patrimoine architectural réinventé avec responsabilité

L’hôtel Eiffel Blomet, emblème de l’architecture Art déco des années 1930, a su concilier héritage esthétique et conscience écologique. Conçu par le designer Bruno Borrione, également auteur des intérieurs du Prince de Galles et du Royal Monceau, l’établissement offre un cadre raffiné qui intègre harmonieusement ses engagements durables. La piscine de 14 mètres nichée sous le patio illustre cette alliance entre bien-être et sobriété. Le toit de l’hôtel, quant à lui, a été transformé en havre de biodiversité, avec l’installation de nichoirs et de plantes mellifères pour attirer les pollinisateurs.

Une démarche appelée à se renforcer dans les années à venir

L’obtention de la certification Green Globe n’est qu’une étape. L’hôtel entend poursuivre sa transition écologique en 2026, en élargissant ses initiatives et en renforçant son impact positif. Cette dynamique s’inscrit dans le projet plus large d’Esprit Seine, le groupe hôtelier fondé par Marie-Pierre Landowski. Regroupant des activités hôtelières et fluviales, Esprit Seine met en avant une vision de l’hospitalité fondée sur la durabilité, l’ancrage territorial et la responsabilité sociale. En accueillant plus de 300 000 visiteurs par an, le groupe montre qu’un tourisme respectueux peut aussi être économiquement viable.

Un engagement sincère et collectif

Comme l’affirme Marie-Pierre Landowski, présidente d’Esprit Seine, cet engagement est porté avec humilité mais aussi avec une réelle ambition de transformation. Chaque collaborateur a été formé aux bonnes pratiques, du recyclage aux gestes de premiers secours, et participe activement à la dynamique environnementale. En s’inscrivant dans une logique d’amélioration constante, l’hôtel Eiffel Blomet illustre une nouvelle façon d’envisager l’hôtellerie, plus en phase avec les attentes contemporaines des voyageurs et les urgences de notre époque.

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L’économie française face à un horizon incertain

économie française

Alors que les marchés financiers affichent une forme d’optimisme modéré, notamment grâce à l’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, la situation économique de la France reste préoccupante. L’analyse récente du climat des affaires révèle un environnement dégradé, tant dans l’industrie que dans les services, avec des perspectives de croissance qui s’assombrissent. Ce tableau, dressé par l’économiste Charlotte de Montpellier pour ING France, met en lumière une conjoncture fragilisée et une dynamique de reprise incertaine.

Un climat des affaires qui se détériore à nouveau

Au mois de mai, le climat des affaires a poursuivi sa trajectoire baissière, perdant un point par rapport au mois précédent. Cela confirme une tendance persistante : depuis un an, l’indicateur reste en dessous de sa moyenne de long terme. Cette dégradation générale traduit un sentiment croissant de méfiance chez les acteurs économiques, qui anticipent une activité morose dans les mois à venir.

Ce recul est particulièrement marqué dans le secteur industriel, où l’indicateur chute de trois points. Les industriels font état d’un net repli de leurs carnets de commandes, tant au niveau national qu’international, et d’un pessimisme accru concernant leur production future. Les sous-secteurs les plus touchés sont ceux des machines et équipements, des matériels de transport ainsi que les industries spécialisées dans la réparation et l’installation. Ces signaux négatifs sont renforcés par les incertitudes liées à l’évolution du commerce mondial et par les obstacles structurels tels que le manque de compétitivité et l’appréciation de l’euro.

L’ancien moteur des services s’essouffle

La situation dans le secteur des services est tout aussi préoccupante. Traditionnel pilier de la croissance économique française, il montre lui aussi des signes de faiblesse notables. Le climat des affaires y recule également de trois points, confirmant un malaise installé depuis novembre dernier.

Les chefs d’entreprise dans les services se montrent particulièrement pessimistes, tant sur leur activité passée que sur la demande future. Ce sentiment défavorable se reflète notamment dans les secteurs de l’hébergement-restauration et de l’information-communication, qui signalent une forte contraction de l’activité. Les indices PMI corroborent cette tendance : bien qu’en légère amélioration par rapport à avril, ils restent ancrés en zone de contraction, traduisant une frilosité persistante des clients et une demande atone.

Des lueurs d’espoir dans certains secteurs

Malgré ce contexte globalement sombre, quelques secteurs offrent des signes de résilience. Le bâtiment enregistre une progression significative de son climat des affaires, avec une hausse de quatre points sur le mois de mai. Il s’agit là de la meilleure performance depuis 2004, portée par une amélioration sensible des perspectives d’activité. Le commerce de détail et le commerce de gros affichent eux aussi une légère embellie, qui vient tempérer les difficultés observées ailleurs.

Néanmoins, ces évolutions positives restent insuffisantes pour contrebalancer les tensions structurelles qui pèsent sur l’ensemble de l’économie. Elles constituent davantage des poches de résistance ponctuelles que les prémices d’un retournement global de conjoncture.

Une croissance au ralenti et des perspectives ternes

Dans ce contexte, la dynamique macroéconomique française reste fragile. Au premier trimestre 2025, la croissance du PIB s’est limitée à 0,1 %, malgré un rebond industriel en mars. Les données actuelles suggèrent que le deuxième trimestre ne fera pas mieux, et le risque d’une stagnation, voire d’une légère contraction, ne peut être écarté.

Les raisons de cette faiblesse sont multiples : ralentissement du commerce mondial, niveaux de stocks élevés, incertitudes géopolitiques et politiques budgétaires restrictives. En parallèle, l’inquiétude persistante des ménages, notamment face au chômage, se traduit par une épargne élevée et une consommation en berne. La demande intérieure, moteur crucial de l’économie française, manque donc d’élan.

La situation du secteur touristique illustre bien cette tendance. Déjà en recul de 1,5 % au premier trimestre 2025 par rapport à l’année précédente, le nombre de nuitées dans les hébergements collectifs pourrait encore baisser durant l’été, aggravant les difficultés du secteur et pesant sur l’activité globale.

Des prévisions prudentes pour 2025 et au-delà

Dans ce climat d’incertitude, les projections de croissance restent modestes. ING anticipe une hausse du PIB limitée à 0,4 % pour l’ensemble de l’année 2025, suivie d’un léger mieux en 2026 avec une croissance de 0,8 %. Ces chiffres demeurent en deçà de la moyenne européenne, inversant ainsi la tendance favorable dont avait bénéficié la France en 2023 et 2024.

La combinaison de facteurs conjoncturels négatifs et de contraintes structurelles limite la capacité de l’économie française à rebondir rapidement. Tant que les tensions commerciales persisteront, que l’inflation ne sera pas pleinement maîtrisée et que la confiance des ménages et des entreprises ne sera pas restaurée, la reprise restera timide.

Un environnement à surveiller de près

La France aborde la seconde moitié de 2025 avec un climat économique morose et des perspectives limitées. Le recul simultané de l’industrie et des services, l’inquiétude persistante des ménages, ainsi qu’un contexte mondial incertain pèsent lourdement sur la croissance. Dans cet environnement, il est impératif de suivre de près les indicateurs d’activité et les évolutions de la demande intérieure pour anticiper les prochaines étapes. Une relance durable passera sans doute par un redressement de la confiance, un soutien ciblé à l’investissement productif, et une politique budgétaire plus souple pour accompagner les secteurs en difficulté.

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Pour une économie océanique durable : l’union des investissements et de la nature

économie océanique durable

Économie océanique durable : face à l’urgence climatique, à la perte de biodiversité marine et à la nécessité d’assurer une prospérité équitable pour les générations futures, le développement d’une économie océanique durable s’impose comme un objectif prioritaire. Dans ce contexte, la Banque européenne d’investissement (BEI) salue l’adoption du nouveau protocole des Nations Unies pour l’investissement dans l’économie bleue, un cadre ambitieux destiné à aligner les flux financiers mondiaux avec les impératifs de durabilité des écosystèmes marins. Ce protocole, fruit d’une collaboration internationale, vise à guider les gouvernements, les institutions financières et les industries vers des pratiques responsables, au service des Objectifs de développement durable (ODD), en particulier l’ODD 14, consacré à la vie aquatique.

Un cadre international pour transformer l’économie bleue

Le protocole d’investissement océanique lancé par les Nations Unies représente un tournant stratégique dans la gouvernance des investissements liés aux océans. Construit sur les principes existants de l’économie bleue durable, il propose une feuille de route claire et opérationnelle à destination d’un large éventail d’acteurs : banques, assureurs, investisseurs institutionnels, entreprises maritimes et autorités publiques.

Ce protocole entend catalyser la transition vers une économie océanique qui soit non seulement résiliente face au changement climatique, mais également génératrice de valeur économique et sociale. Il encourage l’intégration de critères environnementaux et sociaux dès la conception des projets, afin que le développement des secteurs maritimes (énergies renouvelables offshore, pêche durable, infrastructures côtières résilientes, etc.) se fasse dans le respect des écosystèmes.

La BEI en première ligne du financement de l’économie bleue

Forte de son engagement historique, la Banque européenne d’investissement s’impose comme le plus grand bailleur de fonds pour l’économie bleue parmi les institutions de financement du développement. Entre 2020 et 2024, la BEI a mobilisé 10,6 milliards d’euros pour des projets liés aux océans, générant un total de 43 milliards d’euros d’investissements.

Co-fondatrice des Principes de financement de l’économie bleue durable en 2017, la BEI a contribué à établir un standard global pour des investissements responsables dans les secteurs maritimes. Elle considère aujourd’hui le protocole onusien comme un complément essentiel, permettant de renforcer l’impact des financements et d’accélérer leur alignement avec les objectifs climatiques et de biodiversité.

Des principes clairs pour des investissements responsables

Le protocole repose sur plusieurs piliers structurants, conçus pour faciliter l’adoption de pratiques durables à l’échelle mondiale. Il propose d’abord une orientation globale pour les institutions financières afin de mieux intégrer les risques environnementaux dans leurs décisions d’investissement. Il préconise également la transparence à travers des recommandations de divulgation, alignées sur les cadres internationaux comme le TNFD (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures) et le TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures).

Des feuilles de route sectorielles accompagnent les investisseurs dans des domaines clés comme le transport maritime, le tourisme côtier, la pêche ou encore les énergies marines. Ces guides fournissent des références concrètes pour adopter des pratiques opérationnelles compatibles avec une économie bleue régénérative.

Un rôle catalyseur pour les institutions de développement

Les institutions financières publiques comme la BEI ont un rôle central à jouer pour amorcer et structurer les investissements durables, notamment dans les régions les plus vulnérables. Le protocole souligne la nécessité d’un environnement réglementaire adapté, d’incitations économiques efficaces et d’un soutien accru au développement de projets prêts à l’investissement.

En particulier, la planification spatiale marine, la simplification des processus administratifs et la coopération entre acteurs publics et privés sont identifiés comme des leviers indispensables pour débloquer des financements dans les pays en développement, où les besoins sont les plus urgents.

Préserver les océans pour une prospérité partagée

Les océans sont au cœur de l’économie mondiale : ils soutiennent près de 90 % du commerce international et représentent une richesse équivalente à la cinquième économie mondiale. Mais cette prospérité repose sur des écosystèmes fragiles, aujourd’hui menacés par la surpêche, la pollution plastique, le dérèglement climatique et une gouvernance inégale.

Une économie océanique durable n’est pas uniquement un impératif écologique, mais aussi une opportunité majeure pour réinventer les chaînes de valeur mondiales autour de principes de durabilité, d’innovation et de justice sociale. Selon les projections, la valeur économique d’une économie bleue refondée et équitable pourrait atteindre 5 500 milliards de dollars d’ici 2050.

En soutenant le protocole d’investissement des Nations Unies, la BEI réaffirme son engagement à faire de la finance un moteur de transition vers une économie respectueuse des océans et inclusive. Transformer l’investissement pour transformer les océans : tel est le cap à suivre pour un avenir résolument durable.

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Private equity et durabilité : intégrer l’ESG

intégrer l’ESG

Dans un contexte où les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. Intégrer l’ESG devient incontournable, le secteur du private equity s’engage résolument dans cette transition. À l’instar des marchés cotés, les acteurs du capital-investissement et de la dette privée adoptent des stratégies durables. Pour mieux gérer les risques et valoriser les opportunités liées à ces critères. Cet article explore comment la durabilité s’impose comme un levier stratégique au sein des investissements non cotés. Ses implications pratiques, ainsi que les défis auxquels les gestionnaires doivent faire face pour intégrer efficacement les critères ESG.

La montée en puissance de l’ESG dans le private equity

La prise en compte des critères ESG n’est plus une option marginale mais une exigence centrale dans la gestion des actifs non cotés. De plus en plus d’équipes spécialisées dans l’investissement socialement responsable (ISR) voient leur effectif augmenter. Et des outils propriétaires sont développés pour évaluer précisément la performance ESG des contreparties. Cette tendance concerne toutes les classes d’actifs du private equity. Qu’il s’agisse de dette privée, de capital-investissement ou de fonds de fonds.

En Europe, cette dynamique reste forte malgré certaines résistances observées aux États-Unis. Les gestionnaires ne se contentent plus d’intégrer l’ESG en apparence. Ils l’utilisent comme un critère décisif pour leurs choix de réinvestissement. Par exemple, certains fonds excluent purement et simplement les partenaires dont les performances ESG sont jugées insuffisantes. Témoignant ainsi d’une exigence accrue en matière de durabilité.

Intégrer l’ESG : un levier de création de valeur économique

Au-delà de la conformité ou du positionnement éthique, l’intégration des critères ESG se révèle être un vecteur de performance économique. Comprendre et maîtriser les enjeux énergétiques, optimiser les chaînes de valeur, anticiper les risques réglementaires ou réputationnels. Autant d’éléments qui renforcent la résilience des entreprises en portefeuille. Pour les investisseurs en private equity, cet aspect est d’autant plus crucial qu’ils disposent souvent d’une influence directe sur la gouvernance et la stratégie des sociétés financées.

L’expérience montre également que l’impact de l’investisseur sur la démarche ESG dépend largement de la maturité des entreprises. Plus une société est novice dans la gestion des enjeux responsables, plus les leviers d’action des fonds sont puissants pour impulser des changements significatifs. Cette réalité encourage les gestionnaires à définir des objectifs ambitieux et à suivre rigoureusement leur réalisation, afin d’optimiser la création de valeur sur le long terme.

Les défis de la data et du pilotage ESG dans le non-côté

La mise en œuvre concrète des stratégies ESG nécessite une donnée fiable, accessible et auditable. Or, l’un des principaux obstacles demeure la qualité et la granularité des informations collectées auprès des participations. Trop de données non pertinentes ou peu fiables peuvent compliquer la prise de décision et nuire à la crédibilité des démarches ESG.

Les gestionnaires préfèrent ainsi se concentrer sur un nombre limité d’indicateurs clés, qui soient à la fois pertinents et vérifiables, afin de pouvoir communiquer clairement avec leurs clients et assurer un suivi rigoureux. Cette quête de données fiables appelle à une harmonisation des standards et à une amélioration des processus d’audit, afin de garantir une transparence optimale et un pilotage efficace des performances ESG.


En somme, le private equity se positionne aujourd’hui comme un acteur majeur de la finance durable, où la prise en compte des critères ESG est devenue un enjeu stratégique à part entière. Entre exigences de performance économique et impératifs de responsabilité, la gestion non cotée trace la voie d’un investissement plus responsable, tout en se confrontant à des défis techniques qui invitent à l’innovation et à la collaboration entre acteurs.

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Il ne faut pas avoir peur de la Chine

peur de la Chine

Peur de la Chine : depuis plusieurs décennies, la Chine s’impose comme un acteur incontournable sur la scène mondiale, suscitant à la fois fascination, admiration et parfois inquiétude. Face à son poids économique, démographique et stratégique croissant, la question de la perception que nous devons avoir de ce géant asiatique se pose avec acuité. Loin des clichés simplistes, une analyse approfondie permet de mieux comprendre la trajectoire, les choix politiques, culturels et économiques de la Chine contemporaine. L’intervention d’André Chieng, président de l’Association des Entrepreneurs Chinois (AEC) et vice-président du Comité France-Chine, offre une plongée nuancée dans la complexité de ce pays aux multiples facettes. Son témoignage invite à dépasser les peurs et à envisager la Chine sous un prisme plus éclairé et serein.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

Comprendre la démographie chinoise : une question de souveraineté alimentaire et de paix

La Chine, avec ses 1,4 milliard d’habitants, représente environ un quart de la population mondiale, mais ne dispose que d’environ 20 % des terres cultivables. Ce déséquilibre structurel a façonné l’une des politiques démographiques les plus marquantes du XXe siècle : la politique de l’enfant unique. Bien loin d’être une décision arbitraire ou idéologique, ce choix fut une réponse pragmatique aux défis colossaux posés par la sécurité alimentaire.

En 1966, le pays comptait environ 700 millions de personnes. Rapidement, les autorités chinoises ont compris que la croissance démographique exponentielle ne pouvait pas continuer sans mettre en péril la capacité du pays à nourrir sa population. Cette problématique a été prise à bras-le-corps, notamment à travers la politique nataliste stricte qui limitait les naissances pour éviter une surcharge démographique.

Cette stratégie contraste nettement avec celle adoptée par d’autres nations confrontées à des enjeux similaires. Le Japon, dans les années 1930, a opté pour une voie expansionniste agressive, cherchant à conquérir de nouveaux territoires pour élargir son espace vital et assurer la subsistance de sa population. En revanche, la Chine a choisi une approche beaucoup plus prudente et introspective, décidant de maîtriser sa démographie pour garantir la paix et la stabilité intérieure.

Une dimension culturelle et historique

Cette orientation révèle aussi une dimension culturelle et historique : à travers les siècles, la Chine n’a pas manifesté de volonté impérialiste démesurée, même à des périodes où elle détenait une avance technologique significative, comme sous l’amiral Zheng He au XVe siècle. La priorité a toujours été de préserver un équilibre interne, plutôt que d’étendre son influence par la force.

Cependant, la politique de l’enfant unique a eu des conséquences sociétales notables. Elle a notamment renforcé une préférence pour les garçons, surtout dans les zones rurales, où la population reste nombreuse. Cette asymétrie des sexes a suscité des déséquilibres, mais la rapide urbanisation contribue aujourd’hui à atténuer progressivement cette tendance. La Chine voit ainsi sa structure démographique évoluer vers une plus grande égalité et une meilleure cohésion sociale.

Une Chine à la fois traditionnelle et innovante : un regard sur sa culture et son rôle mondial

Au-delà des questions strictement démographiques, la Chine se distingue par une culture millénaire qui continue d’influencer profondément ses décisions contemporaines. Les valeurs historiques, le rapport au temps, à la nature et à la société restent des points d’ancrage essentiels.

Le témoignage d’André Chieng évoque ainsi le célèbre poème de Li Bai, dont la simplicité et la profondeur traduisent une nostalgie universelle et une poésie liée à la terre natale. Cette référence littéraire souligne l’importance des racines et du patrimoine culturel dans la construction de l’identité chinoise.

Sur le plan international, la Chine affiche une stratégie plus posée qu’il n’y paraît souvent dans les médias occidentaux. Le pays ne cherche pas à dominer par la force, mais s’appuie sur sa croissance économique, ses innovations technologiques, et sa montée en puissance dans les domaines tels que l’intelligence artificielle. Sa méthode privilégie la diplomatie, le développement interne, et la coopération, tout en se préparant à défendre ses intérêts avec pragmatisme.

Trois clés pour comprendre la Chine : philosophie, diplomatie et histoire

Pour appréhender cette complexité, plusieurs ouvrages sont particulièrement recommandés par l’interlocuteur. Ils permettent d’approfondir la réflexion sur la Chine en croisant philosophie, géopolitique et histoire.

D’abord, les travaux du philosophe François Jullien offrent un regard inédit sur la pensée chinoise, révélant une logique propre fondée sur des transformations silencieuses et une approche différente du temps et de l’être. Ces écrits déconstruisent les préjugés et encouragent à penser la Chine selon ses propres termes.

Ensuite, l’ouvrage “De la Chine” d’Henry Kissinger, fruit d’une collaboration étroite entre le diplomate américain et un de ses chercheurs, éclaire les relations internationales à travers le prisme de la diplomatie sino-américaine. Il met en lumière la complexité des échanges et la nécessité de comprendre la Chine dans toute sa profondeur stratégique.

Enfin, la lecture d’Alexis de Tocqueville sur l’Ancien Régime et la Révolution française est proposée comme un parallèle instructif. La portée de ses analyses sur les transformations sociopolitiques s’applique aussi à la Chine, aidant à saisir les dynamiques internes qui peuvent conduire à des bouleversements.

Un message pour les générations futures : l’importance d’apprendre et de comprendre

L’un des enseignements majeurs à retenir de ce témoignage est l’appel à ne jamais cesser d’apprendre. Face à la complexité du monde et aux défis globaux, la connaissance est la meilleure arme contre la peur et les préjugés.

Le message adressé aux jeunes générations est clair : quel que soit son âge, il faut continuer à étudier, à s’ouvrir, à chercher à comprendre l’autre, et en particulier la Chine. Ce pays, loin d’être une menace inéluctable, est une source d’opportunités, de savoirs et de défis partagés.

En refusant la peur et en adoptant une approche fondée sur la compréhension, il devient possible de construire des relations équilibrées, bénéfiques pour tous, et d’évoluer vers un avenir plus pacifique et durable.

Comprendre la Chine

La Chine d’aujourd’hui ne doit pas être appréhendée sous le prisme simpliste de la crainte ou de l’hostilité. Sa trajectoire historique, ses choix démographiques, son enracinement culturel, ainsi que sa stratégie internationale témoignent d’une volonté de maîtrise, de paix et d’innovation. Les enseignements tirés de cette analyse incitent à dépasser les peurs et à cultiver un regard informé et respectueux.

Il ne faut pas avoir peur de la Chine, mais plutôt chercher à la comprendre pleinement, dans toutes ses dimensions

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Lisa Ribeaud, une présidence engagée à Solimut Mutuelle

Lisa Ribeaud

L’élection de Lisa Ribeaud à la présidence de Solimut Mutuelle de France marque une nouvelle étape dans la trajectoire d’une mutuelle profondément ancrée dans les valeurs de solidarité, de militantisme et d’engagement social. À travers cette nomination, c’est une vision renouvelée mais résolument fidèle à l’ADN mutualiste qui se dessine. Portée par une femme dont le parcours et les convictions font écho aux enjeux contemporains d’égalité, de justice sociale et de santé pour toutes et tous.

Une élection qui confirme un engagement de long terme

Le 15 mai 2025, à l’issue de l’Assemblée générale des adhérents. Le conseil d’administration de Solimut Mutuelle de France a élu à l’unanimité Lisa Ribeaud à sa présidence. Cette décision s’inscrit dans la continuité d’un engagement clair : défendre et promouvoir un modèle mutualiste solidaire et militant. La nouvelle présidente incarne une gouvernance à l’écoute. Ancrée dans les territoires, et résolument tournée vers les attentes concrètes des adhérents. Dans un contexte où la protection sociale est mise à mal par des politiques d’austérité persistantes. Cette élection vient renforcer une stratégie ambitieuse et inclusive.

Un mandat placé sous le signe du combat collectif et solidaire

Lisa Ribeaud a affirmé dès sa prise de fonction la nature de son engagement : un mandat combatif, collectif et solidaire. Fidèle aux valeurs qui structurent Solimut Mutuelle de France, elle entend porter les orientations décidées en Assemblée générale. En mettant l’accent sur trois priorités : améliorer la qualité de service, développer des offres de santé, de prévoyance et de prévention adaptées aux besoins des adhérents. Et renforcer l’expertise de la mutuelle sur des enjeux spécifiques comme la santé des femmes. À travers une gouvernance participative et des actions concrètes. Elle souhaite faire rayonner l’influence et la pertinence du modèle mutualiste dans la société actuelle.

Des actions concrètes pour l’égalité et le bien-être

L’engagement de Lisa Ribeaud pour l’égalité et la justice sociale ne relève pas de l’intention symbolique mais d’une pratique concrète. En tant que secrétaire générale de la mutuelle, elle a initié la mise en place d’un dispositif de congé menstruel pour règles incapacitantes. Accessible à toutes les salariées. Lancée le 28 mai 2025, à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Cette mesure pionnière dans le secteur mutualiste traduit la volonté de la nouvelle présidente de faire de Solimut un espace de travail exemplaire. Soucieux du bien-être de ses collaborateurs. Ce type d’initiative témoigne de la capacité de la mutuelle à conjuguer innovation sociale et action concrète au service de ses valeurs.

Un parcours cohérent au service de l’économie sociale et solidaire

Née à Grenoble en 1988, Lisa Ribeaud incarne une nouvelle génération de dirigeantes engagées dans l’économie sociale et solidaire (ESS). Titulaire d’un master en sciences économiques et sociales de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle fait très tôt le choix de s’investir dans le mouvement mutualiste, notamment au sein de la LMDE. Elle rejoint ensuite la Fédération des mutuelles de France où elle occupe le poste de chargée de mission. Son expérience d’administratrice, acquise au sein de l’Union régionale Île-de-France. Et du conseil d’administration d’Oxance Mutuelles de France, complète un parcours profondément ancré dans les valeurs de la démocratie, de la solidarité et de l’utilité sociale.

Une mutuelle militante, ancrée dans les territoires

Solimut Mutuelle de France, basée à Marseille, se distingue par son action militante en faveur de l’accès à la santé pour toutes et tous. Avec plus de 580 000 personnes protégées et 460 salariés. Dont 73 % de femmes – la mutuelle défend un modèle non lucratif, démocratique et de proximité. À travers des campagnes de sensibilisation, des actions de terrain et une réflexion continue sur les déterminants sociaux de la santé. Elle lutte contre toutes formes de discriminations et agit pour un système plus juste. La présidence de Lisa Ribeaud s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Elle entend faire de Solimut un acteur incontournable de la santé solidaire en France. Capable d’innover sans renier ses principes fondateurs.

En prenant la tête de Solimut Mutuelle de France, Lisa Ribeaud apporte un souffle nouveau, sans rompre avec l’héritage mutualiste de l’institution. Son parcours, ses actions concrètes et sa vision stratégique témoignent d’une volonté claire : faire de la mutuelle un levier de transformation sociale au service des citoyens, dans un monde où l’accès à la santé reste un combat à mener au quotidien.

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Expansion d’Eramet en Indonésie

Eramet

Eramet : le 28 mai 2025, Emmanuel Macron a effectué une visite officielle en Indonésie, marquée par la signature de contrats industriels d’une valeur totale de 17 milliards d’euros. Parmi les entreprises françaises impliquées figure le groupe minier Eramet, qui cherche à renforcer sa présence dans le secteur stratégique du nickel, essentiel à la transition énergétique mondiale.

Le soutien français à l’expansion d’Eramet en Indonésie

Lors de cette visite, Eramet a signé un protocole d’accord avec le fonds souverain indonésien Danantara, visant à développer un écosystème intégré de matières premières critiques, notamment le nickel. Le nouveau directeur général d’Eramet, Paulo Castellari, faisait partie de la délégation française, soulignant l’importance stratégique de ce partenariat pour la France. 

Eramet est déjà présent en Indonésie à travers la coentreprise PT Weda Bay Nickel (WBN), exploitant la plus grande mine de nickel au monde sur l’île d’Halmahera. Cette mine est essentielle pour répondre à la demande croissante en nickel, notamment pour la fabrication de batteries de véhicules électriques.

Des impacts environnementaux et sociaux préoccupants

Cependant, l’exploitation de la mine de Weda Bay a suscité de vives critiques en raison de ses impacts environnementaux et sociaux. Des rapports ont mis en évidence des cas de pollution des rivières, de déforestation massive et de violations des droits des communautés locales. En particulier, la tribu autochtone des Hongana Manyawa, vivant en isolement volontaire, est menacée par l’expansion de l’activité minière sur ses terres ancestrales. 

En 2024, Eramet et son partenaire BASF ont annulé un projet de raffinerie de nickel et de cobalt en Indonésie, d’une valeur de 2,6 milliards de dollars, en raison des préoccupations environnementales et des risques pour les populations autochtones. 

Un contraste entre discours et réalité

La visite d’Emmanuel Macron en Indonésie met en lumière un paradoxe : alors que la France affirme son engagement en faveur de la transition écologique et du respect des droits humains, elle soutient des projets industriels ayant des impacts négatifs sur l’environnement et les communautés locales.

Ce contraste soulève des questions sur la cohérence des politiques françaises en matière de développement durable et de responsabilité sociale des entreprises. Il met également en évidence les défis liés à l’approvisionnement en matières premières critiques, nécessaires à la transition énergétique, mais souvent extraites dans des conditions controversées.

Vers une exploitation plus responsable ?

Face aux critiques, Eramet affirme adopter une approche responsable et transparente dans ses opérations en Indonésie, en mettant en œuvre des technologies avancées pour minimiser l’impact environnemental et en collaborant avec les autorités locales. 

Néanmoins, les ONG et les communautés locales appellent à une plus grande vigilance et à des actions concrètes pour protéger l’environnement et les droits des peuples autochtones. La situation en Indonésie illustre la nécessité d’un équilibre entre développement industriel et respect des principes éthiques et environnementaux.

En conclusion, la visite d’Emmanuel Macron en Indonésie et le soutien apporté à Eramet soulignent les tensions entre les ambitions économiques et les impératifs écologiques. Il est essentiel que les décisions politiques et industrielles prennent en compte les impacts à long terme sur l’environnement et les communautés locales, afin de garantir une transition énergétique véritablement durable et équitable.

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Les Family Offices misent sur l’innovation… et la planète

Family Offices

Dans un monde de plus en plus incertain, les family offices gardent le cap : préserver le patrimoine sur plusieurs générations, tout en intégrant de nouveaux moteurs de performance. Le rapport UBS 2025 dévoile les tendances structurantes de ces grands investisseurs privés. Derrière les chiffres, un message fort se dessine : la durabilité n’est plus une option. Elle est un levier.

Répartition des actifs : diversification et pragmatisme

Avec 44 % des allocations en actifs alternatifs et 56 % en actifs traditionnels, les portefeuilles familiaux sont résolument diversifiés. Trois tendances clés émergent :

  • Montée en puissance des actions des marchés développés (+2 pts vs 2023), soutenues par des thèmes structurants : IA générative, santé, longévité.
  • Doublement des investissements en dette privée, passée de 2 % à 4 % en un an.
  • Maintien du private equity, bien que certains arbitrages soient opérés en raison d’un contexte de faible liquidité.

 ESG : d’un impératif moral à un levier d’opportunité

Le changement de paradigme est clair : 46 % des family offices intégrant l’ESG le font désormais pour saisir des opportunités d’investissement, contre seulement 33 % qui y voient une façon de mieux gérer les risques.

L’investissement à impact gagne du terrain :

  • 37 % s’engagent dans les technologies vertes ou climatiques,
  • 49 % dans les healthtechs,
  • 26 % investissent directement dans des projets durables (green tech, infrastructures vertes…).

La philanthropie reste un canal privilégié (41 %), notamment en Amérique du Nord.

« L’eau, l’énergie, la santé… les grandes transitions sont aussi les grands marchés de demain. La finance verte n’est pas un sacrifice, c’est une anticipation stratégique. » — Bruno Boggiani, CEO Strateggyz – Green Finance.

Technologies émergentes : IA, santé, électrification

Les family offices explorent activement les nouveaux horizons technologiques. Si l’intelligence artificielle générative suscite un fort intérêt (27 % ont une stratégie claire), la santé (35 %) et l’électrification (29 %) dominent les portefeuilles thématiques.

Les investissements se font à la fois via le public et le privé. L’approche est pragmatique : peu importe le canal, du moment qu’il donne accès à la croissance.

Biais géographiques : cap sur le local

Les family offices américains allouent désormais 86 % de leurs actifs en Amérique du Nord, délaissant les marchés émergents. À l’inverse, l’Asie-Pacifique (hors Chine) attire une part croissante d’investissements, notamment en raison des opportunités sur les marchés locaux et de la résilience observée.

Risques : diversification plutôt que fuite en avant

Malgré un contexte géopolitique tendu (guerre commerciale, incertitudes fiscales et climatiques), les family offices restent fidèles à leur allocation stratégique. Pour se prémunir, ils privilégient :

  • la sélection de gérants (40 %)
  • les hedge funds (31 %)
  • l’augmentation des actifs illiquides (27 %)
  • les métaux précieux (19 %)

Gouvernance et professionnalisation

Près de 69 % des family offices ont désormais un dispositif de mesure de performance financière, 60 % un budget annuel, et 61 % un comité d’investissement. L’IA est appelée à jouer un rôle croissant dans la visualisation de données, l’analyse de textes réglementaires et la gestion de portefeuille.

La finance familiale évolue : plus structurée, plus technologique, mais aussi plus responsable. En intégrant les critères ESG comme facteurs de croissance et non plus comme simples contraintes, les family offices prennent part à un changement de fond.

« L’ESG est devenu un filtre d’investissement, pas un frein. Et plus encore, un indicateur de performance à long terme. » — Bruno Boggiani, CEO Strateggyz – Green Finance

Dans un monde fragmenté, la cohérence stratégique — entre rendement, résilience et impact — devient la meilleure boussole.

Le diagramme illustre la répartition stratégique des actifs des family offices en 2024, avec 56 % alloués aux classes d’actifs traditionnelles (actions, obligations, liquidités) et 44 % aux classes alternatives (private equity, hedge funds, immobilier, etc.). Les actions (30 %) dominent l’allocation traditionnelle, avec une forte préférence pour les marchés développés (26 %). Du côté alternatif, le private equity capte à lui seul 21 %, suivi de l’immobilier (11 %) et des hedge funds (4 %). Les métaux précieux, l’art, les infrastructures et les matières premières restent marginaux (<2 %). Cette répartition reflète une recherche d’équilibre entre rendement, diversification et résilience dans un environnement de marché incertain.  

Les principaux enseignements :

Le dernier rapport UBS 2025 confirme une évolution majeure dans l’approche patrimoniale des family offices : la durabilité s’impose désormais comme vecteur de création de valeur à long terme, bien au-delà de sa dimension morale. En intégrant les critères ESG non plus comme une contrainte mais comme un prisme stratégique d’allocation, ces investisseurs privés démontrent une maturité croissante face aux transitions en cours.

Près de la moitié d’entre eux considèrent aujourd’hui l’ESG comme un levier d’opportunités, notamment dans les green techs, les infrastructures durables ou les healthtechs — des secteurs qui s’inscrivent à la fois dans une logique d’impact et dans une anticipation des grands mouvements macroéconomiques à venir. Cette dynamique traduit une financiarisation progressive des enjeux environnementaux et sociaux, intégrés de façon pragmatique dans des portefeuilles hybrides alliant résilience, rendement et alignement avec les grandes transitions.

Dans ce contexte, l’ESG devient un filtre discriminant, un marqueur d’innovation et un indicateur avancé de performance intergénérationnelle, nous explique Bruno Boggiani, CEO Strateggyz – Green Finance 

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Une mobilisation nationale pour une France libérée des énergies fossiles d’ici 2027

Énergies fossiles 2027

Énergies fossiles 2027 : Face à l’urgence climatique et à la volatilité géopolitique mondiale, le think tank français le Shift Project, mené par Jean-Marc Jancovici, lance un appel à l’action à l’échelle nationale. L’objectif ? Financer un programme ambitieux de recherche et de plaidoyer visant à sortir la France des énergies fossiles d’ici l’élection présidentielle de 2027. Grâce à une campagne de financement participatif inédite, l’initiative a déjà suscité l’adhésion de milliers de citoyens, récoltant plus d’1,2 million d’euros en quelques jours. Cette dynamique témoigne d’un besoin profond de transformation collective, fondée sur la science, la rigueur et l’indépendance intellectuelle.

Un plan stratégique pour une économie résiliente et souveraine

À travers ce projet, le Shift Project souhaite réinventer les fondations de l’économie française, en rupture avec la dépendance historique au pétrole et au gaz. L’idée n’est pas seulement de sortir des énergies fossiles, mais d’y parvenir de manière ordonnée, structurée et politiquement viable. Cette ambition se décline dans une feuille de route qui guidera les deux prochaines années de recherche et d’influence, en amont de l’élection présidentielle de 2027. Le programme vise à construire des propositions concrètes, chiffrées et débattues publiquement, afin d’imposer la décarbonation comme une priorité dans le débat électoral.

Jean-Marc Jancovici, président du Shift Project, insiste sur l’importance de décider maintenant d’une telle transition. Il s’agit, selon lui, de rendre possible ce changement, en le rendant compréhensible, concret et désirable. L’enjeu n’est pas technique, mais politique et collectif : pour transformer en profondeur l’économie, il faut une vision partagée et soutenue par la société civile.

Énergies fossiles 2027 : une campagne citoyenne au cœur du financement participatif

Le recours au financement participatif via la plateforme Ulule permet d’impliquer directement les citoyens dans la construction de ce nouveau récit économique. Ce choix n’est pas anodin : il garantit l’indépendance du programme vis-à-vis des intérêts privés et confère à l’initiative une légitimité démocratique renforcée. En contribuant financièrement, chaque donateur participe à une aventure intellectuelle et politique de grande ampleur, qui repose sur des recherches rigoureuses, transparentes et collectives.

Ulule, acteur reconnu du financement citoyen, se félicite de cette collaboration. Pour Arnaud Burgot, son cofondateur, cette campagne illustre la capacité du financement participatif à porter des projets d’intérêt général et à mobiliser largement les citoyens autour de causes systémiques. Le succès immédiat de la levée de fonds, qui frôle déjà les 1,6 million d’euros visés, montre combien les enjeux énergétiques et climatiques préoccupent la société française.

Répondre aux défis structurels de la transition énergétique

Le Shift Project entend répondre de manière structurée à plusieurs grandes questions qui se posent dans le cadre de la transition énergétique. Quelles compétences et quels métiers faudra-t-il former pour accompagner cette mutation ? Comment adapter les organisations territoriales pour en faire des leviers de transformation locale ? Quels usages faudra-t-il prioriser en cas de pénuries énergétiques ? Et enfin, quelles technologies doivent être soutenues pour décarboner les secteurs les plus émetteurs ?

Ces interrogations nourriront des dizaines de travaux thématiques, donnant lieu à la publication de rapports accessibles et synthétisés dans un ouvrage grand public. Cette base de connaissances servira de socle au débat public, soutenue par une campagne médiatique nationale et un travail actif de plaidoyer auprès des responsables politiques et économiques. L’objectif est de structurer une vision stratégique de la transformation écologique, en sortant du court-termisme et des solutions simplistes.

Énergies fossiles 2027 : un précédent inspirant et une ambition renouvelée

Le succès du précédent programme lancé en amont de la présidentielle de 2022 démontre l’impact possible d’un travail structuré et rigoureux. Le “Plan de transformation de l’économie française”, synthèse des travaux du Shift, s’est écoulé à plus de 120 000 exemplaires. Il a permis d’installer dans le débat public l’idée d’une transition énergétique systémique, dépassant les postures idéologiques pour proposer des solutions pragmatiques et mesurées.

Forte de cette expérience, l’équipe du Shift Project veut aller encore plus loin pour 2027. La nouvelle campagne se veut plus ambitieuse, plus inclusive, et mieux connectée aux réalités du terrain. En 2024, une grande consultation a déjà permis de recueillir les avis de plus de 7000 agriculteurs sur leur rôle dans la transition. D’autres démarches participatives viendront enrichir le projet, afin de bâtir une vision partagée entre experts, citoyens, entreprises et territoires.

Vers une transformation collective portée par la société civile

Le projet porté par le Shift Project repose sur une conviction centrale : la transition énergétique ne peut être imposée d’en haut. Elle doit être le fruit d’une mobilisation collective, impliquant toutes les forces vives du pays. Les citoyens, les chercheurs, les élus, les entrepreneurs, tous ont un rôle à jouer dans la conception et la mise en œuvre de cette transformation.

En finançant ce programme, les contributeurs de la campagne Ulule donnent les moyens au Shift Project de peser dans le débat public, d’éclairer les choix de société à venir, et d’exiger une action à la hauteur des enjeux. Plus qu’un think tank, le Shift devient un catalyseur de conscience collective, déterminé à bâtir une France post-carbone, plus sobre, plus juste et plus résiliente.

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