200 millions pour la rénovation énergétique des foyers espagnols

200 millions pour la rénovation énergétique des foyers espagnols

Une alliance pour accélérer la transition énergétique des particuliers

Le Groupe Banque européenne d’investissement (BEI) et Cetelem, marque commerciale de BNP Paribas Personal Finance en Espagne, ont conclu un accord inédit de titrisation synthétique de 93 millions d’euros. Cette opération permet à Cetelem de mobiliser 200 millions d’euros pour soutenir la rénovation énergétique des logements en Espagne.

Objectif : financer des projets concrets portés par des particuliers pour améliorer l’efficacité énergétique de leur habitat, réduire les émissions de CO₂ et encourager des pratiques durables à l’échelle domestique.

Une réponse directe aux enjeux climatiques

Le portefeuille financé par cette opération couvre un large spectre de projets verts, 100 % dédiés à la lutte contre le changement climatique. Il s’agit notamment :

  • de rénovations de logements,
  • d’installations de petits équipements solaires,
  • ou encore de l’achat de matériaux éco-performants, comme des chaudières haute efficacité ou des fenêtres isolantes.

Les travaux réalisés permettront d’améliorer l’isolation thermique, d’optimiser les consommations énergétiques et de limiter les rejets de gaz à effet de serre.

Une attention particulière aux régions en difficulté

Une part importante des projets soutenus devrait voir le jour dans des régions de cohésion : des territoires dont le revenu par habitant reste inférieur à la moyenne européenne. Ce ciblage garantit un impact social fort, en rendant la transition énergétique plus accessible aux foyers modestes.

Une opération financière innovante

Cette transaction repose sur une titrisation synthétique, un mécanisme qui permet de transformer un portefeuille de prêts en un outil de financement durable. Cetelem conserve la tranche junior, tandis que la BEI contre-garantit la tranche mezzanine de 93 millions d’euros assurée par le Fonds européen d’investissement (FEI), autre pilier du Groupe BEI.

L’opération comprend également une période de renouvellement d’un an, une amortisation pro-rata selon la performance, et un excédent synthétique de marge destiné à renforcer sa résilience.

Donner aux foyers les moyens d’agir

Pour Gemma Feliciani, directrice des institutions financières à la BEI, cet accord représente une avancée majeure :

“Nous facilitons l’accès des ménages à des financements pour rendre leurs logements plus durables. C’est essentiel pour réussir la transition énergétique à l’échelle européenne.”

Même enthousiasme du côté du FEI. Marjut Falkstedt, directrice générale, insiste sur le rôle de ce type de financements dans la transformation environnementale :

“Ce partenariat montre que l’innovation financière peut servir des causes d’intérêt général, en rendant chaque foyer acteur de la lutte contre le réchauffement.”

Un pas de plus vers un modèle de consommation responsable

María Ruiz-Manahan, directrice générale de BNP Paribas Personal Finance Espagne, souligne l’impact direct de l’accord pour les particuliers :

“Nos clients et partenaires pourront bénéficier de meilleures conditions pour financer des équipements durables. Cela renforce notre engagement pour une consommation responsable.”

Grâce à cette opération, Cetelem consolide sa position sur le marché espagnol du financement vert et conforte sa stratégie d’accompagnement des ménages dans leurs choix durables, notamment via les solutions solaires et écoénergétiques.

Une initiative alignée sur la feuille de route stratégique 2024-2027 de la BEI

Cette collaboration s’inscrit pleinement dans les priorités du Groupe BEI :

  • action climatique,
  • logements durables,
  • développement des régions,
  • union des marchés de capitaux.

Ces axes guident sa stratégie 2024-2027, qui vise à déployer des outils financiers innovants au service d’une Europe plus résiliente, équitable et verte.

À lire aussi : Défense européenne : la dette privée, un levier de croissance pour les PME du secteur

Surfrider publie son rapport RSO 2021-2024 et accélère sa transition durable

RSO

Une démarche RSO au cœur de la transformation interne

Depuis plus de trente ans, Surfrider Foundation Europe agit pour préserver les milieux marins et côtiers. En 2021, l’ONG a franchi une nouvelle étape : initier une démarche de Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO). Objectif ? Mieux aligner ses pratiques internes avec ses valeurs environnementales, sociales et de gouvernance.

Ce processus s’est voulu participatif. Salariés, bénévoles et partenaires ont été mobilisés pour repenser les modes de fonctionnement de l’organisation. Un audit externe mené par Positive Company, ainsi qu’un premier bilan carbone, ont permis d’identifier des leviers d’amélioration concrets.

Un rapport RSO transparent et structurant

En 2025, Surfrider dévoile le fruit de ce travail : un rapport RSO couvrant la période 2021 à 2024. Ce document retrace les avancées majeures réalisées, mais aussi les efforts encore nécessaires.

L’ONG y expose ses actions pour réduire ses impacts négatifs et maximiser ses effets positifs. Le rapport témoigne d’un engagement clair : rester cohérent entre discours public et fonctionnement interne.

Empreinte carbone 2023 : une mesure plus fine, des marges de progrès

Dans le cadre de son accompagnement par le mouvement TILT, Surfrider a réalisé un nouveau bilan carbone en 2023. Résultat : 449 tonnes de CO₂ équivalent, soit 6,4 tonnes par salarié. Ce chiffre, en hausse par rapport à 2019 (2,1 tCO₂e), s’explique par une prise en compte plus large des émissions.

Voici les principaux postes d’émission identifiés :

  • Achats de biens et services : 73 % du total, soit 326 tCO₂e. Cette hausse s’explique par une nouvelle méthode de calcul.
  • Transports de personnes : 24 %, soit 107 tCO₂e. La mobilité individuelle s’améliore avec 1,5 tCO₂e par salarié (contre 2,1 en 2019).
  • Énergie : seulement 3 % des émissions, soit 11 tCO₂e, grâce à une meilleure gestion des bâtiments.

Mobilité : entre progrès et pistes d’action

Les trajets professionnels privilégient désormais le train, utilisé dans 75 % des déplacements. Pourtant, l’avion reste le premier facteur d’émissions dans ce domaine, représentant 69 % des impacts liés au transport.

Côté trajets domicile-travail, le vélo et le covoiturage gagnent du terrain grâce aux actions internes de sensibilisation.

Un plan d’action structuré autour de cinq priorités

Lancé en 2022, le plan d’action RSO de Surfrider repose sur cinq axes forts :

  • Activité : renforcer la mission de l’ONG et structurer les partenariats et la gestion des risques.
  • Gouvernance : favoriser une gouvernance partagée, plus transparente et plus inclusive.
  • Social : améliorer la qualité de vie au travail, encourager la diversité, et proposer des formations adaptées.
  • Environnement : intégrer des pratiques durables à tous les niveaux de l’organisation.
  • Sociétal : renforcer les liens avec les communautés, les partenaires et la société civile.

Des résultats concrets pour 2025

Sur le terrain, les effets se font déjà sentir. À Biarritz, un jardin en permaculture et une ruche pédagogique ont vu le jour. Des ateliers zéro déchet sont organisés, tandis que la sensibilisation se renforce avec des fresques, projections et visites.

Sur le plan social, l’ONG agit aussi : adoption d’une charte diversité, formations sur les violences sexistes, les risques psychosociaux et la communication bienveillante. Des actions spécifiques ciblent l’inclusion des personnes en situation de handicap et l’accompagnement des publics vulnérables.

Côté conditions de travail, des mesures fortes ont été prises : congés menstruels, prime de mobilité douce, et revalorisation salariale de 5 à 10 % en 2024.

Vers une gouvernance plus ouverte et performante

La gouvernance évolue elle aussi. Le conseil d’administration est désormais paritaire. Un comité de consultation des adhérents a été créé pour renforcer la transparence. L’équipe « The CREW » diffuse les principes de gouvernance partagée via des formations et outils dédiés.

Enfin, Surfrider a mis en place un système d’évaluation pour mesurer l’impact de ses actions et ajuster ses projets.

En conclusion

Avec ce rapport, Surfrider montre qu’elle ne se contente pas de défendre l’environnement : elle s’applique ses propres principes. Une démarche exigeante, cohérente et résolument tournée vers l’avenir.

À lire aussi : Comment la richesse produite en France est-elle partagée entre le travail et le capital ?

Comment la richesse produite en France est-elle partagée entre le travail et le capital ?

richesse produite en France

La question du partage de la richesse produite au sein d’une économie est au cœur des débats économiques et sociaux. En France, la répartition entre le travail et le capital reflète non seulement les dynamiques économiques. Mais aussi les choix politiques et sociaux opérés au fil des décennies. Si l’image d’une répartition inéquitable est souvent véhiculée dans l’opinion publique. Les données issues de la comptabilité nationale montrent une relative stabilité du partage entre ces deux grands facteurs de production. Pourtant, cette stabilité cache des évolutions significatives et des enjeux majeurs. Comment cette richesse est-elle mesurée ? Quelle est sa répartition réelle entre travail et capital ? Et comment a-t-elle évolué ces trente dernières années ?

Mesurer la richesse produite : la valeur ajoutée comme indicateur clé

La richesse créée par une économie sur une période donnée est principalement mesurée par la valeur ajoutée brute (VA). Cet indicateur comptable représente la différence entre la valeur de la production et celle des consommations intermédiaires, c’est-à-dire les biens et services utilisés ou transformés dans le processus de production. En d’autres termes, c’est la richesse effectivement créée par les acteurs économiques avant redistribution.

Dans le cadre de la comptabilité nationale, la somme des valeurs ajoutées des différents secteurs (sociétés non financières, sociétés financières, administrations publiques, ménages et associations) permet de calculer le produit intérieur brut (PIB). La VA sert donc de fondement pour analyser comment la richesse est partagée entre les différents contributeurs au processus productif.

La VA est répartie principalement entre trois pôles :

  • Le travail, à travers les rémunérations et les charges associées.
  • Le capital, via l’excédent brut d’exploitation, qui alimente les dividendes, les intérêts, l’épargne et les impôts sur les bénéfices.
  • Les administrations publiques, sous forme d’impôts sur la production et de subventions.

Cette répartition est essentielle pour comprendre non seulement les flux financiers entre les acteurs économiques, mais aussi les rapports de force et les arbitrages réalisés entre emploi, investissement et fiscalité.

Une répartition historiquement stable, mais marquée par des phases distinctes

Sur les trois dernières décennies, la part de la valeur ajoutée revenant au travail dans les sociétés non financières s’est maintenue autour de 67 %, tandis que celle du capital s’est établie autour de 33 %. Toutefois, cette stabilité apparente masque des évolutions en trois grandes phases.

  • Entre 1990 et 2007, la part du travail a légèrement diminué. Ce recul s’explique notamment par la volonté des entreprises de compenser la hausse des impôts de production en modérant l’évolution des salaires et en limitant les embauches.
  • De 2007 à 2017, la tendance s’est inversée. La crise financière mondiale a plus fortement affecté les profits des entreprises que les salaires, dont l’ajustement est structurellement plus rigide. La part de la VA allouée au travail a donc augmenté, traduisant une moindre rémunération du capital.
  • Depuis 2017, on observe une légère baisse de la part du travail. Celle-ci s’explique notamment par un ajustement différé des salaires face au choc inflationniste de 2022. Alors que l’inflation réduisait le pouvoir d’achat, les salaires n’ont pas immédiatement suivi cette hausse des prix, un phénomène qui s’est prolongé en 2024.

Ces évolutions montrent combien le partage de la richesse est sensible aux crises économiques, aux politiques fiscales et aux mécanismes d’ajustement salariaux. Elles illustrent également l’impact des décisions publiques, comme la baisse récente des impôts de production, qui a favorisé la reconstitution des marges des entreprises.

Les composantes du partage : comprendre les flux entre travail et capital

Derrière les grands agrégats se cachent des mécanismes plus fins. La part du travail comprend non seulement les salaires nets versés aux salariés, mais aussi l’ensemble des charges sociales et fiscales associées, auxquelles on soustrait certains dispositifs comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

La rémunération du travail inclut ainsi :

  • Les salaires bruts (y compris les primes, les avantages en nature, les indemnités diverses).
  • Les cotisations sociales patronales et salariales, qui financent la protection sociale.
  • Les impôts sur les salaires et la main-d’œuvre supportés par l’employeur.

Quant au capital, il est principalement rémunéré par l’excédent brut d’exploitation (EBE). Ce dernier correspond à la valeur ajoutée diminuée de la rémunération des salariés et des impôts sur la production, et augmentée des subventions reçues. L’EBE sert ensuite à financer :

  • La distribution de dividendes aux actionnaires.
  • Le paiement des intérêts sur les dettes.
  • L’épargne des entreprises pour l’autofinancement des investissements.
  • Les impôts sur les bénéfices et autres transferts financiers.

Fait notable : entre 1990 et 2023, la part des dividendes distribués a augmenté, tandis que celle des intérêts versés a diminué, traduisant un recours moindre à l’endettement et une meilleure capacité d’autofinancement des entreprises.

Les limites et enjeux de l’analyse comptable

Si la comptabilité nationale offre un cadre rigoureux et cohérent, son approche présente plusieurs limites :

  • L’EBE est calculé “brut”, sans prendre en compte l’amortissement du capital. Une analyse “nette” (en retranchant l’usure du capital) donnerait une part plus faible au capital et plus élevée au travail.
  • La part des dépenses liées au travail peut diminuer sans que le salaire net perçu par les salariés ne baisse nécessairement, en raison de la baisse des cotisations ou des impôts pesant sur les salaires.
  • Certaines cotisations sociales constituent un revenu différé (retraite, chômage, santé) plutôt qu’un coût immédiat, complexifiant la lecture de la “rémunération réelle” des salariés sur l’ensemble de leur cycle de vie.

Par ailleurs, l’évolution de la part du travail peut refléter des mutations structurelles de l’économie : par exemple, le développement de secteurs à forte ou faible intensité salariale, ou l’essor du travail indépendant dont la rémunération est plus difficile à classifier entre travail et capital.

Partage de la richesse en France

Le partage de la richesse produite en France entre le travail et le capital est demeuré relativement stable au cours des trente dernières années, oscillant autour d’un rapport des deux tiers pour le travail et d’un tiers pour le capital. Derrière cette stabilité se cachent toutefois des ajustements significatifs liés aux crises économiques, aux choix de politique fiscale et aux évolutions structurelles de l’économie. Comprendre cette répartition est fondamental pour éclairer les débats sur la compétitivité, le pouvoir d’achat, et la justice sociale. Plus encore, elle interroge sur la manière dont les fruits de la croissance peuvent, ou doivent, être partagés dans les années à venir.

À lire aussi : AXA Climate et France Invest montrent la voie

Crédit Mutuel Arkéa : un double engagement pour le climat et la finance durable

Crédit Mutuel Arkéa

Depuis plusieurs années, le Crédit Mutuel Arkéa s’impose comme un acteur engagé dans la transition écologique et la finance responsable. À travers un plan d’action ambitieux baptisé CO2acteur. Le groupe a réduit significativement son empreinte carbone en mobilisant l’ensemble de ses collaborateurs. Parallèlement, sa filiale Arkéa Asset Management déploie un nouveau plan stratégique pour conjuguer performance financière et impact positif. En visant la neutralité carbone et en innovant dans la gestion d’actifs. Tour d’horizon des initiatives majeures de ce groupe coopératif et mutualiste tourné vers l’avenir.

Réduire l’empreinte carbone : un bilan positif après cinq ans d’action

Depuis 2019, le Crédit Mutuel Arkéa a placé la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre au cœur de sa stratégie environnementale. Grâce à CO2acteur, le groupe a réussi à diminuer ses émissions de 22 % en cinq ans. Soit l’équivalent de 14 000 tonnes de CO2 évitées hors activités de financement et d’investissement.

Cette performance repose sur cinq axes stratégiques : les déplacements professionnels, les trajets domicile-travail, l’immobilier, le numérique et les fournitures. Ce plan global a entraîné un véritable changement des habitudes de travail. Illustré par une baisse de 38 % des émissions de gaz à effet de serre par collaborateur. Passant à 2,6 tonnes de CO2 par équivalent temps plein.

Chaque chantier a apporté sa contribution :

  • Déplacements domicile-travail : la généralisation du télétravail. Qui concerne aujourd’hui 64 % des collaborateurs. A permis d’éviter 14,5 millions de kilomètres parcourus et d’économiser 3 362 tonnes de CO2.
  • Mobilité professionnelle : le recours accru au train, notamment sur l’axe Paris-Brest. A permis de réduire de 1 000 tonnes de CO2 les émissions liées aux déplacements professionnels. Avec 81 % des trajets Paris-Brest réalisés en train en 2024.
  • Immobilier durable : l’optimisation énergétique et la rénovation du parc immobilier ont permis d’économiser 492 tonnes de CO2. Deux bâtiments exemplaires symbolisent cet engagement : un nouveau siège en construction à Brest. Combinant bois et béton recyclé à 90 %, et un bâtiment HQE “Excellent” à Aix-en-Provence accueillant les équipes de Monext.
  • Numérique responsable : la réduction du nombre d’équipements et l’achat de matériel reconditionné ont permis d’éviter 2 017 tonnes de CO2.
  • Fournitures éco-responsables : 100 % du papier utilisé est désormais écolabellisé. Et l’entreprise a consommé 228 tonnes de papier recyclé en 2024.

Au-delà de ces résultats, le Crédit Mutuel Arkéa entend poursuivre ses efforts et continuer d’accompagner la transition de l’économie. Vers un modèle plus durable, en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris.

Arkéa Asset Management : un plan stratégique ambitieux à l’horizon 2030

Dans la continuité des engagements du groupe, Arkéa Asset Management. La filiale de gestion d’actifs du Crédit Mutuel Arkéa, a lancé un nouveau plan stratégique 2025-2030. Forte de 55 milliards d’euros d’encours fin 2024. La société vise à atteindre 70 milliards d’euros d’ici 2030, avec une collecte brute supérieure à 15 milliards d’euros.

Ce plan repose sur quatre piliers stratégiques destinés à conjuguer performance économique et impact positif :

Améliorer l’expérience client

Arkéa Asset Management place la satisfaction client au centre de sa stratégie. L’objectif est de doubler les encours externes d’ici 2030 en proposant une approche personnalisée et adaptée aux besoins spécifiques de chaque client. Pour garantir un service de qualité, 100 % des collaborateurs seront formés à la satisfaction client, et les équipes commerciales sont renforcées pour accompagner cette montée en puissance.

Affirmer le positionnement ESG

La transition écologique est aussi une priorité pour Arkéa Asset Management, qui ambitionne de réduire de 50 % l’empreinte carbone de ses investissements d’ici 2030. Cette ambition passe par l’intégration systématique des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans toutes les décisions d’investissement. Ce positionnement affirme l’engagement d’Arkéa AM en faveur d’une finance durable, alignant performance financière et impact sociétal.

Innover dans les produits et services

Pour répondre aux évolutions du marché et des attentes des investisseurs, Arkéa Asset Management entend développer une dizaine de nouvelles expertises d’ici 2030. Parmi les axes explorés : la dette émergente, la dette infrastructure, ou encore de nouvelles solutions d’investissement sur mesure. Cette capacité d’innovation vise à positionner la société comme un interlocuteur privilégié pour une clientèle diversifiée, des particuliers aux institutionnels.

Gagner en efficacité opérationnelle

Enfin, l’efficacité opérationnelle constitue un levier clé pour soutenir cette croissance. Arkéa Asset Management mise sur l’intelligence artificielle et la digitalisation des processus pour optimiser ses activités, réduire les coûts et améliorer la qualité de service. L’organisation interne sera repensée pour accroître l’agilité et permettre une meilleure exploitation des données grâce à des outils technologiques innovants.

Un groupe engagé pour un avenir durable et inclusif

Le bilan du Crédit Mutuel Arkéa et les ambitions d’Arkéa Asset Management témoignent d’une volonté commune de conjuguer performance économique, transition écologique et impact positif sur les territoires. Qu’il s’agisse de réduire son empreinte carbone ou de promouvoir une finance plus responsable, le groupe multiplie les initiatives concrètes, mobilisant collaborateurs et parties prenantes.

Avec une trajectoire alignée sur l’Accord de Paris et un positionnement affirmé dans la finance durable, le Crédit Mutuel Arkéa illustre l’engagement d’un acteur bancaire qui souhaite construire un modèle de croissance plus respectueux de l’environnement et des générations futures.

À lire aussi : Les enjeux environnementaux et la gestion de la biodiversité

Les enjeux environnementaux et la gestion de la biodiversité

gestion de la biodiversité

Gestion de la biodiversité : dans un monde confronté à des défis environnementaux de plus en plus pressants, il devient urgent de repenser notre rapport à la nature et de comprendre l’importance de la gestion de la biodiversité pour la santé de la planète et des sociétés humaines. La dégradation des écosystèmes, la perte de biodiversité et les conséquences du changement climatique exigent une action immédiate et coordonnée à l’échelle mondiale.

Cet article explore des enjeux cruciaux à travers plusieurs extraits tirés d’une interview diffusée par le média Green Finance, qui abordent des sujets allant de la transmission des maladies animales à l’homme à l’impact des activités humaines sur les écosystèmes. À travers cette réflexion, nous verrons comment la préservation des habitats naturels et la gestion des ressources doivent être au cœur de la politique environnementale pour garantir un avenir durable.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

La relation complexe entre les humains, la gestion de la biodiversité et les maladies

L’interaction entre les humains et la gestion de la biodiversité est plus complexe qu’il n’y paraît, avec des conséquences inattendues, souvent négatives, pour les populations humaines. Une des problématiques majeures mises en lumière dans l’extrait de l’interview concerne la transmission de maladies animales à l’homme, un phénomène qui prend de l’ampleur à mesure que les activités humaines bouleversent les écosystèmes naturels. La déforestation, l’agriculture intensive et l’urbanisation contribuent à l’augmentation des contacts entre les humains et les animaux, facilitant la transmission de pathogènes.

Par exemple, des maladies telles que la fièvre Ebola ou le virus Nipah, qui se transmettent initialement des animaux sauvages à l’homme, sont de plus en plus courantes à mesure que les forêts tropicales sont détruites pour faire place à l’agriculture et aux infrastructures urbaines. La fragmentation des habitats naturels oblige certaines espèces à se rapprocher des zones habitées, ce qui augmente les risques de contamination. Ce phénomène est exacerbé par la mondialisation, qui permet aux pathogènes de se propager rapidement à travers les continents.

Il est donc essentiel de considérer la gestion de la biodiversité comme un rempart contre la propagation des maladies. En préservant les habitats naturels et en limitant la perte de biodiversité, nous pouvons atténuer ces risques sanitaires. Une approche intégrée, qui lie la protection de la biodiversité à la santé publique, devient donc indispensable pour prévenir les pandémies futures.

La chasse et l’impact sur l’écosystème

Un autre aspect abordé dans l’extrait est l’impact de la chasse massive sur certains animaux, comme le renard, sur l’équilibre des écosystèmes. Bien que souvent perçu comme un nuisible, le renard joue un rôle clé dans la régulation des populations de petits rongeurs, qui sont des vecteurs de maladies telles que la maladie de Lyme. En éliminant cette espèce, on perturbe l’équilibre écologique et on augmente, paradoxalement, la population de rongeurs, ce qui peut favoriser la propagation des tiques porteuses de la maladie.

Cela illustre la manière dont des interventions humaines mal orientées peuvent avoir des effets négatifs sur l’ensemble de l’écosystème, en provoquant des déséquilibres qui se répercutent sur la santé humaine. La gestion des populations animales et la compréhension de leur rôle dans les écosystèmes sont donc essentielles pour éviter ces conséquences imprévues. L’approche doit être plus holistique, prenant en compte les effets à long terme de nos actions sur l’ensemble de la gestion de la biodiversité.

Les écosystèmes naturels et leur rôle dans la régulation climatique

L’un des enjeux majeurs du XXIe siècle est la gestion des changements climatiques, et dans ce cadre, la préservation des écosystèmes naturels joue un rôle fondamental. L’extrait met en avant l’importance des forêts, des océans et des sols dans la régulation du climat mondial. En effet, la capacité des plantes et des arbres à capter le dioxyde de carbone (CO2) à travers la photosynthèse est un mécanisme essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique. Cependant, cette capacité est mise à mal par la déforestation et les changements climatiques eux-mêmes, qui perturbent la croissance des arbres et leur capacité à absorber le CO2.

Les écosystèmes naturels, comme les forêts tropicales et les récifs coralliens, ne sont pas seulement des puits de carbone, mais aussi des régulateurs climatiques. Par exemple, les forêts tropicales jouent un rôle clé dans le cycle de l’eau et dans le maintien des régimes de précipitations. Leur disparition contribue à l’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, tels que les sécheresses et les inondations, qui affectent directement les communautés humaines.

Un aspect moins souvent évoqué dans les débats sur le climat est l’importance des océans et des animaux marins dans la régulation du carbone. Les cétacés, par exemple, jouent un rôle crucial dans la fertilisation des océans en produisant des excréments qui nourrissent le plancton. Ce processus favorise la capture du CO2 dans les océans, un mécanisme naturel qui aide à maintenir l’équilibre climatique. La chasse excessive de certaines espèces marines perturbe ces processus, augmentant ainsi les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

L’importance des herbivores terrestres et des mangroves

Les herbivores terrestres, comme les éléphants ou les bisons, contribuent également à la régulation des écosystèmes. En broutant la végétation, ils favorisent la croissance de certaines plantes et empêchent la prolifération d’autres qui pourraient nuire à l’équilibre des écosystèmes. En agissant ainsi, ces animaux jouent indirectement un rôle dans l’absorption du CO2 par la végétation. Leur disparition ou leur réduction en nombre peut altérer cette dynamique, contribuant à la dégradation des sols et à la perte de la biodiversité.

Les mangroves, quant à elles, sont des écosystèmes côtiers d’une importance capitale pour la régulation climatique. Ces forêts de palétuviers stockent d’énormes quantités de carbone et protègent les côtes contre les tempêtes et l’érosion. Leur disparition, en raison du développement urbain et de l’exploitation des ressources naturelles, a des conséquences dramatiques, non seulement sur la biodiversité locale, mais aussi sur la résilience des populations côtières face aux événements climatiques extrêmes.

L’impact de l’urbanisation et de l’éloignement de la nature sur la santé

L’extrait met également en lumière l’impact de l’urbanisation croissante et de l’éloignement de la nature sur la santé mentale et physique des individus. L’accès limité à des espaces verts en milieu urbain a des effets néfastes sur la santé mentale des populations, entraînant des taux accrus de dépression, d’anxiété et de stress. La nature joue un rôle essentiel dans le bien-être humain, non seulement en tant que source de ressources naturelles, mais aussi en tant qu’élément fondamental de notre équilibre psychologique.

Les études montrent que les personnes vivant à proximité de parcs, de forêts ou d’autres espaces naturels présentent des niveaux de stress plus faibles et une meilleure qualité de vie. Cela s’explique par le fait que les espaces verts permettent aux individus de se ressourcer, de se reconnecter à leur environnement et de réduire les effets du stress quotidien. L’isolement de la nature, en revanche, contribue à un sentiment de déconnexion et d’anxiété, surtout dans les grandes villes où les espaces naturels sont rares.

L’un des principaux défis du XXIe siècle réside donc dans la réintégration de la nature dans nos vies urbaines. Il est crucial de repenser l’urbanisme pour permettre à chacun d’accéder à des espaces verts, tout en intégrant des pratiques de gestion durable des espaces naturels afin de préserver les bénéfices qu’ils offrent à la fois pour la santé humaine et pour l’équilibre écologique.

Biodiversité, santé humaine et régulation climatique

La question environnementale est un enjeu majeur qui touche à la fois la biodiversité, la santé humaine et la régulation climatique. Les extraits analysés soulignent l’interdépendance entre ces différents éléments et l’urgence de repenser notre rapport à la nature. La déforestation, la perte de biodiversité, la chasse excessive et l’urbanisation excessive sont autant de facteurs qui perturbent les écosystèmes et qui, in fine, nuisent à notre propre bien-être. Pour faire face aux défis de demain, il est impératif d’adopter une vision plus holistique de la gestion environnementale, en prenant en compte les interactions complexes entre les différents éléments de la nature et en intégrant des pratiques respectueuses de l’équilibre écologique.

Afin de garantir un avenir durable, il est essentiel de repenser nos modèles de développement, de préserver la biodiversité et de restaurer les écosystèmes dégradés. L’action collective, tant à l’échelle locale qu’internationale, sera déterminante pour inverser les tendances actuelles et assurer la résilience de notre planète face aux crises environnementales.

À lire aussi : Vers un territoire 100 % gaz vert

Vers un territoire 100 % gaz vert

100 % gaz vert

100 % gaz vert : alors que la transition énergétique s’impose comme un impératif planétaire, certaines collectivités locales s’illustrent par des initiatives ambitieuses et concrètes. C’est le cas du Sundgau, ce territoire alsacien qui s’est lancé le défi de devenir 100 % gaz vert. Entre enjeux économiques, environnementaux et sociétaux, ce projet incarne une approche territoriale de la décarbonation, misant sur la méthanisation, la valorisation du CO₂ et la coopération des acteurs locaux. Retour sur les grandes lignes de cette stratégie, à travers le témoignage d’acteurs engagés.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

100 % gaz vert : une ambition territoriale portée par la méthanisation et la coopération locale

Dès les premières étapes, l’ambition est claire : transformer la production énergétique locale en misant sur la méthanisation agricole et la valorisation des ressources du territoire. Le Sundgau vise à devenir autosuffisant en 100 % gaz vert, non seulement pour répondre aux besoins énergétiques mais aussi pour renforcer l’économie circulaire et soutenir l’agriculture locale.

La méthanisation, bien plus qu’un simple procédé technique, est ici présentée comme un levier multifonctionnel. Elle permet de générer un complément de revenus pour les agriculteurs, notamment grâce à la vente d’électricité et de gaz produits, tout en apportant des solutions à des problématiques agricoles chroniques. En effet, le traitement des effluents par méthanisation facilite leur gestion et réduit la charge de travail des éleveurs. Le digestat issu du processus constitue également un fertilisant naturel, renforçant la fertilité des sols tout en diminuant le recours aux engrais chimiques.

Mais cette transformation énergétique ne repose pas uniquement sur les exploitants agricoles. Le rôle des collectivités locales est central. L’intervention publique se traduit par un soutien à l’implantation des projets, mais aussi par une volonté de partager les risques financiers et opérationnels. Cette alliance entre acteurs publics et privés vise à structurer une filière solide et résiliente, ancrée dans le territoire et créatrice de valeur.

Cette démarche collaborative s’incarne également dans des initiatives symboliques, comme l’affichage de panneaux “Ville engagée 100 % gaz vert” à l’entrée de plusieurs communes, signalant l’adhésion à cette dynamique. Ces marques d’engagement participent à sensibiliser les citoyens, à créer un sentiment de fierté et à renforcer l’acceptabilité des projets.

Valoriser le CO₂ et structurer une filière locale intégrée

Au-delà de la production de biogaz, le projet intègre une réflexion plus large sur la valorisation du CO₂. Ce gaz, émis lors de la méthanisation ou par des industries locales comme la cimenterie Holcim, pourrait être capté et réutilisé pour d’autres usages industriels ou énergétiques. L’orateur imagine déjà une filière territoriale du CO₂, combinant les émissions des méthaniseurs et de la cimenterie, afin de constituer un volume suffisant pour développer de nouveaux débouchés.

Cette intégration verticale permettrait non seulement de réduire l’empreinte carbone locale, mais aussi de créer de nouvelles chaînes de valeur. L’exemple d’un partenariat potentiel avec l’aéroport voisin de Mulhouse-Belfort est évoqué, en lien avec l’utilisation de carburants d’aviation durables (SAF). Le CO₂ capté pourrait ainsi alimenter ces nouveaux carburants, bouclant la boucle entre production locale et consommation locale.

Mais pour réussir, cette stratégie nécessite une gouvernance élargie et proactive. L’orateur plaide pour que les collectivités territoriales jouent un rôle accru, en devenant non seulement facilitatrices mais aussi partenaires financiers des projets. Cette implication renforcée permettrait d’assurer un meilleur ancrage des projets dans les politiques publiques locales, tout en favorisant un partage des bénéfices économiques.

Face aux obstacles financiers et réglementaires, notamment après une période de ralentissement de la filière, les acteurs locaux ont lancé un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI). Cette initiative vise à relancer l’investissement en identifiant de nouveaux porteurs de projets et en mobilisant les financements nécessaires. L’objectif ? Remettre la filière sur une trajectoire ascendante, en maintenant l’élan initial et en élargissant le cercle des partenaires.

La question de l’acceptabilité sociale et la pédagogie du changement

Un tel projet ne peut réussir sans l’adhésion des habitants. L’orateur revient longuement sur les difficultés d’acceptabilité rencontrées, en particulier pendant la période de la pandémie de Covid-19, où les contraintes sanitaires ont freiné les actions de terrain. Dans ce contexte, les “marchands de peur” ont eu le champ libre, alimentant les inquiétudes et les oppositions autour des installations de méthanisation.

Pour contrer ces résistances, l’approche privilégiée est celle de la co-construction. Il est essentiel d’associer les élus, les associations, les riverains et l’ensemble des parties prenantes dès la phase de conception des projets. Cette démarche participative permet non seulement d’anticiper les oppositions mais aussi d’adapter les projets aux attentes et aux spécificités locales.

L’exemple cité est celui d’un plan de paysage élaboré avec les élus locaux, afin d’intégrer les méthaniseurs dans l’environnement visuel et de définir des règles d’aménagement acceptables. Cette approche collaborative a permis de lever les craintes et de démontrer que le développement du territoire n’est pas incompatible avec sa préservation.

Par ailleurs, l’ouverture régulière des installations au public est perçue comme un outil pédagogique efficace. Les portes ouvertes, les visites guidées et les distributions de compost participent à démystifier la méthanisation et à montrer ses bénéfices concrets. Ces actions favorisent une appropriation collective du projet, en transformant la méfiance en curiosité, puis en adhésion.

L’orateur insiste également sur l’importance de la transparence et de la communication continue, notamment en partageant les avancées et les résultats lors des conseils municipaux ou autres instances locales. Ce dialogue permanent renforce la confiance et contribue à installer une relation partenariale durable entre les porteurs de projets, les collectivités et les citoyens.

La mobilité verte comme prolongement naturel

Au cœur de cette stratégie territoriale, la question de la mobilité occupe une place essentielle. L’orateur met en avant l’opportunité d’utiliser le gaz vert produit localement pour alimenter les flottes de bus, les bennes à ordures ménagères, les camions ou même les engins agricoles. Cette approche permettrait de fermer la boucle énergétique, en substituant les carburants fossiles par une énergie renouvelable produite et consommée localement. Le développement d’un réseau de stations bioGNV (gaz naturel véhicule issu du biométhane) est ainsi envisagé, contribuant à réduire les émissions de CO₂ du secteur des transports, tout en renforçant l’autonomie énergétique du territoire.

Un modèle économique résilient et diversifié

Au-delà des bénéfices environnementaux, le modèle économique du gaz vert repose sur une diversification des revenus pour les agriculteurs et les acteurs locaux. La méthanisation génère plusieurs sources de valeur : la vente de gaz injecté dans le réseau, la valorisation du digestat en fertilisant, la commercialisation éventuelle du CO₂ capté, et la possibilité d’alimenter une filière locale de carburants verts. Cette poly-activité énergétique constitue un atout dans un contexte d’incertitude économique et climatique. Elle permet aux exploitants de mieux résister aux fluctuations des marchés agricoles et énergétiques, tout en participant activement à la transition écologique.

L’enjeu de la souveraineté énergétique locale

Dans un contexte géopolitique marqué par les tensions sur l’approvisionnement énergétique, le projet du Sundgau s’inscrit dans une quête de souveraineté énergétique locale. Produire son propre gaz vert, en s’appuyant sur les ressources du territoire, permet de réduire la dépendance aux importations et de sécuriser l’approvisionnement en énergie pour les habitants et les entreprises. Cette autonomie contribue également à limiter l’exposition aux hausses de prix liées aux crises internationales. L’orateur souligne que cette capacité locale de production énergétique représente un facteur de résilience stratégique pour le territoire, face aux incertitudes globales.

Des synergies industrielles et agricoles à renforcer

Le développement d’une filière gaz vert territoriale ouvre aussi la voie à des synergies industrielles et agricoles nouvelles. L’utilisation conjointe des sous-produits agricoles, des biodéchets, voire de coproduits industriels permet d’optimiser les ressources locales et de mutualiser les infrastructures. La coopération avec des acteurs industriels comme la cimenterie Holcim, ou l’aéroport voisin pour la production de carburants durables, illustre cette volonté de créer des boucles locales d’économie circulaire. Ces partenariats renforcent la complémentarité entre secteurs économiques, tout en maximisant les retombées environnementales et économiques à l’échelle du territoire.

Une vision à long terme, au-delà d’un seul mandat

Enfin, l’orateur insiste sur la dimension temporelle du projet. Une telle transition ne peut se concrétiser en quelques mois : il faudra au minimum cinq ans, voire davantage, pour atteindre les objectifs fixés. Il appelle donc à une continuité politique et partenariale, au-delà des alternances électorales, pour garantir la pérennité du projet. Cette vision à long terme suppose d’ancrer la transition énergétique dans les politiques publiques locales, mais aussi de former et d’impliquer les générations futures. En ce sens, la sensibilisation des jeunes, des écoles et des acteurs éducatifs est vue comme un levier clé pour assurer l’adhésion et la transmission de la dynamique.

Le projet du Sundgau

Le projet du Sundgau illustre de manière exemplaire les possibilités offertes par une transition énergétique territoriale, reposant sur la méthanisation, la valorisation des ressources locales et la coopération des acteurs. En visant l’autonomie énergétique par le gaz vert, le territoire parie sur une énergie locale, renouvelable, stockable et circulaire, tout en créant de l’emploi et en soutenant l’agriculture.

Mais ce modèle exige une gouvernance ouverte, une implication renforcée des collectivités et une pédagogie active pour lever les freins sociétaux. Si les défis restent nombreux – financiers, réglementaires, techniques ou sociaux –, l’exemple du Sundgau montre qu’une transition énergétique “par le bas” est non seulement possible, mais aussi porteuse de sens et de résilience pour les territoires ruraux.

Alors que les débats nationaux sur la programmation énergétique battent leur plein, ces initiatives locales rappellent que la décarbonation passe aussi par les territoires, leurs ressources et leur capacité à fédérer autour d’un projet commun.

La “Mention Gaz Vert” : un levier complémentaire pour accélérer la transition

Parmi les initiatives soutenant l’essor du gaz vert, la “Mention Gaz Vert” occupe une place stratégique. Portée par l’association Coénove, elle vise à valoriser les équipements et les acteurs déjà compatibles avec le biométhane, en renforçant la visibilité et la confiance autour de cette énergie renouvelable. Concrètement, elle se décline sous deux volets : un label “Compatible Gaz Vert”, attribué aux équipements capables d’utiliser du gaz vert déjà injecté dans le réseau, et une reconnaissance “Acteur Engagé Gaz Vert” pour les fabricants, installateurs, collectivités et entreprises investis dans cette filière.

Cette démarche contribue non seulement à rassurer les consommateurs sur l’adaptabilité de leurs installations, mais aussi à fédérer toute une chaîne d’acteurs autour d’un même objectif de décarbonation. Avec plus de 2 500 installateurs labellisés et l’adhésion croissante de collectivités, promoteurs et bailleurs sociaux, la Mention Gaz Vert s’impose comme un outil concret pour ancrer le gaz renouvelable dans les usages quotidiens, tout en soutenant la souveraineté énergétique et le pouvoir d’achat.

Une dynamique collective portée par les territoires et les acteurs économiques

Le succès de la transition énergétique via le gaz vert repose sur une mobilisation à tous les échelons : élus locaux, agriculteurs, entreprises, opérateurs de réseaux et citoyens. Lors du 16ᵉ Live Innogaz, plusieurs témoignages ont illustré cette synergie, notamment celui de Denis Nass, vice-président du Pays du Sundgau, qui a souligné le rôle central des territoires ruraux. Selon lui, ces zones disposent d’un potentiel majeur de production de biométhane à partir des résidus agricoles, permettant à la fois de soutenir l’activité des éleveurs, de renforcer l’autonomie énergétique et de participer activement aux objectifs climatiques.

Cette approche intégrée donne au gaz vert une dimension bien plus large qu’une simple énergie : il devient un pilier structurant du développement local, en créant des retombées positives économiques, environnementales et sociales. Comme l’a rappelé Jean-Charles Colas-Roy, président de Coénove, l’adhésion croissante des collectivités et des professionnels témoigne d’une volonté partagée de bâtir une transition énergétique ancrée dans les territoires, en associant innovation, pragmatisme et intérêt général.

À lire aussi : Fonds durables en Europe : un premier trimestre 2025 contrasté

AXA Climate et France Invest montrent la voie

AXA Climate et France Invest

Dans un contexte de transition écologique accélérée, les acteurs financiers sont appelés à jouer un rôle décisif. AXA Climate et France Invest publient un guide inédit destiné aux sociétés de gestion. Soulignant leur potentiel à devenir des catalyseurs de la décarbonation. Ce document, riche en recommandations et exemples concrets. Ambitionne d’accompagner le secteur du capital-investissement dans sa contribution à l’économie bas carbone. Plus qu’une contrainte, la décarbonation est présentée comme une opportunité de création de valeur durable.

La décarbonation, une urgence et une chance pour les entreprises

La transition vers une économie bas carbone est aujourd’hui un impératif. Entre pressions réglementaires, attentes sociétales et risques climatiques croissants, les entreprises doivent accélérer leur transformation. Mais ce chemin est semé d’embûches : diversité des méthodologies de calcul, complexité des trajectoires carbone. Injonctions contradictoires des parties prenantes et incertitudes financières.

Face à ces défis, AXA Climate et France Invest proposent de renverser la perspective. Loin d’être un fardeau, la décarbonation est un levier stratégique. Plus de 50 % des investisseurs européens s’engagent désormais vers des objectifs « net zéro ». Une dynamique que les sociétés de gestion doivent saisir pour transformer les contraintes réglementaires en avantage compétitif.

Les sociétés de gestion, moteurs de la transformation bas carbone

Près d’une PME sur deux n’a jamais mesuré son empreinte carbone. Dans ce contexte, les sociétés de gestion sont appelées à dépasser leur rôle de simples financeurs pour devenir de véritables incubateurs du changement. Elles ont la capacité d’intégrer la décarbonation au cœur de leurs stratégies d’investissement et d’accompagnement. En fixant des feuilles de route ambitieuses alignées avec les plans de développement des entreprises en portefeuille.

Cela passe par un alignement des intérêts : les objectifs climatiques doivent être partagés entre les investisseurs, les gérants et les dirigeants d’entreprise. Ainsi, les sociétés de gestion contribuent non seulement au financement, mais aussi à l’implémentation opérationnelle de la transition énergétique.

Combler le déficit d’expertise des PME : un rôle clé pour les investisseurs

Les petites et moyennes entreprises, souvent dépourvues de ressources internes suffisantes, peinent à structurer leur transition écologique. Les sociétés de gestion peuvent pallier ce manque en mobilisant des équipes ESG compétentes et adaptées. Ces experts peuvent accompagner les entreprises sur toute la chaîne de valeur de la décarbonation. Sensibilisation, formation, identification des outils pertinents, réalisation des bilans carbone, définition de trajectoires et de plans d’action, estimation des investissements nécessaires et suivi des progrès.

Ce soutien opérationnel est déterminant pour enclencher une dynamique durable et crédible, tout en sécurisant les retombées économiques attendues par les investisseurs.

Décarboner, un investissement rentable ?

La transition bas carbone implique souvent des dépenses immédiates, dont le retour sur investissement peut être incertain ou différé. AXA Climate et France Invest encouragent les sociétés de gestion à innover dans leurs modèles d’incitation : par exemple, en liant une part de la plus-value dégagée aux actions de décarbonation entreprises, en accord avec les investisseurs.

Malgré ces défis, les perspectives sont prometteuses. Selon une étude de PwC, 70 % des acteurs de l’investissement estiment que la décarbonation est créatrice de valeur. Réduire la consommation d’énergie peut améliorer la rentabilité opérationnelle ; renforcer la compétitivité carbone peut faire la différence lors des appels d’offres ou améliorer l’image de l’entreprise auprès des talents. Néanmoins, certaines initiatives de décarbonation restent difficilement rentables à court terme : il faudra donc combiner ambition climatique et pragmatisme financier.

Vers des fonds d’investissement « plus patients »

La création de valeur par la décarbonation ne se limite pas aux horizons d’investissement traditionnels. Elle nécessite du temps : plusieurs cycles d’investissement sont souvent nécessaires pour observer les effets tangibles sur la valorisation des actifs. C’est pourquoi AXA Climate et France Invest recommandent aux sociétés de gestion de repenser leurs temporalités et d’envisager des fonds « plus patients », avec des durées de détention supérieures aux 5 à 10 ans habituels.

À long terme, la décarbonation pourrait même devenir un critère déterminant de valorisation. Un actif fortement émetteur, sans trajectoire crédible de réduction de ses émissions, risque de voir sa valeur décroître. Dans ce contexte, le prix du carbone devient un outil essentiel pour anticiper et intégrer les risques liés à la transition écologique dans les portefeuilles d’investissement.

Accompagner la décarbonation : un impératif stratégique

« La décarbonation est bien plus qu’une réponse aux attentes ESG : c’est un moteur de résilience et de compétitivité », affirme Alice Legrix de la Salle, experte en investissement à impact chez AXA Climate. Pour les sociétés de gestion, accompagner activement cette transition, avec lucidité et transparence, permet de conjuguer performance financière et contribution à la soutenabilité des économies.

Le message est clair : la décarbonation n’est pas une option, mais une opportunité stratégique à saisir. Les sociétés de gestion ont un rôle clé à jouer pour faire de cette transformation un avantage partagé, au bénéfice des entreprises, des investisseurs et de la planète.

À lire aussi : Fonds durables en Europe : un premier trimestre 2025 contrasté

Fonds durables en Europe : un premier trimestre 2025 contrasté

fonds durables européens

Le marché des fonds durables en Europe continue de se transformer sous l’effet des réglementations et des dynamiques d’investissement. Le premier trimestre 2025 révèle des tendances contrastées : tandis que les fonds classés article 8, axés sur la promotion des caractéristiques environnementales et sociales, enregistrent des collectes historiques, les fonds classés article 9, visant un objectif d’investissement durable, subissent leur sixième trimestre consécutif de retraits. Cette période s’accompagne également d’une vague de changements de noms de fonds, dans un contexte réglementaire de plus en plus strict. Décryptage des principales évolutions.

Les fonds article 8 : un rebond porté par l’obligataire

Le premier trimestre 2025 a été marqué par une collecte nette exceptionnelle de 52 milliards d’euros pour les fonds article 8, soit le montant le plus élevé depuis la fin 2021. Ce succès s’explique en grande partie par l’afflux d’investissements dans les fonds obligataires, qui représentent un refuge privilégié dans un environnement économique et géopolitique incertain.

En effet, les investisseurs ont privilégié les obligations, cherchant à sécuriser leurs portefeuilles face aux incertitudes des marchés. Les fonds obligataires article 8 ont ainsi joué un rôle stratégique, en combinant rendement et positionnement défensif. Selon Hortense Bioy, responsable de la recherche sur l’investissement durable chez Morningstar Sustainalytics, « la résilience des fonds obligataires démontre leur capacité à répondre aux attentes des investisseurs prudents, même en période d’instabilité ».

Cette dynamique s’est traduite par des flux importants vers les fonds article 8 investissant dans des obligations diversifiées et à haut rendement, qui ont capté à eux seuls plus de 35 milliards d’euros. Les obligations souveraines, bien que moins attractives, ont tout de même enregistré des souscriptions nettes de 2,1 milliards d’euros.

Les fonds article 9 : une désaffection qui s’installe

À l’opposé, les fonds classés article 9, pourtant censés incarner l’investissement durable le plus ambitieux, continuent de voir fuir les capitaux. Au premier trimestre 2025, les retraits ont atteint un nouveau record de 7,9 milliards d’euros, prolongeant une série ininterrompue de désinvestissements depuis six trimestres consécutifs.

Ce désintérêt s’explique par plusieurs facteurs : complexité réglementaire accrue, interrogation sur l’efficacité réelle des stratégies d’investissement durable, et arbitrages des investisseurs en faveur de véhicules jugés plus flexibles ou offrant de meilleures perspectives de rendement à court terme. La baisse de l’appétit pour les fonds article 9 intervient également dans un contexte où les exigences en matière d’alignement sur la taxonomie européenne et de transparence pèsent sur les gestionnaires.

Les fonds article 6 dominent les flux, mais sous un autre prisme

Parallèlement, les fonds classés article 6, sans caractéristiques ESG spécifiques, ont continué de dominer les flux au sein de l’UE, captant 112 milliards d’euros de souscriptions nettes au premier trimestre. Ces fonds, moins contraints en matière de divulgation durable, séduisent par leur souplesse et leur capacité à s’adapter rapidement aux évolutions du marché.

Leur taux de croissance organique atteint ainsi 2,6 %, bien supérieur à celui des fonds article 8 (0,9 %) et contraste fortement avec le recul des fonds article 9 (-2,4 %). Ce différentiel témoigne de la prudence des investisseurs, qui privilégient les stratégies traditionnelles dans un contexte incertain, malgré l’essor des thématiques ESG ces dernières années.

Une vague de renommage des fonds face aux exigences réglementaires

Autre phénomène marquant de ce trimestre : l’intensification des changements de noms des fonds article 8 et 9. Pas moins de 262 fonds ont modifié leur dénomination au premier trimestre 2025, dont 185 en ajustant certains termes et 75 en supprimant totalement les mentions ESG.

Cette accélération s’inscrit dans le cadre des lignes directrices de l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA), qui impose aux gestionnaires de fonds une plus grande rigueur dans l’utilisation de termes liés à la durabilité afin de lutter contre le greenwashing. La date limite de conformité, fixée au 21 mai, pousse les acteurs du marché à revoir leur communication.

Depuis début 2024, plus de 470 fonds ont ainsi changé de nom, représentant environ 11 % des fonds concernés par ces nouvelles directives. Pourtant, seulement moins de 30 % d’entre eux ont opté pour une suppression complète des termes ESG, signe que la majorité des gestionnaires souhaitent continuer à valoriser leur engagement durable, tout en se conformant aux nouvelles règles.

Des lancements de fonds plus modestes et des perspectives incertaines

Enfin, le premier trimestre 2025 a vu une baisse de la proportion de nouveaux fonds classés article 8 et 9, qui ne représentent plus que 47 % des créations de fonds dans l’UE, contre 57 % au trimestre précédent. Cette contraction illustre un ralentissement de l’enthousiasme des gestionnaires pour les fonds labellisés durables, dans un contexte où les contraintes réglementaires et les ajustements stratégiques se multiplient.

Les mois à venir seront déterminants : entre l’adaptation aux nouvelles exigences de l’ESMA, les ajustements de portefeuilles et les éventuels reclassements, le secteur devra trouver un nouvel équilibre pour concilier performance financière et crédibilité en matière de durabilité.

Un paysage contrasté pour les fonds durables en Europe

Le premier trimestre 2025 révèle un paysage contrasté pour les fonds durables en Europe : si les fonds article 8 confirment leur attractivité grâce à l’obligataire, les fonds article 9 peinent à convaincre. Dans ce contexte de transition réglementaire et de vigilance accrue contre le greenwashing, les gestionnaires de fonds doivent redoubler d’efforts pour allier transparence, pertinence et performance. La trajectoire du marché durable européen reste prometteuse, mais elle nécessitera adaptation et innovation pour surmonter les défis qui se profilent.

À lire aussi : L’Amérique et la Chine au bord du gouffre

Un nouveau centre mondial de finance durable ouvre ses portes à Dublin

centre mondial de finance durable

Le PNUD et l’Irlande s’unissent pour faire de Dublin un hub de la finance durable

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le gouvernement irlandais ont annoncé la création d’un bureau mondial dédié à la finance durable, installé à Dublin. Cet engagement s’appuie sur un financement de 7,5 millions d’euros répartis sur trois ans (2025-2027).

Inauguré lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, ce nouveau bureau vise à faire de la capitale irlandaise un point d’ancrage stratégique pour aligner les flux financiers mondiaux avec les objectifs climatiques, environnementaux et sociaux.

Une ambition claire : relier les capitaux aux enjeux planétaires

Ce pôle opérationnel du PNUD servira de plateforme pour mettre en œuvre les priorités du programme en matière de finance durable. Il aura pour mission d’accompagner plus de 40 pays grâce à des outils concrets et un soutien politique renforcé.

Paschal Donohoe, ministre irlandais des Finances, a salué cette initiative comme un pas décisif :

« L’Irlande souhaite jouer un rôle moteur dans la transformation des marchés financiers. Ce partenariat montre notre volonté de rapprocher expertise financière et développement durable. »

Une première présence permanente du PNUD en Irlande

Le bureau accueillera les secrétariats de deux programmes clés :

  • les Centres financiers pour le développement durable (FC4S) ;
  • le Forum pour l’assurance durable (SIF).

Ces structures sont essentielles pour coordonner les actions internationales, mobiliser les institutions financières et favoriser des pratiques d’investissement responsables à l’échelle globale.

Une réponse aux défis mondiaux du XXIe siècle

Selon Achim Steiner, administrateur du PNUD :

« La finance reste l’un des leviers les plus puissants pour répondre à la crise climatique, à l’érosion de la biodiversité et aux inégalités sociales. Ce bureau nous permet de relier les marchés aux besoins des populations et de la planète. »

Le bureau contribuera à des initiatives mondiales majeures telles que le G20, l’APEC, la conférence FfD4 sur le financement du développement ou encore les négociations climatiques des Nations Unies.

Accélérer l’innovation financière pour le climat et l’inclusion

Parmi les domaines prioritaires du bureau figurent :

  • la finance liée à la nature ;
  • les investissements de transition énergétique ;
  • la finance sensible au genre ;
  • les plateformes numériques inclusives.

Ce pôle vise à structurer des solutions concrètes pour faire avancer la finance durable et à diffuser les bonnes pratiques auprès des gouvernements et des institutions.

L’Irlande affirme son leadership international

Ce partenariat confirme la montée en puissance de l’Irlande dans l’univers de la finance responsable. Le pays s’appuie sur un écosystème financier solide et des politiques publiques ambitieuses, notamment à travers sa stratégie nationale « Ireland for Finance ».

En hébergeant ce bureau, l’Irlande renforce sa position comme acteur influent de la transition financière mondiale, capable de mobiliser à la fois le secteur public et privé autour de projets à fort impact.

À lire aussi : L’EBA lance un tableau de bord pour mieux suivre les risques climat des Banques Européennes

L’EBA lance un tableau de bord pour mieux suivre les risques climat des Banques Européennes

EBA

Un nouvel outil pour surveiller les risques climatiques dans les banques

L’Autorité bancaire européenne (EBA) vient de lancer un tableau de bord ESG destiné à centraliser les données sur les risques climatiques. Cet outil vise à renforcer le suivi des risques de transition et des risques physiques dans le secteur bancaire de l’Union européenne (UE) et de l’Espace économique européen (EEE).

Basé sur les informations du pilier 3 des banques, ce tableau de bord facilite la comparaison entre établissements. Il s’inscrit dans la volonté de rendre les risques climatiques plus lisibles pour les régulateurs, les investisseurs et les dirigeants bancaires.

Une exposition massive aux secteurs polluants

Les premiers résultats sont clairs : dans la majorité des pays de l’UE/EEE, plus de 70 % des expositions bancaires aux entreprises concernent des secteurs fortement émetteurs de gaz à effet de serre. Cela représente un risque important si ces secteurs subissent des pressions réglementaires, technologiques ou sociétales.

Même si certaines entreprises peuvent avoir engagé des démarches de transition, cette concentration souligne la vulnérabilité du système bancaire face à un choc climatique ou réglementaire.

Une exposition plus limitée aux risques physiques

Moins de 30 % des expositions bancaires sont localisées dans des zones à risque climatique physique élevé (inondations, sécheresses, incendies…). Ce chiffre reste à interpréter avec prudence. Les méthodes de collecte et la granularité des données varient selon les établissements, ce qui peut brouiller la lecture globale.

Immobilier et efficacité énergétique : des données à affiner

Le tableau de bord révèle aussi que près de la moitié des garanties immobilières se situent dans les deux meilleures classes d’efficacité énergétique (moins de 200 kWh/m²). Cependant, l’EBA souligne que les données reposent souvent sur des estimations. Cela limite leur fiabilité.

Cette incertitude montre que les banques doivent améliorer la qualité et la précision de leurs indicateurs énergétiques.

Un faible niveau d’actifs verts

Le ratio d’actifs verts (GAR) reste très bas, avec une moyenne inférieure à 3 % dans les banques de l’UE/EEE. Ce chiffre traduit à la fois la complexité des critères de la taxonomie verte européenne et le faible niveau d’alignement actuel de l’économie.

Selon l’EBA, ce résultat reflète davantage la structure technique du GAR que le manque d’efforts des banques. D’ailleurs, les calculs réalisés au niveau des prêts individuels montrent parfois un alignement légèrement supérieur.

Un tableau de bord enrichi pour une meilleure analyse

L’outil de l’EBA intègre également des indicateurs complémentaires. Il permet, entre autres, de suivre :

  • l’exposition par type de contrepartie,
  • l’éligibilité des projets à la taxonomie,
  • des prêts verts plus larges, même hors taxonomie.

Ces données détaillées permettent d’affiner les analyses et de mieux orienter les politiques de financement durable.

Un pas décisif vers une finance plus responsable

Ce tableau de bord ESG représente une avancée stratégique pour le secteur bancaire européen. Il offre une vision claire des risques climatiques présents dans les bilans des banques, tout en posant les bases d’une évaluation plus rigoureuse et comparable.

À terme, cet outil pourrait aider les établissements à ajuster leurs politiques de financement, mieux gérer leurs risques et accélérer la transition écologique.

À lire aussi : Chine : première obligation verte souveraine en Yuan émise à Londres